Les directeurs des écoles primaires ont manifesté, hier, leur mécontentement devant la direction de l'éducation de la wilaya de Béjaïa. Les directeurs frondeurs avouent ne plus supporter l'exercice de leur fonction dans les conditions actuelles. «Le directeur d'école primaire ne s'occupe pas seulement de la gestion administrative, pédagogique de son école mais il veille à la concrétisation des programmes et des ressources de l'école, et assure la formation continue de ses enseignants dont la finalité est de garantir la réussite de tous les élèves», indique Mohand Arezki Bourdjil, en marge de cette manifestation, ajoutant qu' «aujourd'hui, nous constatons l'existence de beaucoup d'obstacles et d'insuffisances qui empêchent le responsable d'une école de parvenir aux objectifs qui lui sont assignés». C'est pourquoi, ces directeurs ont initié un sit-in, hier, sous la houlette du syndicat des directeurs d'écoles primaires, le Snadep. Une action qui se veut un moyen d'exiger «la séparation de l'école primaire de la commune, le rattachement de l'école primaire au ministère de l'Education nationale, à l'instar des collèges et des lycées, la réhabilitation du poste de directeur, l'affectation des agents d'administration, le droit aux retraites proportionnelle et anticipée, le droit au logement d'astreinte et le règlement des situations conflictuelles, la dotation des écoles en produits et moyens pour l'application stricte du protocole sanitaire». Autant de points qui ne concernent pas seulement les directeurs des écoles primaires de Béjaïa mais l'ensemble des établissements du pays. Autant de revendications qui relèvent de la tutelle. Hier, ils étaient nombreux pour «dire halte aux dépassements et aux solutions de replâtrage». Ensemble, ils veulent vaincre pour que «notre école soit un lieu de savoir, de savoir-faire et de savoir-être», souligne notre interlocuteur, qui est également membre du bureau de wilaya chargé des affaires administratives. La présence en masse des directeurs d'écoles primaires, au sit-in d'hier, illustre parfaitement le malaise qui prévaut au sein de nos établissements. Dans une conjoncture de crise sanitaire, ce malaise s'est encore approfondi avec le peu de moyens mis à leur disposition par les collectivités locales, lesquelles sont d'ailleurs, et pour la plupart dans l'incapacitéde répondre aux moindres besoins des établissements, qui continuent à souffrir de nombreuses insuffisances. Le cri de colère des directeurs des écoles primaires est de nature à engager la réflexion sur d'autres voies et moyens de faire de ces établissements un véritable lieu de savoir et non, comme disait hier un manifestant, « des écuries». Au bout de la manifestation, les directeurs frondeurs n'ont arraché qu'une promesse de programmation d'une rencontre avec le directeur de l'éducation dans les prochains jours. S'achemine-t-on vers l'ouverture d'un dialogue? L'avenir nous le dira.