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«Dib et Feraoun m'ont fascinée»
Fella Andaloussia, écrivaine, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 06 - 09 - 2022

L'Expression: Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs?
Fella Andaloussia: Tout d'abord, je voudrai vous remercier pour tout ce que vous faites pour l'écrivain algérien et la culture. En lisant vos articles, je découvre à chaque fois une nouvelle plume, qui me pousse à lire un nouvel ouvrage. Je suis Fella Andaloussia, c'est mon pseudo sur les groupes de lecture dans lesquels je suis abonnée que j'ai gardé pour rendre hommage à mes premiers lecteurs virtuels, qui m'ont lue sans me connaître en m'encourageant à publier mon roman. J'ai un profil technique, informaticienne (l'université de Bab Ezzouar) et licenciée en sciences économiques (université d'Alger).
Comment est né votre amour pour l'écriture et la littérature de manière générale?
Je suis une passionnée de lecture. Au sein de ma grande et petite famille, j'ai baigné dans la littérature, la musique, et l'art. Tout le monde lisait. J'ai commencé à lire à l'âge de six ans, encouragée par ma mère et ma grand-mère maternelle. Je recevais des livres en cadeaux que mes oncles m'offraient, en revenant de France, j'étais abonnée à la bibliothèque Sacré-Coeur et j'y allais chaque semaine pour emprunter de nouveaux livres. Je dépensais tout mon argent de poche pour l'achat de livres. Je tenais un journal intime, j'écrivais tout ce qui me touchait, je lui confiais toutes mes joies et mes déceptions.
À l'école, j'adorais faire les exposés et les dissertations, mon professeur de français m'encouragea à lire des livres plus classiques. Puis un jour, j'ai écrit mon premier poème à l'âge de 11 ans, et depuis ma plume me rend visite, et à chaque fois elle m'embarque dans une nouvelle aventure.
Parlez-nous de votre roman?
Kamila est née le 23 décembre 2021. C'est le parcours d'une jeune adolescente passionnée de lecture et d'art, brillante dans ses études, qui a vécu durant les années quatre-vingt sans technologie. C'est un livre qui retrace son parcours de 12 à 19 ans, en passant par son enfance, son adolescence, son premier amour, sa vision de la femme, son amour pour son père, pour sa famille, les tabous de notre société.
Le livre évoque une époque où les liens et sentiments entre les personnes étaient basés sur la sincérité et la bonne foi. À la base, c'était une chronique que j'avais publiée sur les groupes de lecture dans lesquels j'étais abonnée, et je l'ai partagée la première fois sur la page: Mon avis de femme, puis sur le groupe «les amoureux du livre» de Lynda poupette. En lisant les commentaires chaque fois que je publiais un chapitre j'étais surprise, elle a touché beaucoup de lecteurs virtuels. C'était juste au début de la pandémie. J'ai été contactée par plusieurs auteurs, qui m'ont encouragée à en faire un roman.
Quels sont les écrivains qui vous ont le plus marquée?
Les écrivains qui m'ont le plus marquée sont Mohamed Dib, Mouloud Feraoun, Victor Hugo Pearl Buck et Agatha Christie.
Quel est le meilleur roman que vous avez lu?
Le roman qui m'a vraiment et profondément touché est celui de Mohamed Dib: «La grande maison».
Selon vous, qui est le meilleur écrivain algérien?
Sincèrement, il y a deux écrivains algériens qui m'ont le plus touchée: Mouloud Feraoun et Mohamed Dib. Dans «Le fils du pauvre», on est tout de suite happé par l'histoire, on la vit, on la sent, on est dedans, on marche, on voit tous les personnages. La description est fine et subtile, on pleure, on sourit on rit, idem pour la grande maison, on s'identifie, on est chez nous, on vit l'histoire en live. Ces deux écrivains, sont des génies, par leur capacité d'entraîner le lecteur, de le rendre nerveux, fébrile, en tournant les pages, de le faire vivre à fond l'histoire comme s'il voyait un film dans une grande salle de cinéma.
Comment les femmes algériennes vivent leur statut d'écrivaines dans la société, dans la famille, dans le milieu professionnel?
