L'armée barbare sioniste a intensifié hier son agression dans le sud de la bande de Ghaza où des témoins ont fait état de bombardements massifs faisant craindre un «scénario encore plus infernal», selon l'ONU, pour les civils pris au piège. Engagée depuis le 27 octobre dans une offensive terrestre dans le nord du territoire palestinien assiégé, l'armée a étendu ses opérations au sol à l'ensemble de la bande de Ghaza, près de deux mois après le début de l'agression. Depuis la reprise des combats le 1er décembre après sept jours de trêve, l'armée sioniste bombarde le sud du territoire, faisant de très nombreux morts et blessés dans cette région où des centaines de milliers de civils ont été contraints de se réfugier depuis le début de la guerre, entassés dans des abris de fortune. Ils sont désormais piégés dans un périmètre de plus en plus réduit à proximité de la frontière fermée avec l'Egypte, sans nulle part où aller, contraints de fuir sur quelques kilomètres pour tenter d'échapper aux bombes. Dans la nuit de lundi à mardi, des témoins ont signalé es frappes aériennes et des tirs d'artillerie près de la ville de Khan Younès, nouvel épicentre de la guerre, sur la ville voisine de Rafah, à la pointe sud du territoire, ainsi qu'à Deir al-Balah, plus au nord. Les bombardements sionistes ont été précédés «d'un nouvel ordre d'évacuation depuis Khan Younès vers Rafah», «qui a provoqué la panique, la peur et l'anxiété», a déclaré lundi le directeur de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.»Au moins 60.000 personnes supplémentaires ont été contraintes de se déplacer vers des abris de l'Unrwa déjà surpeuplés (...) dont beaucoup ont été déplacées plusieurs fois» depuis le début de la guerre, a-t-il ajouté, précisant que l'ordre d'évacuation israélien «pouss(ait) les gens à se masser dans moins d'un tiers du territoire de la bande de Gaza», soit une centaine de kilomètres carrés. L'agence palestinienne Wafa a par ailleurs fait état tôt mardi de «plusieurs» morts dans une frappe sur la ville de Gaza, plus au nord. La branche armée du Hamas a annoncé de son côté avoir tiré une salve de roquettes vers Beersheva, une ville du désert du Néguev, dans le sud d'Israël. Des organisations internationales s'alarment des risques pour les civils à Ghaza, où «tous les services de télécommunications» sont à l'arrêt, en raison «d'une coupure des principaux réseaux de fibre du côté israélien», selon le groupe de télécoms palestinien Paltel. «Un scénario encore plus infernal est sur le point de se réaliser, auquel les opérations humanitaires ne pourront peut-être pas répondre», a averti la Coordinatrice humanitaire de l'ONU pour les Territoires palestiniens, la Canadienne Lynn Hastings. Lundi, des dizaines de chars, de transports de troupes et de bulldozers israéliens sont entrés dans le sud du territoire palestinien à proximité de Khan Younès. Les militaires ont de nouveau largué sur cette ville des tracts sur certains quartiers avertissant de l'imminence d'un bombardement et ordonnant aux habitants d'en partir. Mardi matin, des scènes de chaos se sont répétées à l'hôpital Nasser de Khan Younès, le plus grand du sud de la bande de Ghaza, après les bombardements de la nuit. Sous les sirènes des ambulances, des blessés étaient transportés sur des civières, allongés dans de simples remorques ou portés par leurs proches. Selon l'Unrwa, l'hôpital submergé par l'afflux de blessés, qui manque de personnel et de fournitures, abrite plus de mille patients ainsi que 17.000 déplacés. Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé lundi que 15.899 personnes, à 70% des femmes ainsi que des enfants et adolescents, ont été tuées depuis le début des bombardements sionistes sur la bande de Ghaza le 7 octobre.