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L'écriture comme message et terrain d'exil
12èmes Rencontres euro-maghrébines des Ecrivains
Publié dans L'Expression le 20 - 02 - 2021

«Une nouveauté pour cette année -A l'ère du confinement mondial, l'accès à la donnée numérique n'a jamais été aussi précieux. C'est dans cet esprit que se démarque aujourd'hui, la Délégation de l'Union européenne en Algérie, en dotant les Rencontres euro-maghrébines des écrivains, d'un nouveau volet dédié aux podcasts. Le concept est simple: cinq questions, cinq réponses, pas de joker!» peut -on lire sur la page facebook du «Vivarium et ce, à l'occasion de la tenue des 12émes Rencontres euro-maghrébines des écrivains, organisées en partenariat avec le Vivarium - Opérateur culturel algérien- et avec la participation de l'Institut culturel italien pour la traduction simultanée de Mouni Benkhodja. Pour le premier épisode de podcast vidéo, les amoureux des bonnes feuilles ont pu
retrouver Alessandra Fagioli, écrivaine et critique de cinéma italienne et Souad Labbize, poétesse et anthologiste algérienne qui se questionnent sur le pouvoir de la littérature, la vie demain et bien d'autres questions... Cette rencontre est débattue comme à chaque fois par la journaliste Fella Bouredji. Chaque écrivain soumet cinq questions à l'autre. La première question a été: «Comment vos expériences de vies ont influencé vos oeuvres?».
Les thèmes et les motifs
La première à se jeter à corps perdu dans ce jeu de questions-réponses a été Souad Labbize qui, pour rappel, a déjà publié un petit livret poignant où elle revient sur le viol qu'elle a subi en étant enfant. Elle confie ici: «Je pars d'expérience réelle, que je transforme complètement» et de donner l'exemple de son premier roman: «J'aurai voulu être un escargot», l'auteure fait savoir que «le premier chapitre du livre est écrit comme un conte. À partir du deuxième chapitre, le style change complètement. Je voulais faire croire au lecteur que j'écrivais quelque chose de fabuleux, qui relève de la mythologie. Je parle de Lala Manoubia. Cette femme est inspirée de trois femmes que je connais ou que tout le monde connaît. D'abord, la reine Idan, reine tunisienne qui a été très admirée par les Tunisiens. Manoubia, une femme mystique et libre et enfin Hasna El Bechariya. C'est avec ces trois personnages que j'ai fabriqué un seul personnage pour mon roman. En écrivant j'étais avec ces trois femmes qui ont donné Lala Noubiya. «Vous sentez-vous européenne quand vous écrivez?» est la question posée à l'ecrivaine italienne? Et celle-ci de répondre: «Oui je me sens écrivaine européenne car j'écris de l'Europe. Dans mes romans, l'Europe et les villes européennes sont au centre de mes histoires, particulièrement dans mon dernier roman qui se déroule sur une ville ile d'où mes origines. Mes personnages sont cosmopolites. J'aime écrire sur des personnages qui sont en marge de la société. Se sentir écrivain européen c'est mettre dans ses oeuvres des réalités européennes qui vivent à travers ses propres personnages. «Faites vous des activités pour promouvoir légalité entre les hommes et les femmes» est la seconde question posée à l'écrivaine algérienne. Cette dernière affirma être «militante dans le sens où elle participe aux différentes manifestations sur le sujet, mais elle préfère beaucoup plus «militer par l'écriture via la fiction en donnant des exemples de femmes positives». Aussi, à la question de «avez-vous des rituels d'écriture? Alessandra Fagioli dira que l'endroit ou elle écrit est très important. Je suis partagée entre Rome ma ville natale et l'ile d'Elbe, d'où je tiens mes origines et où se situe mon dernier roman. Je ne peux écrire face à la mer ou à des églises, cela me déconcentre, alors j'écris face à un mur avec des photos».
Se raconter pour quel public?
Pour sa part Souad Labbize, évoquant les thèmes et motifs de ses livres, révélera que c'est d'abord l'amour. Et de citer ses trois premiers recueils de poésie qui abordent ce thème. Je parle aussi beaucoup d'exil. Je me sens concernée peut-être par ce que je viens d'une famille où mon grand- père maternel a dû fuir la misère en Algérie, pendant la colonisation, dans les années 1950. Ma mère a grandi en France. Elle a vécu deux formes d'exil. Elle a dû partir enfant en France. Ensuite, à l'indépendance de l'Algérie, elle est retournée en Algérie. Pour elle c'était un deuxième exil. Elle a été très déçue que je quitte l'Algérie et puis la Tunisie.....». Et l'auteure italienne de répondre à la question «pour qui écrivez-vous?»: «J'écris pour des lecteurs précis. Je le dis toujours à mes étudiants auxquels j'enseigne l'écriture. Car pour moi, écrire c'est communiquer. Une histoire ne prend un sens, seulement quand elle est partagée par un public qui te fait part de ses impressions et opinions. Je pense à un public potentiel comme un pacte à relever avec lui. Et Souad Labbize de relever les noms des auteurs qui comptent pour elle. Elle confie: «Comme j'ai fait une licence de littéraire en lettres françaises, j'ai beaucoup aimé la littérature africaine francophone. Après, je me suis dirigé vers la poésie traduite ou écrite en français.» À la question de savoir si elle écrit sur papier ou sur clavier, Alessandra Fagioli indiquera pour sa part qu'elle écrit maintenant depuis plusieurs années sur un ordinateur. Cette façon de procéder a aussi influencé le style de mon écriture.Toutefois que je continue à écrire à la main pour prendre des notes, développer des idées, ou corriger des textes. À la question «quels conseils donneriez-vous aux femme exilées ou violées qui souhaitent se réaliser?», Souad Labbize réfutera l'idée de donner des conseils, arguant que chaque individu, chaque femme ou personne a eu une histoire qui lui est propre. Néanmoins, elle rajoutera: «Si vous sentiez qu'il faut partir, partez. Essayez de vous sentir partout chez vous parce, qu'au final nous sommes tous des êtres humains et parfois l'exil intérieur est beaucoup plus fort qu'ailleurs.» Enfin, l'auteure italienne répondra à la question fatidique relative au rôle de la littérature quant à son pouvoir ou pas de changer le monde.
«La littérature est très importante pour nourrir les consciences et révéler les âmes. Parce que la littérature crée des métaphores de la réalité. Elle a deux fonctions: faire réfléchir et émouvoir. Elle a le pouvoir dans ce sens d'intervenir sur la réalité. La véritable littérature traduit le particulier en quelque chose d'universel. Ainsi, elle participe à une prise de conscience et permet de changer le monde.» Pour rappel, cette manifestation placée sous le thème «la vie de demain...» se tient jusqu'au 16 mars et donnera la parole à de nombreux auteurs du Bassin méditerranéen.


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