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«Le Sila est une fête enthousiaste»
Lounès Ghezali, écrivain, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 19 - 10 - 2023

L'Expression: Que peut apporter le Salon international du livre d'Alger à un romancier?
Lounès Ghezali: Un salon du livre, c'est la rencontre de tous ceux qui gravitent autour du cosmos du livre. Les auteurs, les lecteurs, les éditeurs et d'autres... les amoureux de la lecture d'une façon générale. Pour l'écrivain, c'est le moment où il se coupe un peu de son univers de l'intimité d'écriture ou de lecture. Partager avec d'autres un peu de son temps, avec ce monde de l'enchantement avant de se retrancher une nouvelle fois vers son univers de silence. Se nourrir de nouvelles idées de la rencontre des auteurs, lecteurs, éditeurs, journalistes. C'est peut-être pour cela que ce genre de fêtes suscite généralement l'engouement ou du moins une participation enthousiaste. Celui d'Alger revêt évidemment un cachet particulier. C'est la capitale, il pourra toucher un large horizon.
Votre troisième roman «La dernière escale» a été beaucoup apprécié par les journalistes qui en ont parlé et par des critiques littéraires, peut-on avoir votre réaction par rapport à ce qui a été dit sur votre livre?
C'est très important quand un livre suscite des réactions. La pire chose à subir pour un auteur, c'est le silence qui suit la parution de son livre. On peut le voir dans certains cas comme une absence d'intérêt. Quand des journalistes, des critiques littéraires, en parlent, c'est que le livre a touché quelques points essentiels. Et c'est très important pour la suite car la vie d'un livre commence à sa parution certes, mais continue tant qu'il suscite des réactions y compris quand celles-ci en parlent négativement. Le roman joue avec les esprits qui s'enchantent ou se désenchantent à sa lecture. Pour ce qui est de «La dernière escale», je ne peux poser toutes les probabilités. Mais je crois que le personnage de ce roman a fini sa quête solitaire depuis d'abord que les éditions «Frantz Fanon», l'une des meilleures en Algérie, ont accepté de le publier, ensuite, puisque maintenant de nombreux lecteurs dont certains, des journalistes, des écrivains, des critiques littéraires de renommée (comme Jacqueline Brenot) qui y a consacré une superbe chronique publiée dans son dernier livre intitulé «Au fil de la littérature algérienne»), partagent le cheminement ultime de ce personnage-femme.
Revenons à vos débuts dans l'écriture, à partir de quel moment avez-vous décidé d'écrire un roman?
J'avais toujours, disons dans mon côté subjectif, le désir d'écrire. Ceci dit, cet amour pour la littérature ne s'encombrait pas d'une attente angoissée mais j'avais une sorte d'euphorie compensatoire dans la lecture. C'était pour moi la seule voie à emprunter pour avancer vers ce but puisque j'avais arrêté prématurément les études. Je n'avais que la passion et tout autour, un monde qui bannit tout homme qui fait un pas vers l'émerveillement. Pour compensation, en plus des livres, il y avait à cette période-là, les journaux qui faisaient beaucoup dans la littérature. Lire Tahar Djaout, Djaâd, Metref, Stambouli, chaque jeudi c'était un pur de régal. La situation du pays à une certaine période avait interrompu quelque peu cet élan même s'il y eut quelques petites tentatives, notamment à travers la publication de nouvelles littéraires et d'autres textes dans les journaux. J'ai commencé à prendre des notes en 2010, celles qui deviendront plus tard «Le rocher de l'hécatombe».
Le fait que la lecture de livres et de romans plus particulièrement ait beaucoup reculé dans notre pays et dans le monde de manière générale, cela ne vous décourage-t-il pas en tant qu'écrivain?
De toute façon, quand on a la passion, il est difficile de s'arrêter. Au rétrécissement dans la proximité, il y a le large horizon. Des contraintes diverses peuvent entraver un livre, une parution, mais cela ne peut arrêter définitivement le poète ou l'écrivain. On ne choisit pas par légèreté la difficile voie de l'écriture. L'obstacle, quel que soit sa teneur n'arrête pas l'amour. Quand on lit par exemple Balzac on comprend que les difficultés multiformes que rencontre le livre ne datent pas d'aujourd'hui. Vincent Van Gogh n'avait jamais réussi à vendre ses tableaux, pourtant des chefs-d'oeuvre, cela n'a jamais arrêté sa passion.
Parlez-nous un peu de vos lectures de ces derniers temps...
J'ai passé peut-être une certaine durée de temps avec la littérature russe. Ces derniers mois je redécouvre Chateaubriand, avec son univers romantique et poétique. Il roule du feu dans ses descriptions, dans ses narrations. «Mémoires d'outre-tombe» est un régal, tout simplement. Des métaphores filées avec l'art et la manière, comme on dit. Je lis aussi des écrivains de chez-nous. Arezki Metref, «Les gens du peuplier», un récit plein d'émerveillement avec un arsenal riche de mots; Meriem Guemache, «L'absente» son recueil de nouvelles aux histoires touchantes; Nadir Yacine, «L'insularité» avec son écriture un peu ludique et intelligente; Djawad-Rostom-Touati, «Misère de la littérature» cette charge sanglante contre certains écrivains; Salim Bachi, Slimane Saâoun, Lynda Chouiten, Youcef Merahi, pour la poésie et d'autres que je ne peux malheureusement tous énumérer ici. De temps à autre, quand j'arrive à arracher un peu de temps à mon travail qui me prend beaucoup, surtout au moment de ces lectures, j'en fais des recensions que je publie dans les journaux.
Quel est l'écrivain qui vous a le plus marqué?
C'est très difficile de se fixer sur un seul écrivain et se dire c'est celui-là plus que tous les autres. Mon esprit plaide en faveur des Russes et je pense à Tolstoï notamment, mais dans le jeu de l'imagination tout se transforme et cela constamment. Disons qu'on est traversé par des courants, des styles, des manières d'écrire. Tout à l'heure je parlais de Chateaubriand; à sa lecture, je comprends pourquoi Charles dee Gaule avait lancé cette fameuse phrase un jour: «Laissez-moi tranquille, de toutes façons je suis plongé dans'' Les Mémoires d'outre-tombe''!» Dans cette galerie il y a aussi les Algériens. Mouloud Mammeri, Assia Djebar, Mohammed Dib, ce sont des écrivains qui marquent.
Pouvez-vous nous parler de votre prochain roman?
C'est un roman qui parlera de la fin du XIXe siècle littérature, par ailleurs. C'est l'histoire d'un personnage qui est pris par les aléas du destin, plus d'ailleurs que par les violences de cette histoire-là, c'est-à-dire la colonisation. La cupidité de l'homme avec son cortège de malheurs. L'hypocrisie des gens complices de la tyrannie qui ne laissent souvent aucune issue, aucune perspective pour un éventuel salut.
Un roman qui serait peut-être psychologique ou qui dévoile en tout cas des souffrances, quelques minces espérances et à la fin qui serait un peu peut-être aussi comme une oraison funèbre d'un monde.
Un monde ressemblant au nôtre, celui d'aujourd'hui, qui ne sait pas faire la promotion du bonheur. Je ne peux dévoiler plus que cela pour le moment.


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