S'il est une région dans le monde où les tensions et l'instabilité persistent depuis de nombreuses décennies, c'est bien le Moyen-Orient qui a plongé dans une crise permanente depuis la création de l'entité sioniste. Celle-ci n'a jamais cessé de poursuivre une politique expansionniste, agressant les pays de la région et s'emparant de territoires au mépris de la légalité internationale. Deux guerres successives ont accru cette convoitise forcenée et à chaque fois, l'Etat hébreu, quels que soient ses dirigeants, a sans cesse répondu aux offres de paix et aux gestes de bonne volonté par un refus systématique et une surenchère belliqueuse qui renseigne sur sa nature profonde. Or, la communauté internationale constate, de plus en plus, que la situation a trop duré, d'autant qu'elle s'accompagne de nombreux crimes contre l'humanité que les forces de l'occupation sionistes commettent, quasi quotidiennement, contre le peuple palestinien martyr à El Qods, en Cisjordanie et à Ghaza soumise à un blocus inhumain depuis de très nombreuses années.«Je réitère mon total engagement personnel, ainsi que l'engagement des Nations unies, à appuyer les parties dans leurs efforts de parvenir à la solution des deux Etats», a maintes fois rappelé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, soulignant que la position des Nations unies a été définie par les résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale en vertu du droit international permettant à deux Etats -Israël et la Palestine- de vivre côte à côte, dans la paix et la sécurité, dans des frontières internationalement reconnues, sur la base des frontières d'avant 1967. Faisant fi des propositions de la communauté internationale, l'Etat juif a saisi l'opportunité offerte par l'ancien président américain Donald Trump, sous prétexte d'un «Accord du siècle» outrageusement favorable à l'expansionnisme israélien, pour affirmer, face au monde, sa détermination à «annexer unilatéralement de larges pans de la Cisjordanie occupée, y compris toutes les colonies de peuplement illégales et la vallée du Jourdain. Une déclaration qui ne fait que confirmer la politique appliquée méthodiquement par tous les gouvernements sionistes depuis 1947. Cela a le mérite de démontrer à quel point Israël se moque totalement des répercussions négatives sur l'ensemble de la région, fermant la porte à de véritables négociations et poursuivant aveuglément sa stratégie de conquête des territoires arabes. À la tribune de l'ONU, le président Mahmoud Abbas a déclaré: «Je suis venu ici pour plaider en faveur d'une paix juste au nom des 13 millions de Palestiniens», rejetant le «plan du siècle» «israélo-américain, fruit de mesures unilatérales». Il a énuméré ceux qui appuient sa position: l'Organisation de la coopération islamique, l'Union européenne, la Ligue des Etats arabes, le secrétaire général de l'ONU. Cette proposition, a-t-il dénoncé, légitime des mesures illégales contraires au droit international et elle consacre l'occupation et l'annexion de territoires. C'est le durcissement d'un régime d'apartheid et l'assurance de l'impunité pour tous les crimes perpétrés contre notre peuple et ses territoires.» Pour éviter le statu quo et permettre aux 13 millions de Palestiniens de recouvrer leurs droits légitimes, un plan de paix a été adopté en 2002 par le sommet arabe de Beyrouth, sur une proposition de l'Arabie saoudite, qui propose à l'Etat hébreu un échange conforme au «principe de la terre contre la paix». Acceptée, cette offre permettrait aux pays arabes de clore le chapitre de la guerre pour ouvrir celui de relations apaisées avec l'Etat juif, une fois qu'il se sera retiré des territoires arabes occupés, y compris le Golan syrien, jusqu'à la ligne du 4 juin 1967, et des territoires occupés dans le sud du Liban. Une offre immédiatement rejetée par les dirigeants israéliens qui feront de même avec la proposition similaire de la Jordanie, peu de temps après. Le plan de paix porté par la Ligue arabe sera réactivé le 22 mars 2015 au sommet d'Alger auquel ont participé 14 chefs d'Etat et souverains mais la réponse sioniste n'a pas varié d'un iota. Entre-temps, la politique de colonisation effrénée des territoires s'est encore aggravée et l'arrogance de l'entité sioniste a atteint des sommets, avec le soutien inconditionnel de Trump dont la politique au Moyen-Orient était tracée par un entourage ultrasioniste que conduisait son propre gendre. Désormais, il est clair que toutes les formes de concession et de sujétion envers l'Etat hébreu, n'ont qu'un effet, celui de renforcer son intransigeance et, au pire, de nourrir son ambition expansionniste qui le mène, aujourd'hui, à lorgner vers le Maghreb et l'Afrique.