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Cet homme hors du commun...
Abou Ammar n'est pas mort
Publié dans L'Expression le 30 - 11 - 2023

Prendre mon courage à deux mains et rédiger, rapidement, un article de cette propension, pour présenter mes condoléances et l'expression de ma sincère et fraternelle compassion à ce vaillant peuple de Palestine, après la disparition de Yasser Arafat, n'est pas un exercice de tout repos, surtout quand il s'agit de revisiter l'Histoire d'un des monuments les plus importants du monde arabe. Je suis encore sous le choc par cette disparition de l'ami. Oui de l'ami de longue date, malgré notre différence d'âge et cette distance qui, tour à tour, nous rassemblait ou nous séparait. Et je me remémore, dans la douleur et dans le flou des pensées qui s'enchevêtrent et se bousculent dans ma tête, ces discussions passionnées qui nous réunissaient autour de sujets brûlants et qui ne se terminaient qu'à l'aube, chaque fois, lorsqu'on faisait fondre nos voix dans des chants d'espoir. C'était du temps où le grand frère, l'Ikhtyar, comme l'appelaient les intimes, venait très souvent à Alger...C'était du temps où les pays du tiers-monde se distinguaient par leur combat anti-impérialiste et leur soutien indéfectible aux causes justes de leurs frères qui souffraient de l'oppression et de l'avilissement. Ainsi, cet attachement doublé d'une profonde affection, me donne aujourd'hui la liberté d'exprimer généreusement, en ce jour triste et solennel à la fois, quelques impressions pour situer cet Homme hors du commun, ce personnage incontournable du Moyen-Orient, ce dirigeant clairvoyant et perspicace qui a su imprimer à la révolution palestinienne la volonté d'aller jusqu'au bout à travers une Intifadha historique, enfin pour célébrer, à ma manière, cet imperturbable combattant qui aura marqué son époque
Lutte permanente
temps qu'abattu de le voir partir, comme cela, en ce Novembre, un mois très symbolique pour nous les Algériens, lui qui voulait rentrer victorieux à El Qods, comme Salah Eddine El Ayoubi, je lui dis haut et fort: «Sois convaincu, frère Abou Ammar que tu rejoins ton Seigneur en victorieux, car la victoire des combattants de la paix et de la liberté n'est pas reconnue uniquement qu'à la fin de la lutte...elle est permanente, dès lors qu'un peuple décide d'aller vers son destin. C'est pour cela que ton peuple de Palestine, sous ta clairvoyante conduite, tout comme le peuple algérien, du temps de sa glorieuse révolution, a su imprimer cette envie de vivre à ceux qui sont épris de justice, lorsqu'il était convaincu qu'il ne lui restait que le sacrifice et le martyre pour se libérer du joug colonialo-sioniste. Ton combat, frère Abou Ammar, a été le combat de Ben M'hidi, de Zirout et de tant de héros de notre révolution juste et légitime qui ne désemparaient pas devant la ténacité et les atrocités de l'ennemi. Un destin commun qui nous fait rappeler les massacres de Deir Yassine et ceux de Sétif et Guelma le 8 mai 1945, ceux de Kafr Kassem et de Kherrata ou encore de Kaf El Boumba...Un destin commun qui nous renvoie à ces batailles où nos djounoud sont sortis victorieux, celle d'El Djorf, à Tébessa, et celle d'El Karameh, en territoire occupé...Un destin commun qui nous fait dire que jamais, au grand jamais, la lutte d'un peuple, quand elle s'engage pour la droiture, ne peut se terminer par un échec. Il y a toujours, en fin de parcours, cette justice divine qui aide et récompense les efforts inlassables de ceux qui militent pour leurs droits inaliénables». «Abou Ammar, toi qui viens de livrer ton dernier combat contre la mort, tu resteras le symbole et le mythe d'un peuple qui n'a jamais su ce que veut dire baisser les bras devant un ennemi, scandaleusement soutenu et protégé par les forces du mal, qui ne reculent devant rien. Tu resteras celui qui aura refusé la capitulation malgré qu'il ait subi de dures épreuves, de grandes souffrances et des années de claustration qui lui ont été imposées par les tenants d'un colonialisme sauvage de peuplement. Et dans ton incessante quête de la patrie palestinienne, tu étais confiant d'accomplir la tâche que tu t'étais fixée.
