seize ans après, l'autoroute Est-Ouest sera t-elle enfin achevée? Le directeur général de l'Algérienne des autoroutes (ADA) en est persuadé. Mohamed Khaldi a affirmé, hier, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 1, qu'elle arrivera aux frontières tunisiennes avant la fin de l'année. «Les travaux battent leur plein pour achever les 84 km restants sur l'autoroute Est-Ouest, d'El Tarf à la frontière tunisienne, afin que le projet soit livré avant la fin de l'année en cours», a -t-il assuré, ce qui sonne comme un air de déjà vu! Son prédécesseur à ce poste, ainsi que les différents ministre des Travaux publics qui se sont succédé ces dernières années, ont pris déjà cet engagement. Le dernier «deadline» était pour 2020, avant qu'il ne soit repoussé à 2022. Néanmoins, le DG de l'ADA semble être des plus confiants. Pour lui, le projet sera bien réceptionné dans les délais, car la réalisation des kilomètres restants avancent à un rythme effréné. Il donne l'exemple du tronçon Dréan- El Tarf qui, dit-il, touche à sa fin. «La première partie de ce tronçon, estimée à 54 km, sera livrée très prochainement, tandis que les travaux se poursuivent pour la seconde moitié, qui devrait être livrée durant le second semestre de l'année», a-t-il souligné. Selon Mohamed Khaldi, même les pénétrantes seront achevées au courant de cette année. «Elles sont en cours d'achèvement, à l'image de la pénétrante Béjaia-Ahnif qui a été achevée à 80%. 68 km ont déjà été livrés en attendant les 22 restants», a-t-il souligné. Le même responsable est également revenu sur la pénétrante reliant Jijel à Sétif, qui a connu «mille et un obstacles» à cause des problèmes de sécurité et d'expropriation. «Malgré le retard accumulé, 40 km sont déjà terminés», a-t-il soutenu. Un argumentaire qui laisse bon espoir que ce projet pharaonique voie, enfin, le bout du tunnel. Les usagers de la route l'attendent impatiemment, afin de raccourcir au plus vite les distances, notamment entre l'Algérie et son voisin de l'Est, la Tunisie. Toutefois, ils devront calmer leur ardeur car ce projet qui a coûté plus de 11 milliards de dollars au Trésor public, sera bientôt payant. Le DG de l'ADA indique que les péages seront mis en service à partir de 2023. «Ce sera par étapes. Cela commencera par une phase d'essai de six mois, qui débutera à partir du deuxième trimestre de l'année prochaine», a-t-il attesté. «Notre espoir est d'atteindre la troisième étape qui consiste à débiter directement les comptes bancaires, comme c'est le cas dans certains pays développés», a-t-il poursuivi, avant d'expliquer les raisons qui ont poussé l'Etat à aller vers ces fameux péages. «Le coût de l'entretien varie entre 1 et 10% du coût total de la route, ce qui est énorme. De plus, cela varie d'une région à l'autre selon le terrain et le niveau d'usure de la route», a-t-il indiqué, pour expliquer les coûts faramineux de l'entretien d'une telle infrastructure, surtout qu' il met en avant le fait, que certains poids lourds ne respectent pas les charges autorisées, atteignant parfois le double.