«La faim, d'origine humaine, se propage et s'aggrave de manière délibérée à cause du blocus instauré par l'Etat sioniste contre la population de Ghaza. Depuis le début du mois de mars, pas une once de nourriture n'a été livrée, dont les points d'entrée demeurent bloqués par les forces israéliennes.La population sévèrement atteinte de malnutrition aiguë avait été hospitalisée. Les autorités israéliennes utilisent l'aide humanitaire comme une monnaie d'échange et une arme de guerre, afin d'infliger une punition collective » aux habitants de l'enclave palestinienne, qu'il qualifie désormais de «terre du désespoir». Malgré la mobilisation des agences humanitaires et de leurs partenaires, près de 3 000 camions chargés de vivres, de médicaments et d'autres biens essentiels attendent toujours une autorisation pour entrer dans Ghaza. En raison des ruptures de stocks nourriture, l'ONU a mis en garde contre la fermeture imminente d'un grand nombre de cuisines communautaires, dont 180 d'entre elles continuent de fonctionner quotidiennement. A rappeler que la pénurie de carburant aggrave également la situation alimentaire dans l'enclave. Faute de gaz de cuisine, les familles se contentent de brûler du plastique pour cuisiner. En théorie, des réserves de gaz sont disponibles en faible quantité à Rafah et dans le nord de Ghaza. Mais ces stocks sont situés dans des zones interdites ou sous le coups d'«ordres de déplacement» émis par les forces israéliennes, de sorte qu'ils sont à l'heure actuelle inaccessibles. Par ailleurs, l'UNRWA poursuit tant bien que mal ses opérations sur le terrain, où ses équipes ont récemment intensifié leur soutien psychologique aux enfants de la bande, en une semaine, plus de 7 800 d'entre eux ont participé à des séances de soutien psychosocial organisées dans des abris et centres de santé de la bande. Activités artistiques, jeux, ateliers manuels : autant de tentatives fragiles de préserver une forme d'enfance dans un environnement marqué par la peur, la faim et la destruction. Même avant la guerre, les autorités locales éprouvaient des difficultés à gérer les 1 700 tonnes de déchets produites chaque jour à Ghaza. Dans les deux seules décharges principales dont dispose les déchets s'accumulent, mettant en danger la santé des habitants. les frappes israéliennes avaient interrompu, mardi, les services de traitement des déchets solides à Ghaza. Il s'agit là d'un incident majeur dans l'enclave, ensevelie sous plus de 40 millions de tonnes de décombres en raison des bombardements israéliens depuis le 7 octobre 2023, interrompus seulement, de janvier à mars, par un bref cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Les partenaires humanitaires de l'ONU ont récemment réhabilité une décharge temporaire à al-Bureij, dans le centre de Ghaza. Cela contribuera à réduire les risques sanitaires et les maladies parmi les populations vulnérables de cette zone et de la région. Par ailleurs, l'hôpital Al-Shifa, l'avancée des travaux de construction d'une installation de dessalement pour les patients dialysés. Cet établissement de santé surpeuplé de la ville de Ghaza a connu, ces derniers jours, un afflux de malades, en raison de la fermeture de l'hôpital al-Ahli voisin, bombardé le 13 avril par Israël. Ce dernier était jusqu'ici le principal centre gazaoui de prise en charge des victimes de raids aériens, lesquelles sont désormais redirigées vers Al-Shifa. Face à la détérioration continue de la situation dans l'enclave, les observateurs remarquent encore : « Combien de temps encore avant que ces paroles creuses de condamnation ne se traduisent par des actes pour lever le siège, rétablir un cessez-le-feu et sauver ce qui reste d'humanité ? ». Alors que les négociations en vue de conclure un nouveau cessez-le-feu restent dans l'impasse et que les raids israéliens se poursuivent dans l'enclave depuis le 18 mars, la question posée par le chef de l'UNRWA demeure pour l'instant sans réponse.