Les agences humanitaires de l'ONU ont lancé, hier, un nouvel appel pour accéder à la bande de Ghaza qui fait face depuis 33 jours à des crimes et agressions quotidiens commis par les forces d'occupation sionistes, faisant plus de 10.000 martyrs et 27.000 blessés, dont la majorité sont des enfants et des femmes. « Chaque jour, vous pensez que c'est le pire jour mais le lendemain est pire », a déclaré le porte-parole de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Christian Lindmeier, citant un de ses collègues à Ghaza, toujours sous blocus quasiment total. « L'accès, l'accès, l'accès, c'est ce qu'il nous faut », a-t-il ajouté. Christian Lindmeier a déploré devant les journalistes à Genève, le nombre de morts et le niveau de souffrances "difficile à imaginer », faisant état d'une moyenne de 160 enfants tombés en martyrs chaque jour dans l'enclave palestinienne, sur un nombre total de martyrs dépassant les 10.000, selon les chiffres du ministère palestinien de la Santé. « Le Secrétaire général (de l'ONU) reste extrêmement affligé par les meurtres de civils à Ghaza et par la catastrophe humanitaire qui continue de se produire à Ghaza, avec un bilan inimaginable pour les civils. Il réitère également son appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat », a indiqué de son côté, son porte-parole, Stéphane Dujarric, dans une déclaration à la presse. Hier, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk, a entamé une visite de cinq jours dans la région, notamment au Caire, pour s'entretenir avec des responsables gouvernementaux, la société civile, des victimes et des collègues de l'ONU, soulignant que « les violations des droits de l'Homme sont à l'origine de cette escalade et que les droits de l'Homme jouent un rôle central dans la recherche d'un moyen de sortir de cette spirale de douleur ». Türk doit se rendre à Rafah, à la frontière entre l'Egypte et Ghaza, avant d'aller à Amman, la capitale jordanienne. Quant à lui, le porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), Jens Laerke, a confirmé aux journalistes à Genève que l'ONU avait été invitée à la conférence internationale sur l'aide humanitaire aux civils de Ghaza organisée par la France jeudi, et qu'il serait annoncé en "temps voulu" qui y participerait au nom de l'organisation. -Plus de deux Ghazaouis sur trois déplacés en un mois Pendant ce temps, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré que plus de deux Ghazaouis sur trois ont été déplacés en un mois, avoisinant, selon l'agence onusienne, les 1,5 million qui font face à des conditions de vie inhumaines. Ils luttent quotidiennement pour trouver du pain et de l'eau et font face à des coupures régulières des télécommunications, séparant les Palestiniens de leurs proches et du reste du monde. En outre, plus de 717.000 Palestiniens ont trouvé refuge dans 149 installations de l'UNRWA à travers l'enclave, y compris dans le nord, qui a été coupé du reste de la bande de Ghaza par l'armée d'occupation sioniste. Pour Lindmeier, « rien ne justifie l'horreur endurée par les civils à Ghaza », soulignant leur besoin désespéré d'eau, de carburant, de nourriture et d'un accès sûr aux soins de santé pour survivre. Il a réitéré les appels de l'ONU en faveur d'un « accès sans entrave, sûr et sécurisé » pour quelque 500 camions d'aide par jour, non seulement de l'autre côté de la frontière, mais aussi « jusqu'aux patients dans les hôpitaux », où des opérations chirurgicales, y compris des amputations, sont effectuées sans anesthésie. Des centaines de camions remplis d'aide attendent d'être acheminés à la frontière entre l'Egypte et Ghaza et les humanitaires sur le terrain à Ghaza sont prêts à faciliter la distribution de matériels de secours, a-t-il ajouté. Le responsable a salué à l'occasion, les efforts des travailleurs qui maintiennent le système de santé à Ghaza en état de marche contre vents et marées, les qualifiant de « vrais héros » qui « travaillent dans un stress constant sans répit ». « L'OMS pleure les 16 agents de santé qui ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions », a-t-il dit, soulignant que toute attaque contre les soins de santé est interdite par le droit international humanitaire.