Ce n'est pas évident d'être une femme écrivaine en Algérie, surtout si on est toujours en activité. Du jour au lendemain on devient une personnalité publique, et dès que l'on passe à la radio, et sur les plateaux télé, il y a une pression terrible à gérer. Une femme algérienne quelle que soit sa situation: jeune fille, mariée, veuve, divorcée, a beaucoup d'obligations vis-à-vis de sa famille, belle-famille, ses enfants, neveux, frères, cousins, voisinage du quartier, du village, de toute la société en général, en plus du milieu professionnel dans le cas où elle travaille.
Pour ma part, mon roman a été accueilli avec grande joie et fierté par ma famille, ma belle-famille, l'équipe de la maison d'édition «El qobia», l'infographe, mes amies, mes collègues, et mes responsables. Pourtant, je sais pertinemment que ce n'est pas le cas pour toutes les femmes écrivaines algériennes, qui doivent s'imposer dans la société, et qui souvent ne sont pas soutenues par leurs proches.
Qu'est-ce qu'être une femme écrivaine en Algérie?
Etre écrivaine en Algérie exige une bonne communication, en fonction des lecteurs que l'on a en face de nous, une forte personnalité et une endurance, pour parvenir à contrer les attaques gratuites de certains, une grande organisation pour trouver le juste équilibre entre sa passion d'écrire, la gestion de son temps, de son travail, de sa famille. Une femme écrivaine en Algérie doit avoir une notoriété, une bonne écoute de son public, car elle sera la voix de toutes les femmes qui la liront.
Une écrivaine en Algérie a une lourde responsabilité, elle doit dénoncer les maux de la société avec tact et subtilité sans provoquer des divorces, sans s'attirer la foudre des hommes, elle doit savoir transmettre ses messages avec des arguments sans heurter les tranches défavorisées, elle doit être équitable envers les femmes et les hommes, pour ne pas être taxée de féministe. Elle doit aussi véhiculer ses principes et sa vision du monde, en respectant celles des autres. Une femme écrivaine en Algérie, restera une femme, qui cuisine, qui prend soin de sa maison, qui assure toutes ses obligations.
Y a-t-il une certaine pression à subir et à devoir gérer du fait que l'on soit femme écrivaine dans la société algérienne?
La femme algérienne subit une pression dès sa naissance. Elle évoluera selon la région où elle habite, en fonction de l'éducation de sa mère, de la mentalité de son père, du statut social et de leur niveau d'instruction, de leur ouverture d'esprit et tolérance. La femme écrivaine algérienne, subit une grande pression, car elle devient une cible et n'a pas le droit à un faux pas, elle doit faire attention constamment à ce qu'elle dit, ce qu'elle écrit, lors de cafés littéraires ou salons de livres. Parfois, elle peut être la proie de certains courants ou mouvements pour prendre une position vis-à-vis des femmes. Une écrivaine algérienne doit gérer sa carrière en assurant toutes les obligations qui lui incombent, en veillant plus tard ou se levant plus tôt pour vivre sa passion.
La vie de la femme écrivaine avant d'être publiée et après, change-t-elle?
La vie de l'écrivaine algérienne avant d'être publiée, est comme celles de beaucoup de femmes. Une fois qu'elle publie son premier livre, elle vivra un bouleversement incroyable, un vrai tourbillon, car elle deviendra une personnalité publique. Elle sera invitée dans les cercles littéraires, rencontrera son public, ses lecteurs, fera la connaissance de collègues écrivains lors du Sila, de salons.
Elle découvrira les médias (télé, radio, journalistes) elle prendra des photos lors de séances dédicaces, avec ses lecteurs. Kamila a changé ma vie, elle m'a permis de vivre mes passions: la lecture et l'écriture, de vivre des émotions incroyables lors de mes déplacements dans les différentes régions du pays, de rencontrer des gens formidables, des enfants, leurs parents, de découvrir de jeunes talents (poètes, artistes, auteurs...), de partager ma passion, de connaitre d'autres histoires et de lier des amitiés basées sur l'amour de l'écrit.


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