L'absentéisme des députés semble avoir la peau dure. La preuve: des séances de l'APN se trouvent curieusement renvoyées à cause d'un quorum non atteint. Il est inutile d'endosser ce comportement irresponsable aux effets du Ramadhan sur le corps et les habitudes de l'homme. Même en dehors de ce mois, les députés de la chambre basse du Parlement n'ont pas été des exemples d'assiduité. Ni de respect de leur fonction parlementaire. Le comportement a pris déjà place dans l'hémicycle Zighoud Youcef depuis plusieurs mandatures. Cependant la récurrence et l'étendue que le comportement prend pose des interrogations. Sur le plan de l'image, l'APN se discrédite à travers de telles attitudes de ses membres. Pourtant c'est à elle que revient la responsabilité de discuter et de valider les textes de lois qu'élaborent les différents départements ministériels. Offrir aux Algériens l'image d'un hémicycle à moitié vide, cela ne fera nullement grandir la place de l'Assemblée. Bien au contraire, cela équivaut à une faillite morale des députés. D''autant plus qu'il était attendu des députés issus des législatives de 2021 de prendre au sérieux les projets de loi qui atterrissent à l'APN. Ceux prévus pour la journée d'hier n'ont pas eu le «privilège» d'être débattus à temps par les députés. 50% des députés sur les 407 qui composent l'APN ont préféré d'autres places. Aucun des textes au programme n'a fait venir les députés là où ils sont censés être. Il s'agit du projet de loi sur la monnaie et le crédit, du projet de loi relatif aux règles de comptabilité générale et de gestion financière, ainsi que du projet de loi relatif à la prévention et au règlement des conflits collectifs de travail et à l'exercice du droit de grève. Des textes aussi importants qui vont devoir être adoptés sans qu'une grande partie de l'Assemblée ne dise son mot. Ni par l'approbation ni par la critique. C'est à croire que la fonction de législateur est devenue facultative pour de nombreux députés. Il ne faut pas perdre de vue que cette situation dure en dépit de l'intention de l'Exécutif d' y mettre un terme. Un règlement intérieur devant sanctionner les députés qui cumuleraient des absences a été annoncé depuis au moins quatre ans. Ce règlement fera obligation au député d'assister aux séances plénières de l'Assemblée et aux travaux des commissions, dont il est membre. Il doit également adresser une notification au président de l'Assemblée au sujet de son absence qui n'est justifiable que dans trois cas, dispose le projet de texte: sa participation à une activité officielle dans sa circonscription électorale, son départ en mission à l'étranger ou un congé de maladie ou de maternité. Un avertissement écrit est adressé au député après le cumul de trois absences injustifiées aux travaux des commissions et aux séances plénières, en sus d'une ponction sur l'indemnité parlementaire perçue par ce dernier, comptabilisée sur la base des journées d'absence aux travaux des commissions et aux séances plénières. Par ailleurs, la Loi fondamentale fait obligation au parlementaire de se consacrer pleinement à l'exercice de son mandat. Cependant, il n'est pas certain que des députés n'exercent pas d'autres activités libérales au détriment de la loi qu'ils sont censés pourtant avoir adoptée et surtout devoir protéger. Le tout au nom de la confiance du citoyen. Néanmoins et au vu de la désertion de l'Assemblée, force est de constater que la confiance accordée par le citoyen électeur n'est pas assumée. Comme n'est pas honoré le contrat de fonction liant le député à l'institution.