"Nous voulons une école primaire autonome qui échappe à l'indigence matérielle, puisqu'il y a de établissements qui ne reçoivent que 2 millions de centimes par an", révèle le SG du Syndicat des directeurs d'établissements primaires. Les directeurs des établissements primaires de nombreuses wilayas ont organisé un sit-in au cours duquel, ils ont soulevé un chapelet de revendications, notamment la séparation des établissements primaires des Assemblées populaires communales (APC) et "la réhabilitation de la dignité" du directeur de l'établissement primaire. Cette action qui intervient après le mot d'ordre lancé par le Syndicat national autonome des directeurs des écoles primaires (Snadep), a été "massivement suivie" dans les 46 wilayas où est implantée cette organisation syndicale, à en croire son secrétaire général, Abdelkrim Gaïd. "Sur le plan national, on a enregistré une mobilisation inattendue lors des sit-in organisés par nos adhérents. Selon les statistiques en ma possession, dans la wilaya d'El-Oued, le taux de participation dépasse 84% du total des directeurs des écoles primaires. À Sétif, le taux a atteint 93%, et à Béchar 65%", a-t-il indiqué. Par ce sit-in, "les directeurs des établissements primaires sont sortis pour dire leur refus de jouer avec l'avenir de l'école et pour demander de mettre fin à la gestion des écoles par les collectivités locales", ajoute Abdelkrim Gaïd, tout en précisant : "Nous voulons une école primaire autonome qui échappe à l'indigence matérielle, puisqu'il y a des établissements qui ne reçoivent que 2 millions de centimes par an. N'est-ce pas une honte que le directeur soit contraint de mendier auprès de parents d'élèves, que dans certaines écoles, il n'y ait qu'un seul gardien et qu'un établissement de 700 élèves soit géré par le seul directeur ?" Sur sa lancée, il s'interroge sur le pourquoi des disparités existant entre les établissements primaires et les établissements du moyen et du secondaire. Le SG du Syndicat des directeurs des établissements primaires a, suite à cela, insisté sur le caractère socioprofessionnel des revendications mises en avant, en affirmant : "Nous n'avons ni ambition politique ni aversion contre une partie quelle qu'elle soit, mais notre objectif est l'amélioration des conditions de travail de l'école primaire." Et d'égrener un chapelet de revendications, "à commencer par le rattachement de l'école primaire au ministère de l'Education nationale, mais aussi la réhabilitation du poste de directeur, la dotation des établissements scolaires en ouvriers professionnels qualifiés et en superviseurs de l'éducation, le reclassement des postes de directeur et la résolution du problème des logements d'astreinte actuellement occupés par des personnes étrangères au secteur de l'éducation". En somme, résoudre les problèmes de l'école, en tant que "pépinière des futurs cadres du pays", cela, d'une part, et, d'autre part, le Snadep demande la réhabilitation de la dignité du directeur d'établissement primaire. Son SG a rapporté, à titre d'illustration, un fait qui s'est produit dans la wilaya où "un directeur a fait l'objet d'insultes et d'agression verbale de la part du P/APC devant les élèves et les enseignants". Des faits similaires ont eu lieu, mais cette fois, ils émanaient des parents d'élèves pour cause de prime de solidarité. À noter que le Snadep, qui est de création récente — plus exactement le 19 février 2020 —, compte 7 436 adhérents sur un total de 19 000 directeurs d'établissement et dispose de 46 bureaux de wilaya, selon le SG du syndicat.