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Ces chanteuses kabyles qui ont bravé les tabous
Hnifa, Cherifa, Taos Amrouche, Bahia Farah...
Publié dans L'Expression le 22 - 09 - 2021

Qui mieux qu'une femme artiste pouvait exprimer la douleur de la femme à l'époque. Quand la femme devait souffrir en silence et se résilier, muette, à accepter son sort aussi injuste, voire atroce fut-il! Il fallait bien être doté d'un esprit tenace et d'un courage téméraire pour décider de chanter à une époque où la femme n'avait pratiquement aucune place digne de ce nom dans la société. Elles l'ont fait. Si au départ, elles ont dû essuyer des foudres inhumaines et insupportables, le succès phénoménal qu'elles ont obtenu a fini par faire d'elles des légendes et des perles adulées par cette même société.
Certes, le prix qu'elles ont payé est trop élevé, mais rien ne vient sans sacrifice, surtout quand il s'agit d'inscrire son nom avec des lettres d'or.
Des chanteuses comme Cherifa, Hnifa, Bahia Farah, Nouara, Malikaka Domrane, Yasmina, etc. l'ont fait. De Cherifa à Yasmina en passant par Djura, Taos Amrouche, Bahia Farah, Zohra, Anissa, Ldjida Tamechtouht, Drifa, Djamila, Noura et d'autres encore, des dizaines de femmes chanteuses d'expression kabyle ont réussi à s'incruster de fort belle manière dans un univers hermétique, exclusivement réservé aux hommes, et d'arracher une place à laquelle ces derniers n'ont rien à envier.
D'ailleurs, dans bien des cas, les hommes-artistes ont même prêté main-forte à ces femmes en leur composant des musiques et en leur écrivant même des textes qui cadrent parfaitement avec les sujets et les sentiments qu'elles ont voulu exprimer. Des chanteurs comme Kamel Hamadi, Cherif Kheddam, Medjahed Hamid, etc. ont été les auteurs-compositeurs de dizaines, voire de centaines de chansons interprétées par les chanteuses kabyles.
Noura n'est autre que l'épouse de Kamel Hamadi.
Des mélodies sur mesure
Ce dernier a composé et écrit pour celle qui a partagé sa vie en la convertissant même de l'arabe vers le kabyle. Et il semblerait même que ce soit Kamel Hamadi qui a appris le kabyle à Noura. C'est dire qu'il a eu une grande complicité entre les deux catégories d'artistes: les hommes et les femmes.
Nouara, de son côté, s'est abreuvée de mélodies que lui ont composées, sur mesure, Cherif Kheddam et Medjahed Hamid ainsi que de textes écrits par la crème de la poésie kabyle.
Un peu comme Noura, Massa Bouchafa a trouvé en son mari le manager, mais aussi le parolier et le compositeur de ses musiques. C'est le cas de pas mal de chanteuses kabyles. Même si, pour une autre catégorie, ce sont elles-mêmes qui composent leurs musiques et écrivent leurs poèmes chantés.
Le cas de Yasmina, chanteuse mélancolique, très prolifique et dont le talent est phénoménal, est édifiant.
Yasmina, l'une des meilleures voix féminines kabyles, originaire de Tirmitine, à Tizi Ouzou, s'est inspirée de sa propre vie très tourmentée, pour offrir à ses admiratrices, à ses admirateurs aussi, puisqu'elle en compte également, des pièces artistiques extrêmement émouvantes. Des chansons qui reflètent avec une sincérité absolue, mais aussi et surtout avec un talent exceptionnel, toutes sortes de difficultés et d'injustices que subit la femme algérienne du fait qu'elle demeure toujours sous la férule de l'homme dans la majorité des cas.
Des chansons
qui dépeignent la condition féminine
Avant Yasmina, Hnifa et Zohra avaient également dépeint les conditions terribles d'une grande frange de femmes kabyles soumises généralement aux mariages forcés et à tout ce qui s'ensuit tout naturellement comme dommages directs ou collatéraux.
Les anciennes chanteuses kabyles Bahia Farah, Dahbia, Djura, Cherifa, Taos Amrouche, Louiza, Aldjia, et tant d'autres ont le mérite d'avoir, d'abord et avant tout cassé l'un des plus coriaces tabous qui rongeait la société. Chanter, même quand il s'agissait des hommes, était très mal vu. Il s'agit donc d'un défi extraordinaire qui a été relevé par ces femmes chanteuses que la société étouffait irrémédiablement. L'univers douloureux que vivaient les femmes algériennes et kabyles à l'époque était admirablement décrit par ces femmes chanteuses qui permirent de ce fait à la femme de ne plus souffrir en silence.
Ces chanteuses et leurs voix sont devenues de véritables séances de thérapie pour les femmes souvent cloitrées chez elles.
Les femmes apprenaient par coeur leurs chansons et les fredonnaient continuellement pour apaiser leur affliction. Leurs larmes se confondaient avec ces voix de femmes qui se sont libérées. Même si le prix de cet affranchissement a été souvent leur vie.


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