La maîtrise de l'économie bleue est, sans nul doute, l'un des plus grands défis auxquels fait face l'Algérie, dans sa quête de diversification de son économie nationale, hors hydrocarbures. La mise à niveau des infrastructures portuaires du pays et la refonte globale du système actuel, incluant une réorganisation des ports et la révision du cadre réglementaire régissant les différentes activités, en amont et en aval, demeure la quête éperdue des opérateurs et des partenaires sociaux des pouvoirs publics, évoluant dans l'enceinte portuaire. Eu égard aux attentes des opérateurs et des différents intervenants, le secteur semble avoir pris beaucoup de retards, comparativement aux objectifs tracés par l'Etat. Dans cette perspective, l'annonce par le ministre des Transports, d'instaurer une autorité portuaire, qui sera mise en service, à travers la loi maritime à la fin de l'année, a de quoi rassurer les différentes parties prenantes dans l'enceinte portuaire. Ayant la charge de gérer les ports du pays, comprenant le fret, la gestion des flux des navires, les moyens logistiques, etc., cette autorité qui disposera de succursales dans les ports du pays, devra alléger les enceintes et réduire les coûts et les délais des opérations et activités. Une autorité qui devra suivre les activités portuaires depuis l'arrivée des navires, leur déchargement ou chargement, jusqu'à leurs départs. Des mesures corollaires ont été également prises, en vue de contribuer à la hausse des recettes des exportations, de réduire la surpopulation, les délais d'attente et de traitement des containers et bateaux, réduire les coûts des surestaries, exploiter les ports secs, etc. Cela, sans compter la nécessaire adaptation des enceintes portuaires, à travers la modernisation des équipements de manutention pour accélérer le traitement des marchandises à l'export et à l'import, ainsi que des infrastructures portuaires, notamment pour la réception des grands tirants d'eau, la réorganisation de la chaîne logistique et des surcoûts induits, etc. Selon les opérateurs et les partenaires sociaux du secteur maritime, la réorganisation des enceintes portuaires implique une révision des paradigmes et des postulats désuets, notamment pour ce qui est des activités commerciales, des prestations de services, de la tarification du transport maritime et autres. La chaîne portuaire occupe également une place importante dans le renforcement de l'économie nationale et la relance des activités d'import/export. Pour les différentes analystes, l'innovation dans la gestion des plates-formes portuaires nationales, l'introduction et la généralisation de la numérisation, à travers la digitalisation et d'automatisation des processus de la chaîne logistique portuaire et de management, constituent un facteur de réduction des coûts et d'amélioration du niveau de compétitivité du produit algérien à l'international. Abdallah Seriai, président Groupe Maritime & Logistique, président du Syndicat patronal des transports et de la logistique - Translog, préconisait, il y a quelques jours, sur son mur dans son compte officiel, la mise en place de la plate-forme communautaire dans chaque port de commerce où doivent être reliés l'ensemble des acteurs de la Supply Chain (Transporteurs maritimes, entreprises portuaires, agents maritimes, commissionnaire en douanes, transitaires, experts maritimes, etc.) «Cela revient à dire qu'il est nécessaire d'élargir le nouveau système Douanes Alces à la plate-forme portuaire existante Apcs», écrivait-t-il. Une libération des activités, encore sous monopole factuel, doit être envisagée dans le cadre de la réorganisation des activités portuaires, préconise ce patronat maritime. Sans compter «la mise en cohérence de la réglementation nationale avec les conventions internationales, notamment pour toutes les conventions ratifiées par notre pays». Seriai évoque également la «révision du concept de réalisation des terminaux portuaires, voire des ports maritimes, dans le sens de la participation des futurs exploitants aux investissements qui sont très lourds».