Les lois portant sur l'information et l'audiovisuel seront, aujourd'hui, au menu du Conseil des minis-tres. C'est là l'aboutissement d'un long cheminement de plus de deux ans et de l'une des promesses électorales du président de la République. Il y a lieu de relever, en effet, que la question de la liberté de la presse a toujours occupé une place centrale dans l'action politique du chef de l'Etat. Abdelmadjid Tebboune, qui a confié le lourd dossier de la réorganisation du secteur de l'information à deux ministres de la Communication, a personnellement veillé à l'équilibre des textes afférents à la profession de journaliste. Très proche des hommes de médias pour avoir déjà occupé le poste de ministre de la Communication, le président Tebboune porte un regard généreux, mais pas du tout naïf sur un secteur qui pourrait être une arme destructrice entre de mauvaises mains. Pour autant, il a ouvert les portes de la Présidence aux médias nationaux en instaurant une démarche inédite dans les annales de la présidence de la République. En effet, en un peu plus de deux ans à la tête du pays, Tebboune a reçu des dizaines de journalistes dans le cadre d'entretiens. Aucun média écrit ou audiovisuel n'est exclu de la démarche présidentielle qui s'est mue en tradition. Cette disponibilité à converser avec les Algériens par l'entremise des journalistes est à porter à l'actif du président de la République. Mais des entretiens de presse, fussent-ils présidentiels, ne font pas une politique médiatique, avec toute la complexité que cela suppose. Aussi, légiférer était devenu nécessaire. Un passage obligé que le président Tebboune avait senti avant même de mettre les pieds au palais d'El Mouradia. Plus de deux ans après, le Conseil des ministres ouvre enfin le dossier des médias. «Le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune, présidera dimanche, 27 février 2022, une réunion du Conseil des ministres, consacrée à l'examen de deux projets de lois relatifs à l'information et à l'audiovisuel», rapporte un communiqué de la présidence rendu public, hier. Ces deux textes devraient consacrer l'organe d'éthique et de déontologie pour la presse écrite et domicilier enfin les télévisions privées en Algérie et mettre fin au phénomène des «télévisions offshore». Outre ces deux aspects censés recadrer le fonctionnement des médias et l'évolution de carrière des journalistes, il est également attendu une promotion de l'information électronique, appelée à être hissée au niveau des canaux de communication traditionnels en bénéficiant de la rente publicitaire. Outre ces deux lois «deux exposés inhérents aux secteurs des affaires étrangères et de la santé» sont également au menu du Conseil des ministres. «D'autres questions relatives à la prise en charge des préoccupations des citoyens seront également examinées», conclut le communiqué.