Le veto des Etats-Unis à la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU pour un cessez-le-feu humanitaire dans la bande de Ghaza a choqué le monde entier, confirmant le rôle décisif que Washington joue aux côtés de l'entité sioniste dans le génocide du peuple palestinien martyr. En réaction à ce cynisme de mauvais augure pour le devenir des relations internationales, l'Assemblée générale de l'ONU va prendre le relais aujourd'hui, lors d'une réunion extraordinaire telle qu'annoncée par le porte-parole du président de l'instance. Cette réunion spéciale a été réclamée avec force par les représentants de l'Organisation de la coopération islamique et du groupe arabe, a-t-on indiqué. Il semble que la démarche vise à prendre le contre-pied du Conseil de sécurité avec un projet de texte qui reprend les principales lignes de la résolution bloquée par les Etats-Unis, relatives à l'urgence d'un arrêt immédiat des bombardements barbares de la population civile palestinienne à Ghaza. Le texte souligne l'inquiétude générale au sein de l'ONU face à une «situation humanitaire catastrophique dans la bande de Ghaza», et il «exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat» tout en réclamant la protection totale des civils, le droit à l'aide humanitaire sans aucune condition de la part de l'armée sioniste d'occupation ainsi que la «libération immédiate et inconditionnelle» de tous les otages. Tout en sachant que les résolutions de l'AG ne sont pas contraignantes, il n'en demeure pas mois qu'un vote conséquent de ce texte constituera un désaveu cinglant de la politique des Etats-Unis et des positions indignes de l'administration Biden, totalement engagée dans le génocide en cours à Ghaza et en Cisjordanie occupée. Le mois dernier, leurs représentants au Conseil de sécurité ont empêché toute décision à quatre reprises en l'espace de dix jours à peine, démontrant l'incapacité dudit Conseil à assurer une quelconque sécurité pour un certain nombre de causes. Ainsi, l'AG de l'ONU a-t-elle dû adopter, en toute urgence, une résolution par 120 voix pour et 14 contre pour appeler à «une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, menant à la cessation des hostilités» et, par conséquent, ouvrant la voie à la solution incontournable de deux Etats dont celui de la Palestine. Ce n'est que quinze jours plus tard que le Conseil de sécurité, brisant le silence, a fini par parvenir à l'adoption d'une résolution sur les «pauses et couloirs humanitaires» tout en excluant à la fois le cessez-le-feu et la trêve. Mais il aura fallu le recours à l'article 99 de la Charte par le SG de l'ONU, Antonio Guterres, sonnant l'alarme sur le risque que l'agression sioniste fait courir «à la sécurité internationale» pour que s'affiche la position de Washington qui, avec un cynisme remarquable, estime que les bombardements barbares sionistes doivent continuer jusqu'à nouvel ordre, c'est-à di-re jusqu'aux fêtes de fin d'année! Tel est le cadeau de Biden à Netanyahu. L'AG de l'ONU revêt, de ce fait, une importance cruciale pour préparer la consécration de la Palestine comme membre à part entière des Nations unies.