On savait que le phénomène de la harga avait repris de plus belle, depuis cet été notamment. Près de 2500 Algériens ont rejoint les côtes de la région de Murcie, au sud-est de l'Espagne, depuis le début de l'été, avait rapporté le quotidien Le Monde, dans un reportage consacré à cette question. Des statistiques qui ont explosé par rapport à l'an dernier. 1900 migrants ont été recensés durant toute l'année 2019. Une progression que vient confirmer un rapport sur l'état des relations UE-Algérie, daté du 18 novembre 2020. Le nombre d'Algériens en situation irrégulière, sur le territoire de l'UE, a grimpé à 25005 en 2017 à 27110 en 2018 et à 30890 en 2019, indique le document qui souligne par ailleurs, que les candidats au retour ne se bousculent pas au portillon. Ils seraient même moins nom-breux que ceux d'autres pays. «De plus, le taux de retour, qui a baissé de 21,4% en 2018 à 19,5% en 2019, reste considérablement inférieur à la moyenne enregistrée pour les ressortissants des pays tiers (36% en 2018 et 32% en 2019)», précise l'enquête de l'Union européenne qui révèle les «itinéraires maritimes» empruntés par les candidats à l'immigration clandestine. 1185 sont arrivés par mer, sur la route de la Méditerranée centrale et 4652 sur la route de la Méditerranée occidentale. Une partie des ressortissants algériens ont débarqué en Espagne via le Maroc. D'autres optent pour d'autres routes. Quelles sont-elles? Des détections dans la région des Balkans occidentaux en 2019, indiquaient que des ressortissants algériens traversaient également la Turquie et la route de la Méditerranée orientale, révèle la même source qui indique que 1885 Algériens sont parvenus en Slovénie en 2019, presque deux fois plus élevé que le nombre d'arrivées en Italie. Les chiffres sur cette «route», en 2020, ont considérablement baissé, probablement en raison de la restriction des visas électroniques pour la Turquie, concernant les ressortissants algériens depuis le 1er octobre 2019, soulignent les enquêteurs de l'UE. Inimaginable, avec la pandémie de Covid-19 qui fait des ravages en Europe, destination prisée par les candidats à ce type d'exil, l'Espagne l'Italie et la France notamment, qui ont pris, de surcroît, des mesures exceptionnelles afin de tenter de faire barrage à cette seconde vague de la pandémie de coronavirus qui frappe de plein fouet leurs économies. Un paramètre qui indique que la perspective de trouver un boulot relève du miracle, ce qui ne semble pas décourager, outre mesure, nos harraga. Concernant les visas Schengen de court séjour, le rapport de l'UE indique que 374287 visas ont été délivrés en 2019, ce qui fait de l'Algérie le 7ème pays mondial à bénéficier de ce type de visas. Pour ce qui est des séjours légaux, 704101 Algériens étaient enregistrés, en 2018, avec un permis de séjour dans l'UE, dont 37714 avec un premier permis. Dans quel cadre a-t-il été délivré? Le regroupement familial est le motif le plus souvent indiqué, suivi à distance par l'éducation, l'emploi et d'autres raisons, dont la protection internationale, précisent les rédacteurs du rapport européen. En ce qui concerne les demandes d'asile, elles ont connu une certaine stabilité. 10039 Algériens ont demandé l'asile en 2019, contre 10080 en 2018, ce qui s'est soldé par un total de 6 415 décisions en 2019, contre 6785 en 2018. Quant au taux de refus des visas, il reste particulièrement important. En constante augmentation, il est un des plus élevés au monde. Il est passé de 35,9% en 2017 à 45,5%, en 2018 et à 43,0%, en 2019.