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Héroïsme et sacrifice d'un condamné à mort
Hommage à Arezki Azzouz, dit Arezki u Chelhav
Publié dans L'Expression le 18 - 01 - 2022

Si l'héroïne Zoulikha Oudai, cette femme «sans sépulture» a eu ce coup du hasard d'être immortalisée par la géante de la littérature, Assia Djebar, beaucoup d'autres, et pas des moins méritants, par une sorte d'injustice de l'Histoire, gisent sous l'ombre de la méconnaissance et de l'oubli. Certains n'ont laissé que leurs noms et leur héroïsme, comme rempart pour ne pas se faire mâcher par la dent de l'Histoire avant d'être engloutis par le néant et l'action du temps.
Leurs portraits se résument à ce que le destin leur a servi; c'est-à-dire de la bravoure, de l'héroïsme et enfin le sacrifice suprême. Pas même une effigie pour permettre à nos mémoires fluettes de garder les traits de leurs visages et à nos coeurs rêches de pleurer les larmes de leurs tragédies. Arezki Azzouz, dit Arezki u Chelhav est de ceux qui ne devraient pas se perdre dans le labyrinthe de nos omissions et de notre négligence, car il fut suffisamment empli par le destin pour ne pas jouir, aujourd'hui, d'une gloire méritée.
Comme un privilège accordé dès le début au hasard du temps, il naquit (présumé) en 1924. Chassé par la misère comme tous ses compatriotes, il part en France au début des années quarante, mais vite il déchantera et rentrera au pays en 1948. Militant MTLD, il s'engage spontanément dans l'engrenage du Mouvement national, qui était alors dans sa phase finale des préparatifs pour le déclenchement de l'action armée. Il côtoie beaucoup de militants dans la région de Mizrana, tels que Sboui Arezki, Zanoun Saïd, Amrouni Ahmed, avant de rejoindre les premiers groupes armés de cette région, en compagnie du chahid Hakoum Med Saïd, dit Moh Saïd El Mouloud. Il échappa à plusieurs attentats mais garda son côté humaniste en tentant de sauver un enfant et sa mère lors de leur exécution pour présomption d'accointances avec l'armée coloniale.
En 1957, il sera muté à Sidi Ali Bounab, avec le grade de sergent-chef, pour partir ensuite avec le groupe du premier convoi vers la Tunisie pour acheminer des armes. Ce premier voyage fut sans trop de complications, racontèrent ses compagnons Amar Amrani et Guersbousbène, dit Said u Arezki de Tigzirt. Il sera blessé lors du deuxième et sera transféré à l'intérieur des terres tunisiennes, en traversant la ligne Morice pour recevoir des soins, avant de rentrer après guérison jusqu'à son fief, Sidi Ali Bounab. Blessé lors d'une rageuse bataille où toute sa compagnie est décimée, il sera arrêté et transféré à Tizi Ouzou le 2 avril 1959. Au troisième jour, à 2 heures du matin, il sera orienté vers le camp des parachutistes OVA à Tigzirt. Trois jours plus tard, il sera de nouveau transféré à la prison de Barberousse, actuellement appelée Serkadji, à Alger. Jugé et condamné à mort par le tribunal militaire le 23 décembre 1959, il sera exécuté à la guillotine le 16 mai 1960 à 4h du matin, à quelques jours seulement de la suspension de ses exécutions ignominieuses, indignes d'un pays civilisé, par le général De Gaulle.
Arezki Azzouz portait le numéro 9051 et le hasard avait voulu qu'il serait dans la cellule où quelques années auparavant, Ahmed Zabana, le premier exécuté, avait passé ses derniers moments. Aujourd'hui il repose dans le cimetière des condamnés à mort des Eucalyptus à El Harrach.
Arezki u Chelhav assuma son destin en homme, cherchant toujours à faire triompher la justice. Il ne voulait rien d'autre au bout de ses épreuves que l'indépendance du pays. À l'instar de beaucoup d'autres héros de la guerre de Libération nationale, il est l'exemple de bravoure, de sacrifice que les nouvelles générations ne doivent jamais oublier si l'on veut perpétuer la loyauté et le sens du devoir envers la nation.


Lounès Ghezali


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