Initialement prévu les 29, 30 et 31 octobre, le onzième congrès du FLN aura lieu finalement les 11, 12 et 13 novembre prochain. Le report a été annoncé par les instances du parti durant le week-end dernier. Il a été motivé par la situation qui prévaut dans la bande de Ghaza où les Palestiniens subissent les violences et les bombardements de l'armée israélienne. Néanmoins, le renvoi du congrès du FLN est de courte durée. Les instances de l'ancien parti unique ont été destinataires, hier, d'un courrier émanant de la wilaya. Ce courrier autorise la tenue de ce rendez-vous qui aura lieu au Centre international des conférences (CIC). Et qui met à nouveau les instances et les militants du FLN à l'heure du onzième congrès qui ne manque pas d'enjeu, y compris l'avenir de Abou Fadl Baâdji à la tête du parti. D'autant plus que le secrétaire général du FLN fait constamment l'objet de critiques de la part des cadres du parti à différente échelle. Le dernier congrès du FLN remonte à 2015, des assises qui ont propulsé Ammar Saâdani au poste de secrétaire général, remplacé par la suite par Djamel Ould Abbès, Mohamed Djemaï, Ali Seddiki puis Abou El Fadl Baâdji dans des désignations validées par des sessions «extraordinaires » du Comité central, organe souverain entre deux congrès, selon les statuts du vieux front. C'est d'ailleurs les membres du comité central du parti, qui ont approuvé, l'été 2020, une note portant le report du congrès. Ce dernier a été ainsi projeté juste après les échéances électorales de la même année, à commencer par le référendum constitutionnel jusqu'aux élections de mi-mandat des députés au Conseil de la nation début 2022. « Nous voulons bien tenir ce 11e congrès avant la fin de l'année (2022 Ndlr), mais nous ne souhaitons pas nous mettre davantage de pression », a-t-il affirmé alors dans un point de presse, soulignant «l'impératif d'une meilleure préparation ». Il a ajouté, par la même occasion, que la date du prochain congrès sera annoncée «après la finalisation de tous les préparatifs qui se déroulent dans le calme et à un rythme conforme aux textes réglementaires du comité central tenu en août 2020 ». Baâdji a mis en avant le « souci » pour la direction de l'ancien parti unique d'éviter les « erreurs des précédents congrès du parti », en privilégiant « l'élection de manière démocratique, au lieu de la nomination des délégués au congrès ». Plus de trois ans plus tard, le parti n'a pas encore pu tenir son congrès pour diverses raisons. Ce qui n'a pas manqué de donner du grain à moudre pour les protestataires de la gestion du parti. En effet, pour des voix internes, la préparation du congrès avait fait plutôt du surplace qui renseigne sur l'absence de consensus au sein des membres du comité central », d'où ce choix de « se donner encore du temps avec l'espoir que les mécontents ne sabordent pas le déroulement tracé du congrès ». Abou El Fadl Baâdji a supervisé, au mois de mai 2022, l'installation officielle de la commission nationale préparatoire du 11e congrès du parti, une cérémonie au cours de laquelle il a fait savoir que ladite commission « aura une grande responsabilité en termes de bonne préparation » du prochain congrès qu'il promet « fédérateur et décisif ». Or, la situation est loin de se présenter comme le souhaite le chef du FLN. Bien que Baâdji se soit accordé assez de temps pour ficeler la préparation de ce congrès, rien ne semble lui garantir de sortir indemne de ce test. Des voix internes font état d'un climat à la limite du « délétère » dans les structures du parti où la cohésion et la discipline ne sont plus de mise. Une ambiance que le chef du parti a tenté de masquer depuis son intronisation en mai 2020, lui reprochent ses adversaires. Et qui n'ont pas cessé de travailler dans les coulisses pour provoquer le changement à la tête du parti. Ce changement surviendra-t-il à l'occasion de ce 11e congrès qui tient en haleine les militants du FLN ? Le suspense demeure entier.