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Oued Touil se meurt
TIARET
Publié dans L'Expression le 03 - 05 - 2006

Les âmes qui peuplent ce paradis au milieu de la steppe, ne savent plus à quel saint se vouer, ni à quelle porte frapper
La commune de Z'malet El Emir Abdel Kader, située à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de la daïra de Ksar Chellala, d'une population de 20 000 âmes, se distingue par ses deux richesses, la steppe et le trésor de Oued Touil qui souhaitent la bienvenue aux visiteurs, mais une fois à l'intérieur, c'est l'enfer.
Pour son histoire, la Smala, capitale mobile de l'Etat de l'Emir Abdelkader qui venait installer ses tentes le 15 mai 1843, et qui fut attaqué par surprise, une journée après, par la cavalerie du Duc d'Aurmale a été réduite à néant.
Aujourd'hui, la population de la troisième capitale du plus illustre homme du XIXe siècle, confortée à la malvie, la paupérisation, le sentiment d'une absence de l'Etat de plus en plus criante, a appris à faire le dos rond et attendre stoïquement des lendemains meilleurs.
Les âmes qui peuplent ce paradis au milieu de la steppe, ne savent plus à quel saint se vouer, ni à quelle porte frapper, la population se débat dans la précarité et le chômage avec une jeunesse livrée à elle-même sans aucune perspective d'avenir.
Selon les habitants, des dizaines de camions de gros tonnage sillonnent Oued Touil dans le but d'enlever le maximum de pierre et de sable. La dégradation de cet important joyau local est flagrante, plusieurs correspondances ont été transmises au premier magistrat de la commune en vain, malgré le scandale qu'a connu la région dernièrement où neuf personnes ont été impliquées dans une affaire de faux documents pour l'exploitation d'une sablière. «Les prédateurs continuent toujours à en extraire de centaines de tonnes, et ce, avec des transporteurs étrangers à la localité», confie un citoyen en déplorant que le massacre se fait au vu et au su des élus de la tendance Moussa Touati.
Le sable est acheminé vers d'autres régions pour le besoin des entrepreneurs et même les agrégats ne sont pas épargnés ; enlevés quotidiennement des bords de Oued Touil par des conducteurs de camion, il atterrit chez les artisans, nous ajoute un vieux de la commune. Il faut savoir que l'oued en question traverse les wilayas avoisinantes ce qui leur facilite la tâche.
Les pillards ont dû dégager des voies devant les mener jusqu'aux berges, détruisant ainsi une importante superficie de la steppe. «Face à ce massacre, les éléments chargés de la protection de ce paradis n'ont pas jugé utile de lever le petit doigt», regrette un chômeur.
Oued Touil se meurt et la mafia est de retour ; le maire fait cavalier seul et seul sur les 20 000 ha il mène les choses comme bon lui semble. En dépit d'un arsenal de textes protégeant la nature et émanant du ministère de l'Environnement, des groupes maffieux continuent, hélas, de sévir et la location des parcelles se fait de gré à gré, à des nomades, à des prix symboliques. «Bien que la population ait accentué ses doléances, bien que quatre élus de la composante lui aient signifié officiellement leur retrait de confiance, aucune décision n'a vu le jour» ; et le plus grave est que le maire a été entendu ces derniers jours par la justice pour une autre affaire.
Pour le quotidien de cette population à l'autre bout de la région du Sersou, le patient se déplace à Ksar Chellala ou Aïn Oussera pour les consultations et l'achat de médicaments, le centre de santé ne prodigue des soins qu'une fois par semaine.
Les habitants en particulier, déplorent le manque d'activité et l'absence de prise en charge. «L'on se demande où sont passés le maire et ses lieutenants.» Pour le programme présidentiel, on en parle mais aucun n'a été touché, sauf quelques proches du conseil communal qui ont mené une campagne électorale. Pour le transport «tel du bétail», chaque jour, de nombreuses camionnettes s'arrêtent en plein coeur de la cité pour procéder au déchargement de leurs cargaisons «humaines» encore assommées; les écoliers parcourent des dizaines de kilomètres pour rejoindre les bancs de l'école des villages Baïra, Kasr Namouss et Hararma. Ces vieilles mécaniques qui étaient destinées au transport des marchandises et du bétail servent maintenant au transport clandestin.
Aujourd'hui, ces transporteurs clandestins exigent parfois 50 DA pour une distance qui n'excède pas la moitié du trajet. Les lycéens subissent car il n'y a pas d'autres moyens pour rejoindre les villes avoisinantes car la «solidarité» a été destinée à d'autres missions tel le déplacement des footballeurs.
Certains habitants mettent en cause le premier magistrat de la commune, qu'ils rendent responsable de cette situation, lui reprochant de ne pas s'employer à améliorer les conditions de vie auxquelles aspirent les citoyens. Aux dires de gens au fait de ce qui se passe à la municipalité, jamais le maire n'aurait émis une idée de projet pour apporter un «plus» à la réflexion nécessaire au développement de la région. A Smala, les responsables qui se sont succédé à la tête de la municipalité, ne se sont contentés que de promesses et chacun gère à sa manière. Telles cette voiture luxueuse, l'affaire du rond-point et l'attribution du logement rural... Même le colloque de l'Emir Abdelkader a disparu du calepin des organisateurs, seule la stèle commémorative implantée au coeur de la Smala veille sur la cité.


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