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Fusion au coeur des styles
GROUPE HARMONICA
Publié dans L'Expression le 08 - 04 - 2006

Intitulé, Bladi, le nouvel album de ce groupe est un hommage à la mémoire du chantre du tindi, feu Athmane Baly...
Le Salon du son et de l'image s'est clôturé jeudi en beauté avec Mohamed Rouane, qui n'est plus à présenter. Si ce dernier a constitué la fine fleur de cet événement consacré aux technologies de pointe, un autre groupe, celui-là moins connu, aura marqué lui aussi cet événement, tout en musique. Il s'agit du groupe Harmonica qui fait doucement mais sûrement parler de lui. C'est dire que le Salon du son et de l'image est un tremplin idéal pour faire découvrir les nouveaux talents .Pour information, Harmonica a été formé par des jeunes férus de musique algérienne qui se sont constitués en groupe en 1997.
En 1999, ils enregistrent leur premier album et connaissent immédiatement un vif succès, ce qui leur a valu d'être sollicités pour animer diverses soirées et participer à de nombreux spectacles dans des festivals de renom à travers le territoire national. Apres une période de séparation, le groupe se reconstitue avec des sons nouveaux et des nouveaux visages, pour offrir une musique plus élaborée et davantage harmonieuse. Un nouvel album sort en novembre 2005 chez Belda Edition.
Aujourd'hui, Hamonica est constitué de Belkacem Lahlal à la basse, gumbri et chant, Mohand-Saïd Lahlali à la percussion et chant, Zaki Bedaïda à la guitare, percussion et chant, Mohamed-Amine Hamam alias Hamidou ou Tchipalo, qui joue du banjo, du mandole, à la percussion et chante aussi, Ali Benakila alias Spawla au chant et percussion, Ahmed Benbali alias Sidh, au chant, gumbri, percussion et au saxophone, sans oublier, Abderrezak Allal à la batterie et percussion, Allal Belkhdar au clavier. Une flopée d'artistes pour un groupe qui affirme jouer différents styles de musique sans se cantonner à un seul registre. Le groupe qui a évolué entre-temps, se nourrit des différentes influences des membres du groupe ayant chacun sa propre touche. Même séparés, certains ont continué en solo leur bonhomme de chemin musical en se perfectionnant dans d'autres formations ici et à l'étranger. On peut citer notamment Zaki qui est parti en Angleterre étudier la musique puis est revenu travailler à titre d'ingénieur de son. Il y a aussi Sid-Ahmed qui vit en Italie et a eu l'occasion de se produire dans de nombreux projets. Hamidou, lui, a suivi l'école du chaâbi sous la houlette d'El Hadi El Anka, et Belkacem a fait le conservatoire en musique classique. Leur musique est ainsi expliquent-ils, une fusion de plusieurs sonorités dont l'inspiration émane d'une recherche approfondie de notre musique algérienne; mélange avec de la musique universelle (jazz, blues, rock, reggae...). Intitulé Bladi, leur nouvel album est dédié au chantre du tindi, feu Athmane Baly. Avec cet album, nous indique-t-on, «Harmonica souhaite contribuer à l'enregistrement du patrimoine musical algérien et offrir aux jeunes des airs susceptibles de les emballer.» 10 titres composent cet album dont le dernier, un instrumental, est un prélude à leur prochain album. Bien parti, cet album est déjà vendu dans quasiment tout le pays et sera bientôt exporté à l'étranger, notamment en France, en Italie et en Pologne où nos jeunes musiciens sont partis jouer et présenter leur savoir-faire dans le cadre de la semaine culturelle algérienne. A la manière de l'ONB ou de Raïna Raï, le groupe, confie Belkacem veut «apporter sa façon d'arranger notre musique tout en étant un groupe algérien».
A propos de la musique gnawie, très en vogue actuellement, ce dernier, insiste: «Pour jouer du gnawi, il faut ressentir cette musique, l'avoir dans le sang. Il ne suffit pas de reprendre le répertoire à lui tout seul, mais respecter ses différents modes. C'est ce qu'on fait généralement sur scène, en passant du mode blanc au jaune, en interprétant le pur gnawi traditionnel en deuxième partie de concert.» Et Zaki d'ajouter: «Le gnawi est une culture pas seulement une musique. Pour rappel, Harmonica est l'un des premiers groupes à avoir introduit dans ses compositions le gnawi, bien avant sa «démocratisation.» Pour en savoir plus, rendez-vous est pris pour cet été où le groupe compte animer plusieurs scènes, dont le festival de Timgad.


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