La gronde prend de l'ampleur dans les villes et les villages où la famine fait rage et la répression s'impose comme la seule alternative pour le Makhzen et ses affidés. Les blessures et les arrestations lors d'une rencontre de football et des scènes de mécontentement généralisé dans un stade complètement envahi par le petit peuple, attestent le niveau de pourrissement politique dans lequel se trouve le Makhzen. La crise est à son paroxysme, les populations n'arrivent plus à subvenir à leurs besoins élémentaires. Ce sont là les indices et des facteurs d'une explosion sociale. Les experts économiques ont estimé, dans un rapport récent, que le Maroc fera face, durant l'année 2022, à «l'incertitude et aux déséquilibres macroéconomiques». Ce constat a été étayé par des spécialistes marocains qui ont décrit une situation de crise structurelle laquelle affecte l'économie marocaine dans sa profondeur, c'est-à-dire que le pays est au bord de la faillite, selon les termes utilisés par lesdits experts. Le rapport souligne que «l'économie marocaine entame une année incertaine, marquée par la détérioration des déficits jumeaux (budget et balance des paiements) et du niveau d'endettement, une saison agricole 2021-2022 menacée par la sécheresse et la forte hausse des prix des matières premières et énergétiques». Les rapports qui se succèdent à propos de la situation gravissime laquelle frappe de plein fouet l'économie et la finance marocaines, ne sont pas l'oeuvre d'apprentis sorciers ou d'une kyrielle de propagandistes sur la Toile et les réseaux sociaux, bien au contraire. Cela émane des bureaux d'études et des laboratoires notoirement connus et reconnus par leur prestation théorique et d'analyse. Les experts de Insight de CDG Capital font une analyse qui démontre l'impasse qui guette le gouvernement marocain durant l'année 2022. Ils indiquent que «la hausse des prix des matières premières et de l'énergie, combinée au rétrécissement des conditions de financement à l'international et au ralentissement de la demande étrangère adressée au Maroc, devraient impacter trois équilibres macroéconomiques: un creusement du déficit commercial suite au renchérissement des importations, une hausse de l'inflation et un rétrécissement des conditions de financement du Trésor à l'international, accompagné d'une augmentation des charges de la compensation», souligne-t-on. Face à ce tableau noir, s'ajoute le climat politique général, devenu dangereux de par l'ampleur de la répression qui s'abat sur les populations et les villes lesquelles observent chaque fin de semaine des manifestations et des rassemblements pour dénoncer le caractère liberticide et policier du Makhzen. Le Comité national du secteur de l'éducation, au Maroc, a dénoncé fermement les arrestations et les poursuites judiciaires illégales des enseignants, qui manifestent pour exiger l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Le Makhzen ne cherche pas à négocier ni à avoir une approche ouverte quant au dialogue avec les populations, qui croupissent dans le dénuement et la misère extrême, à cause de la politique vassale du royaume. La crise est tellement profonde que le Makhzen n'a plus une marge de manoeuvre qui va lui permettre de dissimuler la réalité économique et sociale de petit peuple lequel se noie dans la déchéance et les privations des plus insoutenables. Le Maroc est au bord de l'implosion, cette nouvelle donne pourrait emporter le Makhzen, au vu de l'ampleur et de l'étendue de la crise mais aussi de la mobilisation généralisée qui ne faiblit pas, au fil des jours.