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Il nous a quittés...silencieusement
RACHID MERAZI N'EST PLUS


Il souffrait en silence, sans jamais se plaindre.
Oui, il nous a quittés silencieusement, lui qui pourtant était très bavard, c'est-à-dire loquace à travers ses belles expressions et vivement rapide dans ses célèbres et chatoyantes réparties...Rachid nous a quittés sans nous dire au revoir. Oui, nous n'avons pas eu droit à ce petit geste de sa part, un geste tellement fraternel venant de celui qui d'habitude était plein d'attention pour ses amis. Et nous ne savions s'il fallait croire cette cruelle nouvelle ou ne pas la croire, parce que franchement, souvent avec Rachid, on ne savait à quel moment il plaisantait et à quel moment il était sérieux. En effet, avec lui, on ne savait jamais quand s'arrêtait la vie parce qu'on ne sentait pas le temps passer. Par son verbe, par sa gestuelle, par son style narratif, il nous envoûtait...,il nous transportait loin, très loin dans les méandres de l'anecdote qu'il cultivait avec art et qu'il consommait avec une réflexion aussi pointue que profonde.
Pourtant, Rachid était bien malade, ces derniers temps...,il le savait depuis qu'il a senti les premières douleurs de cette funeste affection. Il souffrait en silence, sans jamais se plaindre. Mais il continuait à vivre sa vie, à être constamment et pleinement lui-même: aussi affable que mordant, enthousiaste et subtil dans tous les cas et dans tous ses propos auxquels il ajoutait sa fougue et sa passion, comme on ajoute du sel dans un mets pour lui donner plus de goût. Il était entier, le moins que l'on puisse dire d'un homme comme lui, qui a toujours refusé l'ambiguïté et les solutions mitigées. Il était même incisif sur plusieurs tableaux, allant jusqu'à gêner ses interlocuteurs. C'était cela Rachid! Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas. Son honnêteté et sa conscience ne lui laissaient guère le temps de troquer ses scrupules contre des vétilles ou de s'abreuver chez les médiocres et les insignifiants. Il abhorrait, jusqu'au mépris, ceux qui présentaient des échines souples et se complaisaient dans la servilité et l'obséquiosité. Remémorons-nous encore Rachid. Revisitons ses souvenirs et sa place dans nos coeurs, en ce troisième jour de sa disparition. Remémorons-nous l'Homme, avec un grand H, l'Homme au trop plein d'énergie et de pétulance qui, en un ultime soupir, a quitté ce qu'il adorait le plus: sa famille, ses amis et -il ne cessait de nous seriner- son pays pour qui il a déployé d'énormes efforts.
Venant de ces Hauts-Plateaux où poussait le bon grain...,de ses vastes plaines de Bordj-Bou-Arréridj qui retentissaient du bouillonnement de ces paysans qui mêlaient leurs chants aux crissements de leurs faucilles, Rachid, frais émoulu de son école primaire, rejoint le lycée franco-musulman ou la Médersa, comme on se plaisait à l'appeler, pour faire cette différence avec les lycées de la colonisation. Le jeune Rachid est à Alger, rencontrant d'autres «potaches» qui seront ses frères de combat, dans ce microcosme où l'on apprenait le «bel arabe» et les bonnes vertus, et où on faisait connaissance avec les chantres de la poésie anté-islamique et d'autres de différentes périodes de notre culture arabo-islamique. Rachid tombera amoureux d'El Moutanabbi, comme nous tous d'ailleurs, des années après lui, parce que Abou Ettayeb n'était pas celui qui laissait les jeunes insensibles devant l'élégance de ses assonances et la splendeur de ses redondances. Il fera connaissance également avec plusieurs autres savants et érudits et apprendra la magnificence de cet héritage culturel, le nôtre, que nos ennemis ont tout fait pour nous l'occulter et nous laisser dans l'ignorance, loin de notre riche patrimoine. Des années après, Rachid, comme tous les Médersiens, cette cuvée de bons cadres qui ne peuvent «se tromper sur les déclinaisons», ni même sur la rhétorique ou la métrique de ces interminables poésies, a eu à connaître l'adminis-tration algérienne, une fois notre souveraineté nationale recouvrée au prix de tant de sacrifices. Sous-préfet, aux premières années de l'indépendance, il n'était pas «au champ», comme celui d'Alphonse Daudet, il était chef de daïra sur les chantiers, parce que l'Algérie indépendante voulait, coûte que coûte, rattraper le retard de tant d'années de colonisation. Ensuite, de par son assiduité, son engagement et ses performances, Rachid a eu l'insigne honneur de présider aux destinées de plusieurs wilayate. Il a fait du bon travail là où il est passé. Et il serait peut-être prétentieux de faire son bilan à la place de ceux qui l'ont bien connu et qui l'ont apprécié. Mais ce que nous pouvons affirmer, en cette circonstance qui nous fait parler de lui, c'est que tous ceux qui l'ont approché font les louanges d'un «bosseur» comme Rachid. Sur ce point, il fait l'unanimité.
Enfin, comme tous les cadres de ce pays, une fois sa mission terminée au service de l'administration, voire de la nation, il a eu à connaître des moments heureux et quelquefois difficiles pendant sa retraite. Ainsi va la vie. Et Rachid faisait sienne cette sentence, ô combien juste et naturelle: «une génération pousse l'autre!». Cela lui donnait de la contenance, surtout lorsqu'il voyait ses enfants réussir dans leurs études et dans leur vie.
Ainsi, Rachid, notre aîné, a rejoint le Seigneur. Nous avons tous été ébranlés par cette séparation brutale. La nouvelle nous est parvenue comme une traînée de poudre, nous dérobant au farniente et à la nonchalance de ces mois de chaleur et de vacances. Mais, dans la ferveur de ce vendredi saint, entourés de nombreux proches et amis, notre souffrance et notre douleur ont laissé place au courage et à la résignation des croyants que nous sommes. Oui, nous avons accepté cet arrêt de Dieu.
Et comment ne pas l'accepter quand nous savons que tout âme doit rejoindre l'Omniscient, car c'est à Lui que nous appartenons et à Lui nous retournons.
Dors en paix, frère Rachid, les Médersiens que nous sommes et qui ne t'oublieront jamais, conserveront de toi un souvenir éternel. Ils te rassurent que la génération montante a bien perçu ton message.


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