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La saignée de trop
Ruée des parents vers les magasins d'habillement à quelques jours de l'Aïd
Publié dans L'Expression le 10 - 05 - 2021

Presque aussi sacré que le mois de Ramadhan. Les achats de l'Aïd, particulièrement les vêtements, sont une tradition à laquelle tiennent coûte que coûte les Algériens. Ils sont prêts à risquer très gros pour ne pas y déroger! Ils l'ont déjà prouvé. On se souvient l'an dernier quand en plein pic de Covid-19, certains ont bravé le confinement et les interdictions pour faire leurs emplettes. Les images des «spiderman Made in bladi», avec ces femmes et ces hommes passant sous des rideaux de magasins presque totalement fermés, sont encore dans toutes les mémoires. Aujourd'hui, les commerçants, eux, ont le droit d'exercer «légalement» et la menace sanitaire n'est plus ce qu'elle était. L'engouement, lui, reste le même. «C'était très calme jusqu'au 21ème jour du Ramadhan», révèle Mourad, vendeur de vêtements pour enfants au niveau de la «Braderie» de Rouiba (banlieue Est d'Alger). «On pensait qu'on allait continuer dans le ''takachouf'' (austérité) qui nous frappe depuis plus d'un an. On ouvrait la journée et en soirée presque pour rien», raconte-t-il, mais depuis presque une semaine, les choses ont changé. «On reçoit beaucoup plus de monde en soirée. Les affaires commencent à reprendre», soutient celui qui prend son «f'tour» à l'intérieur de son magasin afin de pouvoir être l'un des premiers à ouvrir. Il est vrai que durant ce dernier week-end de Ramadhan, un monde fou a envahi les artères commerçantes de tout le pays.
«Le pauvrona...»
Cette petite commune de l'Est d'Alger ne déroge pas à la règle avec cette fameuse «braderie» dont la réputation a dépassé les frontières. Elle est prise d'assaut par une foule immense, moins d'une heure après la rupture du jeûne. Les routes sont presque complètements bloquées. Des embouteillages monstres se forment, ils durent même jusqu'après les horaires du couvre-feu. Cela malgré les avertissements des forces de l'ordre, qui demandent aux commerçants, de fermer à 23h afin de pousser les gens à renter chez eux avant minuit. Mais rien n'y fait! «Ils profitent jusqu'à la dernière minute», indique un commerçant dont la petite boutique est noire de monde. Toutefois, il tient à relativiser les choses. Il assure que les achats ne sont pas proportionnels à la foule. «Il y a beaucoup de monde, mais à peine 20% des personnes que l'on reçoit sautent le pas de l'achat», se désole-t-il en se remémorant ce qu'il qualifie des «belles années», «On est très loin des ventes de l'avant Covid-19», atteste-t-il. Un avis que partage la majorité de ses collègues. Tous ceux que nous avons interrogés sont unanimes à dire que leur chiffre d'affaires n'arrive même pas à la moitié de ce qu'ils faisaient habituellement en pareille période. Où se situe alors le problème? «On n'est plus menacé par le corona mais le ''pauvrona''», ironise Sofiane, un père de famille rencontré au niveau du Centre commercial de Bab Ezzouar. «Le problème est dans les poches qui sont vides», insiste celui qui dit ne pas pouvoir habiller ses trois enfants durant cette fête de l'Aïd.
Un concept qui vient d'Allemagne
Un dépit qui n'est pas partagé par une majorité de ses compatriotes. Certains d'entre eux ont trouvé la parade. Ils ont opté pour ce qui est considéré comme la grande mode de ce Ramadhan 2021, en l'occurrence la vente de vêtements au... kilo! En effet, ce concept qui nous vient droit d'Allemagne est en train de conquérir le «coeur» des citoyens au vu des nombreux avantages qu'il offre. D'ailleurs, on ne parle presque que d'eux sur les réseaux sociaux. Un succès tel que les magasins proposant ce type de service sont en train de fleurir à travers le pays. Rien que dans la capitale on en compte une dizaine. Draria, Birtouta, Rouiba, Baraki, Bab El Oued ou encore Dérgana. Ce dernier, du nom d' Europe Stock, situé à l'entrée de cette ville de la banlieue Est d'Alger, est le plus connu d'entre eux. Car, il s'agit d'un très grand hangar proposant une grande variété de produits. Il est digne des «Outlet» que l'on trouve dans les périphéries des grandes capitales européennes. Les clients ont une large variété de produits. Ils choisissent ce qui leur plaît, une fois à la caisse: on leur pèse leur panier. Ils payent au kilo.