souffrances du peuple palestinien, se demandent quelques observateurs étrangers? Est-ce la fin du conflit, dans une région déchirée par la haine et transie par la forfaiture et la méprise? Pour nous, Arabes et fiers de l'être, tu n'es pas mort. Des héros de ta trempe ne meurent jamais...ils vivent éternellement. Ne dit-on pas dans nos traditions populaires, que ceux qui produisent ne meurent pas? Abdelkader El Djazaïri, Boumediene, Azzeddine El Kassem, Abou Djihad, Abou Ayed et tant d'autres, sont-ils morts dans l'esprit des damnés de la terre? Ils sont toujours vivants! Ils sont là, avec nous, dans nos coeurs d'abord, dans nos souvenirs, dans nos livres, dans nos programmes...dans notre Histoire! Ainsi, nous disons que ta disparition, et seulement ta disparition, signifie une étape cruciale dans cette résistance populaire qui s'impose à la Palestine. En effet, une étape très importante qui te confère un autre rôle, celui de rester à jamais la mémoire de ton peuple, de ta résistance et le précurseur de concepts qui iront en se cristallisant et en se concrétisant sur le terrain de la pratique. Oui, Abou Ammar, là où tu es, à côté du Seigneur, tu as la charge d'endosser cette lourde responsabilité, car tu n'es pas comme les autres qui partent dans l'anonymat, tu n'es pas comme ceux qui n'ont pu écrire ce que l'Histoire attendait d'eux». C'est pour cela, qu'intervenir aujourd'hui, pour exprimer ma douleur après la disparition de cette figure emblématique est plus qu'un réconfort pour la cause palestinienne, en même temps, qu'un geste qui anoblit son leader et le sort de cette réprobation morale, dont les adversaires l'en affublent. Car, il ne faut pas avoir peur des mots, pour la plupart de ses ennemis, il n'a jamais fait partie de ces humanistes pour émouvoir. Il a été le «terroriste» pour la masse dite civilisée qui ne l'a pas approché et qui n'a entendu que les vindictes, les sarcasmes et les commentaires fallacieux de gens malintentionnés, dont le verbe vénéneux les mène droit à l'opprobre, sans retenue et sans honte. En effet, il a été le terroriste, comme l'ont été les intrépides combattants algériens. Les gens de mauvaise foi qui ne comprennent pas ou qui font semblant de ne rien comprendre aux luttes légales du monde opprimé l'accablaient de cette dangereuse accusation, tout en appuyant sur les condamnations pour le salir et le vouer aux gémonies. Nous connaissons bien ces pratiques, quand nos jeunes, répondant à l'appel de la patrie, subissaient les mêmes persécutions de la part d'un colonialisme aveugle qui n'admettait aucune opposition à ses outrances et à son injustice. En effet, c'est une drôle d'ironie du destin que cet Homme politique, avec un grand H, pétri de qualités, ce prix Nobel de la paix, ait été indélicatement bousculé et grossièrement présenté au monde qui achète au comptant, malheureusement, une marchandise qui n'a aucune valeur. Rien ne sonnait juste et vrai dans ce qui se propageait autour de sa vie, sa famille, son travail, son rang, son passé. C'est fort dommage, par les temps qui sont les nôtres, ces temps de crispation et d'angoisse où sévit la peur de l'autre. La vérité dans le propos et la sincérité dans l'action auraient été les bienvenues.
Rétablir la vérité
Pour tout cela, je veux en ce jour triste, contribuer à ma façon au deuil de la nation arabe, en parlant de Abou Ammar, même s'il n'est pas une chose facile de s'adonner à ce genre de littérature, surtout quand le cycle séculaire d'optimisme vient de s'achever, malheureusement, avec le silence plus que complice face aux massacres de Palestiniens. En effet, parler d'Abou Ammar n'est pas facile dans la mesure où je dois m'élever, en revisitant le cheminement de ce personnage, «contre une histoire verrouillée par l'inquiétude».
Alea jacta est! Il faut envahir d'un coup de plume tout l'espace. Il faut le situer dans ces moments forts où nous étions mobilisés pour relever les défis et partir à la recherche des éclats de bonheur, chose que les nihilistes ne reconnaissent pas aujourd'hui. Il faut relever son prestige et rétablir la vérité, cette vérité que la complexité des points de vue est allée jusqu'à la détourner, en salissant et en cherchant à inscrire l'action d'Abou Ammar dans le sens des errances, des magouilles, des frivolités, et qui sait encore... dans le sens des putschs et des coups d'Etat. Non et non, il n'était pas de ceuxlà car d'aucuns, les militants notamment, ses compagnons d'armes, et même les journalistes les plus combatifs et les plus honnêtes dans leurs propos, voyaient en lui beaucoup de dispositions au dialogue. Ils sentaient chez lui une profonde confiance et une certaine protection. N'avait-il pas tendu une main de paix à New York, aux Nations unies, et d'autres mains, remplies de branches d'olivier, quand il a dû faire de grands efforts pour accepter de discuter avec ses ennemis? Justement, il faut rétablir cette vérité. Il faut dire à tous ceux qui ont été souvent trompés par des discours provocants, que cet homme droit et pugnace a été une denrée rare pour l'humanité. Il faut surtout leur dire, s'ils ne le savent déjà, que le monde épris de paix et de liberté verrait du mal à en trouver cette qualité dans l'immédiat ou même à l'avenir. La sève n'étant plus la même pour sécréter des hommes de cette trempe. En réalité, Abou Ammar, cet homme qui nous quitte en un moment difficile, obéissait aux impératifs élémentaires, tels que la générosité, le sacrifice et l'humilité. Tel un monument historique, avec son éternel keffieh, il était un bonhomme plein d'esprit et de gentillesse qui vous étale, lorsque vous preniez date avec lui, tous ses talents d'homme cultivé, ouvert sur le progrès, multipliant dans ses entretiens humour, digressions et citations.
