L'opération de vaccination contre la Covid-19 tarde à décoller! Avec l'apparition des variants britanniques et nigérians, son accélération est devenue d'une extrême nécessité, mais les quantités disponibles actuellement sont très insuffisantes. Elles peinent à couvrir les besoins du personnel médical. Après plus de deux mois d'attente, l'Algérie a, enfin, reçu une nouvelle cargaison du vaccin russe anti-Covid-19 «SpoutnikV». Elle a été réceptionnée, hier, par l'institut Pasteur d'Algérie (IPA). «La réception des nouvelles doses du vaccin russe Sputnik V, sera suivie courant mars de 700 000 doses dans le cadre du mécanisme Covax, et de 500.000 doses provenant d'autres laboratoires pendant le mois d'avril prochain», a fait savoir le directeur générale de l'institut Pasteur, le docteur Fawzi Derrar. Ce qui veut dire que d'ici le mois prochain, l'Algérie disposera de prés de 1,5 million de doses, soit la possibilité de vacciner 750 000 personnes. Jusqu'à présent, l'Algérie a acquis seulement 300.000 doses (50.000 du Spoutnik V, 50.000 de l'AstraZeneca et 200.000 du Sinopharm (don des autorités chinoises). Ce qui fait que jusqu'à maintenant, dans le meilleur des cas 150.000 personnes ont été vaccinées. C'est très peu, pour ne pas dire infime. Le million et demi de doses qui arrive ne devrait pas changer grand-chose au rythme d'escargot avec lequel se fait cette campagne ô combien importante. On aura au mieux vacciné 900.000 personnes. On est bien loin des objectifs tracés de vacciner 70% de la population d'ici la fin de l'année. Néanmoins, le DG de l'IPA s'est voulu rassurant. «L'Algérie n'était pas en retard en matière d'acquisition de vaccins, que ces allégations ne reposent ni sur des rapports ni sur aucun fondement scientifique», a-t-il rétorqué. «L'obtention progressive des doses est due à la pression mondiale et à la large demande sur les vaccins», a-t-il dit. «L'Algérie suit de près tout ce qui se passe dans le monde en termes de variations du virus, à l'effet d'acquérir des vaccins plus efficaces en adéquation avec ces changements», a-t-il poursuivi se montrant, cependant, très optimiste. Une confiance qui est due aux doses promises par l'Algérie dans le cadre du mécanisme des Nations unies, Covax. Il devrait nous permettre de disposer très prochainement de millions de doses. «Le Conseil des ministres de l'Union africaine (UA) est sur le point de valider la quantité de doses qui sera acquise par les Etats du continent dans le cadre du mécanisme de l'UA», a-t-il souligné, relevant que l'Algérie devrait bénéficier au titre de ce mécanisme de plus de 8 millions de dose du vaccin contre la Covid-19. Le docteur Derrar a annoncé, d'autre part, le parachèvement des négociations avec les laboratoires américains Pfizer, Johnson-Johnson (récemment accrédité) et «Noavavax» dont l'autorisation de mise sur le marché est en cours de validation par l'Agence américaine du médicament (FDA). «Le laboratoire «Noavavax» s'est engagé à fournir l'Algérie en premier», a révélé la même source. «D'autres consultations en cours avec un deuxième laboratoire chinois pour acquérir les doses nécessaires et accélérer la cadence de la vaccination destinée aux différentes franges de la société», a-t-il encore une fois promis. «L'Algérie a élaboré une stratégie pour acquérir le vaccin et garantir une large couverture pour 70% de la population, d'autant que la moitié des doses sera obtenue dans le cadre des mécanismes internationaux (Covax et CDC de l'UA), et l'autre par la négociation directe avec les laboratoires concernés», a conclu le docteur Derrar, dans un discours qui paraît comme étant du déjà-vu. En fait, les problèmes d'approvisionnement concernent le monde entier. Avec la forte demande mondiale, on est loin de voir le problème disparaître. Le grand espoir de l'Algérie reste donc le «Spoutnik V made in Bladi». Il devrait voir le jour d'ici deux mois. Wait and see...
