La bande de Ghaza est toujours le théâtre sanglant de raids aériens sionistes et d'intenses combats après des avertissements du mouvement Hamas de ne pas libérer «vivants», sans négociation, les prisonniers sionistes. Dans la nuit de dimanche à lundi, de puissantes frappes aériennes sur la ville de Khan Younès, nouvel épicentre de l'agression, situé dans la pointe sud de la bande de Ghaza. Le ministère de la santé à Ghaza a fait état de «dizaines» de près de 200 morts dans ces raids nocturnes barbares. Le Jihad islamique, second mouvement palestinien, a affirmé qu'un de ses combattants avait fait exploser dans un secteur de Ghaza-ville une maison dans laquelle se trouvaient des dizaines soldats sionistes qui tentaient d'identifier la bouche d'un tunnel souterrain. L'armée sioniste a évoqué hier des tirs de roquettes depuis Ghaza et dimanche des «combats acharnés» dans des quartiers dans le secteur de Ghaza-ville et à Khan Younès, où des combattants palestiniens «émergent des tunnels», «disposent des explosifs» et tirent au «lance-roquettes». Une trêve d'une semaine fin novembre avait permis de libérer une centaine des quelques 240 prisonniers aux mains du Hamas et de groupes affiliés depuis l'opération du commando. Après la trêve, l'armée sioniste avait affirmé prétendu imposer un rapport de force à son avantage sur le terrain pour libérer les supposés 137 prisonniers encore à Ghaza. Le Hamas a prévenu dimanche qu'aucun des prisonniers dans la bande de Ghaza n'en sortirait «vivant» sans «un échange et une négociation, et sans répondre aux exigences de la résistance», a déclaré Abou Obeida, le porte-parole des Brigades al-Qassam, la branche armée du mouvement. Dans la bande de Ghaza, la population civile est acculée dans un périmètre de plus en plus exigu et le système de santé menace de «s'écrouler» selon l'OMS, tandis que le bilan des victimes ne cesse de s'alourdir. D'après le ministère de la Santé, près de 18.000 personnes sont mortes dans le territoire palestinien depuis le début de l'offensive israélienne, en grande majorité des femmes et des mineurs. L'armée barbare sioniste a»reconnu» hier la mort de 101 soldats depuis le début de son agression terrestre dans la bande de Ghaza. Sur place, les bombardements réduisent en ruines des quartiers entiers, et la population tente désespérément d'échapper aux affrontements en fuyant vers le sud. D'après l'ONU, 1,9 million de personnes ont été déplacées par les attaques barbares sionistes, soit 85% de la population du territoire. L'armée sioniste a poussé la population civile de Ghaza à se rendre dans des «zones sûres» pour échapper aux bombardements mais, depuis la fin de la trêve, elle pilonne sauvagement ces mêmes endroits..»Une déclaration unilatérale d'une puissance occupante selon laquelle des terres sans infrastructures, nourriture, eau, soins de santé (...) sont des +zones sûres+ ne signifie pas qu'elles le soient», a déclaré la Coordinatrice des opérations humanitaires de l'ONU pour les Territoires palestiniens, Lynn Hastings, dont le visa n'a évidemment pas été renouvelé par le gouvernement criminel sioniste. Des milliers de Gazaouis fuient comme ils le peuvent: en voiture ou camion, parfois en charrette ou à pied. «Nous nous déplaçons d'une zone à l'autre, et il n'y a pas d'endroit sûr», déplore Abu Mohamed, en route à présent pour Rafah. Cette ville à la frontière de l'Egypte s'est transformée en un gigantesque camp de déplacés où des centaines de tentes ont été montées à la hâte avec des bouts de bois, des bâches en plastique et des draps. Selon le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le système de santé est «à genoux» à Ghaza, et l'organisation a adopté une résolution réclamant une aide humanitaire immédiate pour le territoire assiégé. Les arrivées de vivres, médicaments et carburant dans la bande de Ghaza restent très insuffisantes d'après l'ONU, et ne parviennent d'ailleurs pas à être acheminés au-delà de Rafah.