La wilaya de Tizi Ouzou, la Kabylie et toute l'Algérie sont en deuil,suite au décès du maquisard Salah Mekacher, survenu, hier matin. Salah Mekacher nous a quittés à l'âge de 89 ans. Il a passé toute sa vie à se battre pour l'Algérie. D'abord, pendant la guerre d'indépendance pour arracher le pays aux griffes du joug du colonialisme français. Puis dans le processus de construction de l'Algérie indépendance. Et enfin, une fois retraité, il s'est consacré à écrire plusieurs livres afin de laisser des témoignages oculaires et précieux concernant la période de la Révolution nationale. Salah Mekacher était un homme exceptionnel, courageux et d'une modestie extraordinaire. Il n'a pas cessé d'écrire jusqu'à la fin de sa vie car pour lui, il fallait laisser un maximum de témoignages sur toutes les étapes et sur l'ensemble des aspects de la glorieuse et noble guerre d'indépendance. Le regretté Salah Mekacher est né le 15 décembre 1932 à Tizi Ouzou. Dans les années quarante et au début des années cinquante, Il a suivi une double scolarité, francophone et arabophone. Ce qui lui permit de maîtriser parfaitement et à la fois le français et l'arabe. Il a fréquenté le collège moderne de la ville de Tizi Ouzou ainsi que la médersa d'Alger. Mais, quand le devoir national l'appela, il n'a pas hésité à abandonner volontairement et avec fierté ses études pour s'engager corps et âme dans les rangs de l'Armée de Libération nationale. C'était le 19 mai 1955. Il était en classe de terminale et sur le point d'obtenir son baccalauréat. Mais... Salah Mekacher décide de participer à la grève des étudiants. À partir de là, l'étudiant Salah Mekacher devient le fidaï Salah Mekacher. Il s'engage dans la cellule que dirigeait Amar El Boukhalfi dit Amar Charlot. Il finit naturellement par rejoindre les rangs de l'ALN le 2 octobre 1957. Il était alors âgé de 25 ans. Son chef direct était le lieutenant Salah Ait Gharbi, responsable de la région de Tizi Ouzou en 1957. Par la suite, il fut affecté au poste de commandement de la Wilaya III historique. Il échappa, par miracle, à la purge. Salah Mekacher a occupé de hautes responsabilités dans le PC de la Wilaya III historique en qualité de secrétaire de ce dernier, sous le colonel Mohand Oulhadj. Après le recouvrement de l'indépendance, Salah Mekacher quitte la vie militaire pour occuper de nombreux postes de responsabilité à Tizi Ouzou. Il a entre autres, dirigé l'hôpital de Tizi Ouzou et occupé le poste de directeur de la santé de la wilaya de Tizi Ouzou et ce, après avoir suivi une formation professionnelle à l'Ecole nationale de santé publique de Rennes, en France. En 1988, Salah Mekacher prit sa retraite. Après un retrait de la vie publique de plusieurs années, Salah Mekacher revint au-devant de la scène, en 2006, en éditant son premier livre qui a obtenu un grand retentissement à cause de la masse importante de témoignages et d'informations qu'il recèle. Il s'agit du livre intitulé: «Au PC de la wilaya III, de 1957 à 1962». Cet ouvrage a été réédité plusieurs fois et traduit en langue arabe. Par la suite Salah Mekacher a poursuivi sa mission de l'écriture de l'histoire en publiant au total sept livres. Il s'agit de: «Les récits de la mémoire: Tizi-Ouzou, le destin d'une ville et de sa région», «Fureurs dans les djebels: la guerre de Libération nationale», «Chroniques hospitalières», «Le service de presse de la Wilaya III», «Les lendemains du cessez-le-feu: espoirs et désillusions» et enfin «Les annales des maquis de la liberté».
