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La prostitution fait des ravages
SOUK AHRAS
Publié dans L'Expression le 16 - 04 - 2006

Il fut un temps où prononcer ce terme était un tabou que nul n'osait violer sans s'attirer les foudres des auditeurs.
La prostitution a pris de l'ampleur au niveau de Souk Ahras. Il faut le dire, cette région prude et attachée aux valeurs ancestrales est en train de perdre son âme. Incontestablement, ce fléau touche dans la plupart des cas des jeunes femmes répudiées et des fugueuses, qui, en l'absence d'emploi, sont contraintes de vendre leurs corps pour subvenir à leurs besoins.
Dans ce contexte, un psychologue interrogé par notre correspondant sur ce fléau qui fait des ravages, nous a expliqué:
«Ce mal qui ronge notre société est le corollaire des difficultés de la vie et la conséquence directe de la délinquance juvénile.» Pour étayer son argument, notre interlocuteur met le doigt sur la plaie en nous disant: «Dans un passé récent, les petits réseaux de délinquants éparpillés à travers les quartiers populaires de Souk Ahras, étaient isolés dans leurs secteurs respectifs, leurs agissements dépassaient rarement leur zone d'influence mais aujourd'hui, après que le terrorisme eut obligé le pouvoir à reléguer la délinquance au dernier plan, les cités PK 108, 1700 logements et Baral Salah sont considérées, plus à raison qu'à tort, par les Souk-Ahrassiens comme un concentré de tous les problèmes que vit la société algérienne: agressions, vols à main armée, trafic, consommation de stupéfiants et prostitution.» Il faut reconnaître que ce fléau est d'une ampleur considérable.
Indéniablement, c'est à la cité Baral-Salah que ce phénomène irrite le plus; ce quartier prend la tête du peloton en raison de son éloignement de la ville et donc des services de sécurité, ce qui laisse la place libre à cette activité qui se développe à l'ombre des tabous et des non-dits.
Il vous suffit de péné-trer à l'intérieur de cette cité dortoir pour comprendre que plusieurs maisons de rendez-vous regorgent de prostituées.
Une poignée de femmes répudiées dont certaines ne dépassant pas la trentaine, poussées par la pauvreté et tous les maux de la société, afin d'élever leurs enfants et arrondir leurs fins de mois, s'adonnent au plus vieux métier du monde On retrouve également des prostituées âgées de 20 à 25 ans à peine, malgré leur résistance aux difficultés de la vie quotidienne, harcelées par des proxénètes, finissent par céder et vendre leurs corps pour 250 DA.
L'exemple le plus frappant est l'histoire d'une jeune fille âgée de 20 ans, fugueuse, sous le pseudonyme Djamila, orpheline de père.
Elle a quitté sa famille à cause de la pauvreté et s'adonne à cette activité chez une amie qui est aussi prostituée. Elles proposent leurs services à des prix variés c'est-à-dire en fonction du client (riche, pauvre, issu de la classe etc).
Dans ce contexte Djamila nous avoue, sous le voile de l'anonymat, qu'elle connaît un père de famille qui utilise son domicile comme maison de rendez-vous et fait office lui-même de tenancier pour offrir les ser-vices de ses deux filles et autres protégées contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Le moins qu'on puisse dire à cause de la pauvreté, certains pères de famille n'ont plus les rênes du pouvoir au domicile, par ricochet les offres de la vie et l'appât du gain facile priment, de nos jours, sur les valeurs morales.
En termes plus clairs, la question que pose tout citoyen ayant l'esprit judicieux consiste à voir combien de familles ont été déchirées par ce phénomène et quelles solutions préconise-t-on à ces victimes pour les réinsérer.
On retrouve également des prostituées de luxe, qui sont légion et qui, habituées au gain facile et à une vie dans l'opulence (bijoux, habits de luxe etc), exercent ce métier le plus normalement du monde, d'une manière organisée au niveau de ces maisons de rendez-vous.
Ces prostituées racolent des partenaires riches, étrangers à la région de Souk Ahras, ces abonnées viennent généralement de la périphérie de Sidi Fredj, Aïn Zana, Zarouria, Khédara etc. dans le but de passer inaperçues. Il est offusquant de le dire, mais plusieurs familles nobles résidant dans ce quartier ferment les yeux sur les incartades de ces proxénètes par crainte d'être agressées par leurs acolytes.
A cela viennent s'ajouter d'autres lieux de débauche : à cet égard beaucoup de pizzerias situées au faubourg de la ville de Souk Ahras sont transformées en coins de rencontre, des jeunes filles âgées entre 20 et 25 ans côtoient ces lieux faisant croire aux passants qu'elles prennent des repas légers, mais réellement c'est dans ces lieux que se font les rendez-vous.
Une fois que les proxénètes arrivent, accompagnés de clients véhiculés à la recherche de leur proie, ces respectueuses sont illico attirées à bord de grosses cylindrées. L'essentiel de l'activité est concentrée à la campagne, pourvu que les clients crachent cash. Ajoutons à cela les bars clandestins qui sont la destination préférée des prostituées professionnelles ; il faut le dire, plusieurs femmes issues des différentes régions du pays (Tébessa, Annaba, Oran etc) atterrissent à Souk Ahras soi-disant pour travailler et subvenir à leurs besoins, elles s'arrangent pour se débrouiller comme serveuses dans des bars clandestins, mais en réalité, elles s'adonnent, avec la complicité des patrons au plus vieux métier du monde.
En effet, après l'ouverture dernièrement d'un hôtel-bar à la sortie de la ville de Souk Ahras, le mouvement associatif préoccupé par le phénomène de la prostitution et par crainte que cet hôtel ne se transforme en boîte de nuit, a lancé, au cours de la semaine dernière, un appel dans une correspondance dont une copie est en notre possession, à l'intention des pouvoirs publics pour mettre fin à ce qu'il considère comme une atteinte à la dignité et a fait savoir sa volonté d'en découdre une fois pour toutes avec ce mal qui ronge la société.
Certes, l'Etat n'a pas l'intention de lâcher du lest, d'où plusieurs réseaux démantelés par les services de sécurité ces dernières années, mais indubitablement la lutte contre ce fléau nécessite la participation de tous, pas uniquement sur le plan répressif en fermant ces lieux de débauche, mais également sur le côté social, psychologique et surtout matériel par tous, on entend d'abord la société civile et surtout le milieu associatif, les psychologues peuvent jouer un rôle capital en faisant des campagnes de sensibilisation et de dénonciation des dangers de la prostitution.
En revanche, une prise en charge multidisciplinaire s'impose de la part des directions de l'action sociale (DAS), une assistance sociale est nécessaire pour réhabiliter ces femmes en détresse, puis en s'attaquant aux racines du mal; la réinsertion de ces victimes est inéluctable si l'on veut faire reculer ce mal qui détruit le tissu social.


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