3 00 dinars le kg
Les prix varient entre 3000 et 4000 dinars le kilogramme. «Cela dépend du magasin mais aussi des arrivages que l'on reçoit», atteste le gérant de l'une de ces boutiques. Selon lui, les produits proposés sont rarement de la friperie. «Dans la plupart des magasins qui ont opté pour ce système, il s'agit de produits invendus, des fins de série ou des articles ayant de très petits défauts», fait-il savoir sans donner plus de détails sur leur provenance. Toutefois, une personne très au fait de la pratique indique qu'ils viennent majoritairement d'Europe. « Eux aussi les achètent au kilo sans, toutefois, savoir ce qu'ils ont dans leurs containers», souligne-t-il. Parfois, les surprises sont belles! D'ailleurs, quand on fait un tour dans ce type de magasins, on est surpris par la qualité du produit mais également la marque. On y trouve presque toutes les grandes marques de prêt à porter. «Et ce sont des originaux», précise Lamia, une cliente tout heureuse du trésor qu'elle venait de dégoter pour sa fille de 2 ans. «Je l'ai habillé des pieds à la tête pour 2500 dinars alors que je n'aurais même pas pu avoir des chaussettes de cette marque pour ce prix», avoue-t-elle tout heureuse de «l'affaire» qu'elle venait de conclure. Tous ceux qui sortaient de ce type de magasin avaient la même «banane» que Lamia. «En cette période de crise financière, ce type de boutiques est une bouffée d'oxygène pour les foyers», estime, pour sa part, Sabrina qui confirme elle aussi avoir fait de bonnes affaires. Elle précise, néanmoins, qu'il faut avoir la patience de chercher et fouiner dans les corbeilles. «Moi j'adore ça», dit-elle avec le sourire des grands jours.
La mode à petit prix!
Cependant, la vente au kilo n'est pas la seule star de ces achats de l'Aïd. Les produits turcs sont aussi très demandés par les consommateurs. «Il y a quelques années, on avait honte de dire que ce sont des produits qui viennent du pays du Bosphore, aujourd'hui c'est un argument de vente», témoigne, Bassem, vendeur de vêtements au centre d'Alger. Chose que l'on peut confirmer en faisant un petit tour au niveau des grandes artères commerciales. Des écriteaux sont accrochés sur les devantures des magasins pour annoncer aux clients qu'ils ont des produits «garantie turque» ou vendent exclusivement des «produits turcs». «C'est pour nous un gage de qualité et de prix», garantit Feriel, qui a été conquise, depuis quelques années, par le textile du pays de Atatürk. Elle n'est pas la seule à avoir «opté» pour les vêtements en provenance de ce pays. Nombre d'Algériens ne s'habillent presque que de vêtements venant de l'ex-Empire ottoman. Car, non seulement ce sont des produits de qualité, mais aussi de dernière mode, à des prix défiant toute concurrence. On peut tomber sur des beaux jeans ou des pantalons en toile à 1000 dinars, des chemises ou T-Shirts à 500 dinars. Des vestes à 2000 dinars ou encore des chaussures à 3000 dinars. Et ce ne sont pas des soldes, mais les prix pratiqués à longueur d'année. «Grâce aux produits turcs, j'arrive à habiller complètement mes enfants à moins de 10 000 dinars chacun», révèle Mustapha dont les enfants étaient habillés très chiquement. Un grand engouement donc des Algériens pour les produits provenant de Turquie. Ce qui a poussé leurs grandes marques de prêt-à-porter à s'installer dans le pays. Elles ne cessent de s'agrandir en ouvrant des franchises dans les quatre coins du pays, à l'image de LC Waikiki, Max ou Defacto. Ces boutiques ne désemplissent pas du fait qu'elles ont repris les mêmes ingrédients que ceux des vendeurs qui se sont spécialisés dans les produits turcs. C'est-à-dire: la mode à petit prix...


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