Ainsi, je contribue, à ma façon, contrecarrant les mensonges éhontés, bravant les critiques corrosives et déplorables, en espérant trouver, comme tout militant, respectant profondément les combattants de la liberté, un espace qui ne dénature pas l'intelligence mais qui, au contraire, favorise l'expression de grandeur et de renouveau dans l'analyse des hommes et des systèmes. J'espère cela de tout mon coeur, car avant, du temps où l'invective ne permettait pas la concentration sur les problèmes épineux d'alors, on n'entendait que la litanie désespérante des massacres, des ratages en matière de paix et l'apostrophe de ces responsables qui n'ont suscité, d'après les «censeurs des temps modernes», que répugnance et aversion.
La singularité de ce regard de l'autre... sur les autres, permettait aux «chantres de la paix» de s'en donner à coeur joie en se consacrant à la gymnastique des mots et en appuyant sur la critique acerbe. Cette focalisation sur des personnages politiques, autrement plus fidèles aux idéaux pour lesquels s'est soulevé leur peuple, jette le droit à la liberté par-dessus bord.
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C'est-à-dire qu'elle n'accepte, dans un singulier orgueil, aucun reproche par des arguments valables, comme elle ne respecte aucune indépendance, du moins quand elle émane de ceux qui, de par leur conscience et leur respect de la morale, veulent reconquérir une certaine dignité collective. Elle s'est imposée, comme cela, sans rien régler pour autant, bien au contraire. Ainsi donc, cet article, écrit rapidement et surtout sincèrement, met en exergue, non pas un pleutre, sans dignité ni courage, mais un Homme, un vrai, qui n'a jamais sombré dans la démagogie, et, enfin, qui n'a jamais été l'épouvantail d'une résistance, comme se plaisait à le prôner certains esprits obtus. Je dis cela avec conviction. Sans obligeance. Sinon, pourquoi l'aurais-je fait, si ce n'était dans l'esprit de fidélité à l'oeuvre combien grande et marquée par la noblesse de ce Dirigeant qui a forcé le destin, pour impliquer son peuple dans la bataille de la souveraineté nationale. En fait, c'est un hommage que je porte à Abou Ammar, mon aîné et mon ami, avec une sorte de sérénité émue et solidaire, à cet homme qui a cédé peu d'amour à sa famille et à ses proches mais qui, par contre, a tout donné à son pays. Je le montre sans détour et surtout sans complaisance, sinon je serai subjectif à l'égard de ceux qui me connaissent et qui iront statuer sur mon insolence, certainement surprenante et déstabilisante, quand «je m'instrumentalise» dans les bizarres obsessions de héros. Je comprends tout cela, particulièrement aujourd'hui, où le moindre dérapage peut être fatal au moment où le discours sur les hommes, leur engagement, leur combat, leurs résultats, leurs inégalités ou leurs insuffisances, perd de sa pertinence et balbutie des analyses incomplètes.
Abou Ammar ne meurt pas...il est de ceux qui vivent éternellement! Oui, il ne meurt pas, même s'il a été porté, sur les épaules de solides gaillards ou sur un catafalque scintillant de mille couleurs. Franchement, je ne suis pas frappé de stupeur, car ces épaules qui se sont déployées et ces hymnes nationaux qui ont retenti, à Paris, au Caire et à Ramallah, franchissant les frontières et réduisant la géographie, sont un message à l'égard de l'Homme, à l'égard de cet Homme qui aura été, toute sa vie, le symbole de la résistance, de cet Homme qui aura marqué l'Histoire de notre siècle. Abou Ammar est vivant...il le restera, car le monde entier reconnaît son militantisme, sa bravoure et ses sacrifices...Le monde entier s'est incliné devant sa mémoire, n'en démontre que les grands messages d'amitié et de solidarité qui ont été formulés aux dirigeants de l'Etat palestinien...Ainsi, le monde entier reconnaît la lutte légitime de ce peuple vaillant qui, à l'aide de pierres et par des poitrines nues, est en train de donner des leçons d'endurance et de courage aux ennemis de la cause arabe. L'ami, qui ne t'oubliera jamais, te dit: dors en paix Abou Ammar, tu n'es plus le terroriste, mais le symbole d'une juste cause et le timonier d'un peuple résolument tourné vers l'édification d'un Etat palestinien. C'est ainsi que t'ont consacré les Grands de ce monde qui connaissent et respectent les droits de l'homme, du citoyen et des peuples qui luttent pour leur liberté.


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