Le vieux bâti ou encore la face cachée d'Oran. Derrière le Front de mer est dressé un autre front charriant dans son sillage la misère et l'indigence, la ville s'effrite, elle s'effondre comme un château de cartes. Le vieux bâti la caractérisant est général à telle enseigne que ses rues se transforment en oasis en plein milieu urbain, notamment par temps de fortes trombes d'eau de pluie et des vents secouant les murs et les plafonds lézardés. Ces habitations sont dans un état de délabrement très avancé. Aujourd'hui, l'on tente tant bien que mal d'apporter des solutions à une problématique enracinée dans cette ville à telle enseigne qu'elle devient difficile à extirper. La menace est réelle. Elle a, à plusieurs reprises, eu gain de cause de ces habitants désabusés par les promesses trompeuses engagées par les précédents gestionnaires alors que ces derniers ont, à plus d'un titre, pris la chose en agissant autrement sans juger utile que l'esthétique de la ville et la solidité de ses bâtisses passent avant tout malgré les sommations des instances en charge du suivi du volet urbanistique de la cité. Elles ne le répètent pas assez alors qu'elles ont pourtant fait dans l'alarmisme, comme fer de lance devant secouer ces responsables léthargiques et inertes alors que la situation devient encore plus précaire. D'autant plus que cette lancinante question est, à plus d'un titre, d'une importance urgente. En vain. «On dirait qu'ils se sont ligués contre cette ville et ses habitants auxquels ils ont apporté toutes leurs meilleures connaissances dans la mauvaise gestion», déplore Hakim, ingénieur en génie civil. Ce dernier ajoute que «les actuels responsables gèrent tant bien que mal un lourd passif laissé par leurs prédécesseurs». L'instance de contrôle technique de la construction a fait état d'un recensement récent de plus de 600 habitations précaires, ces dernières menacent de s'effondrer à tout moment. Ces 6 00 bâtiments sont dressés dans la commune d'Oran. Autrement dit, dans le chef-lieu de la deuxième capitale du pays. Sidéré devant l'ampleur des faits, le chef de daïra d'Oran, Mourad Rahmouni, dira que «ces constructions précaires sont reparties à travers neuf délégations communales du chef-lieu de wilaya, dont Sidi El Houari, Emir Abdelkader, Sidi El Bachir (ex- Plateau), El Hamri, El Mokrani, El Makarri (ex-Saint-Eugène), Seddikia et Ibn Sina ex- Victor Hugo ou encore Tirigou». Le CTC d'Oran a lancé une opération de recensement des constructions précaires, depuis quatre mois, qui a été achevée dernièrement par un rapport présenté dimanche dernier au wali, a-t-il fait savoir. Lors d'une réunion consacrée au dossier de l'habitat, dimanche au siège de la wilaya, le wali d'Oran, Messaoud Djari, avait insisté sur l'accélération de l'installation d'une commission chargée de recenser les familles résidant dans les immeubles menaçant ruine avant d'entamer les opérations de relogement, a ajouté Rahmouni. Le programme d'habitat de la daïra d'Oran comporte 12.000 logements publics locatifs, en cours de réalisation à travers différentes communes de la wilaya, à l'instar d'Oued Tlélat, Benfréha, Misserghine et Bethioua, destinés aux dossiers de l'habitat précaire et des constructions illicites, a-t-on souligné. Dans ce contexte, le wali d'Oran a insisté lors de la réunion sur l'accélération de l'affichage des listes des bénéficiaires de logements publics locatifs (LPL) à travers différentes communes, la préparation de l'opération de relogement des résidents dans les logements vétustes menaçant ruine de la commune d'Oran et établir les listes des constructions du vieux bâti classées dans la case rouge par le CTC. Le chef de l'exécutif de la wilaya a mis l'accent aussi sur la préparation de l'opération de relogement des occupants d'habitations illicites recensées auparavant, a-t-on ajouté.