L'Expression: Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs? Rabah Bedaouche: Je suis un jeune natif de Kabylie, auteur de trois recueils de poésie: «Le sentier des plaies», qui est mon tout premier recueil de poèmes que j'ai publié en 2018 en étant encore étudiant à l'université de Béjaïa, «Un arc-en-ciel en pleine nuit» (2019) et «L'aube illuminée» (2021). «Un prisonnier en permission» est mon premier roman. Comment est née votre passion pour la littérature et plus particulièrement pour l'écriture romanesque et poétique? Ma passion pour la littérature remonte à loin. Je raffolais de lecture et d'écriture depuis que j'étais lycéen. D'abord, la lecture, je lisais des romans à un volume assez limité, c'est-à-dire à ma portée, et aussi mon journal préféré El Watan, j'étais «addict» aux pages culturelles qui faisaient grandir petit à petit mon esprit. Et pour l'écriture, je composais comme ça des quatrains, qui étaient en désordre, des quatrains sur l'amour, la liberté et sur mes expériences de la vie qui étaient en herbe en étant bien évidemment encore jeune lycéen. Quand je suis allé à l'université, c'est à ce moment-là que je me suis mis au travail; j'ai commencé à partager avec mes amis et même enseignants les poèmes que je rédigeais dans mon temps libre, et ces derniers, n'ont jamais cessé de m'encourager à les éditer. Quand je suis arrivé au master, j'ai pris la décision de déposer chez les Editions Tafat mon tout premier enfant de papier intitulé: «Le sentier des plaies». Quels sont les écrivains et les poètes d'ici et d'ailleurs qui vous ont le plus marqué, voire influencé dans votre écriture? C'est notamment la poésie chantée. Ce sont bel et bien des poètes de la chanson chaâbie, dont Ait Menguellet, Matoub Lounès, Slimane Azem, Cheikh El Hasnaoui, Kamel Messaoudi et beaucoup d'autres. Mais aussi des poètes portant une belle poésie sociale, dégagée du vécu, que sont notamment: Mahmoud Darwich, Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire, ce poète-là, m'a appris la poésie libre... Quant aux écrivains, il y a tout d'abord l'éminent écrivain Kateb Yacine, l'érudit Mouloud Mammeri, le philosophe Friedrich Nietzsche, Jean-Paul Sartre... Voici quelques poètes, écrivains et philosophes qui m'ont ouvert les yeux' pour l'écriture. Parlez-nous de votre premier roman... «Un prisonnier en permission» est mon tout premier roman paru en 2021, et qui vient d'avoir sa deuxième édition. Mon roman est une histoire humaine, puisée de faits réels. C'est une voix en herbe, une jeune voix qui souffre le martyre..., mais également une voix humoriste qui dénonce, qui dit haut, clair et fort les maux qui habitent la société. C'est une voix toute fraîche venant de cet ici-bas qui est livrée aux caprices du ciel, c'est-à-dire, qui endure, espère et aspire à un avenir meilleur, qui sait?... «Un prisonnier en permission» est le miroir, le visage vrai de la vie de la jeunesse algérienne, une jeunesse malheureusement méprisée, marginalisée, trop oubliée, mal comprise; une jeunesse révoltée, qui veut respirer la vie poumons grands ouverts. Et, je disais dans ma citation en quatrième de couverture que, ´´ La jeunesse est le meilleur miroir où la vie aime se faire belle. ´´ «Un prisonnier en permission» est un constat, un regard stoïque, une mise au point faite sur notre société qui a normalisé l'anormal, hélas! Mon roman, «Un prisonnier en permission», est fait d'analyses psychologiques, de multiples réflexions, dont les réflexions morales, philosophiques et surtout identitaires. Mon oeuvre romanesque s'inscrit dans les mouvements réalistes, tirés de la vie de tous les jours. Pouvez-vous nous donner un petit aperçu de vos autres publications? Mes autres textes, je les ai édités sous forme de recueils de poèmes. Ma toute première projection poétique a vu le jour lorsque j'étais étudiant, elle s'intitule: «Le sentier des plaies», parue en 2018. Dans ce recueil, je libère mon coeur, je délivre mes pensées, avec le secret espoir de trouver un nouveau souffle pour perpétuer mon attachement à la vie. Une année après, en 2019, j'ai mis sur le marché ma deuxième oeuvre poétique portant le titre: «Un arc-en-ciel en pleine nuit». À travers «Un arc-en-ciel en pleine nuit», j'offre une occasion de découvrir un regard sur la vie, avec un espoir défiant la mélancolie. Mon dernier recueil de poèmes est titré: «L'aube illuminée», paru en 2021. L'aube illuminée est un personnage artiste dans ses vers qui, libère un nouveau souffle teinté de souhaits donnant des bourgeons à ses compositions, dont les vertus transcendent les faits quotidiens et ayant réussi à sortir de l'ornière tout en respirant la vie. Qu'en est-il de vos projets littéraires et culturels? L'un de mes projets immédiats est d'accoucher de la suite de mon roman (Un prisonnier en permission). Ce projet-là me tient à coeur... Sinon, concernant les autres textes qui sont en chantier, ils verront le jour après avoir mis sur le marché ce deuxième tome dont je viens de vous parler. Peut-on avoir votre avis sur la littérature algérienne actuelle? Mon modeste avis sur la littérature algérienne d'aujourd'hui est qu' il faut se rappeler que notre littérature est tout d'abord marquée par l'histoire et le colonialisme. La littérature algérienne est une littérature engagée dès la première heure. Sa lutte pour des libertés est infatigable, et elle est de tout temps de mise. Et, c'est ce qu'ont fait bien évidemment beaucoup de nos écrivains à l'instar de Kateb Yacine, Assia Djebar... qui ne sont pas restés indifférents non seulement face aux drames que leur peuple subit, mais aussi face au piétinement de leur identité et de leur culture. Donc aujourd'hui, notre livre se lève, décide de s'ouvrir sur d'autres continents et d'apporter sa pierre à l'édifice, c'est-à-dire de contribuer à la construction de la littérature mondiale.