La nouvelle année démarre sur les chapeaux de roue. Pas plus tard que le 30 décembre dernier, Geely a mis les petits plats dans les grands en organisant, à Alger, le lancement de ses nouveaux modèles. L'évènement qui s'inscrit dans une logique de reprise du marché automobile, déjà observée au fil des mois de l'année écoulée, annonce bien d'autres révélations, surtout que la volonté « politique » y est. Lors de ce reveal abrité par l'hôtel Mariott, des modèles, entre SUV et berlines, au design frais et effilé ont été mis à l'honneur. Le constructeur automobile chinois dont le représentant en Algérie n'est autre que Sodivem, a d'emblée annoncé la couleur : la présentation puis la commercialisation de ces véhicules seront suivies par la mise en place d'un projet industriel ambitieux pour l'année 2026. S'appuyant sur un réseau de distributeurs de plus d'une trentaine d'agents, Geely entend respecter à la lettre la charte constructeur autant que les exigences édictées par le nouveau cahier des charges automobile. Les clients sont d'ores et déjà assurés d'un service après-vente à la hauteur de leurs attentes, tout en profitant d'une gamme riche en modèles. À la faveur de ce lancement, Geely n'a subtilement pas communiqué sur le paramètre prix, sur lequel focalise la majorité de nos compatriotes. Aussi, les tarifs démarrent à moins de 2 millions de dinars. Geely a à ce titre fait un effort, en grignotant sur quelques milliers de dinars, ce qui lui donne un réel avantage sur la concurrence. Dans tous les cas, et loin de focaliser sur cet exemple, l'année 2024 annonce le dégel du marché automobile, un dégel déjà entamé, avouons-le dès 2023, avec l'arrivée des deux marques du Groupe automobile Stelantis, à savoir Fiat et Opel. Et comme pour mieux souligner l'envergure de cette reprise tous azimuts, c'est le 11 décembre dernier que Stelantis a donné le coup de starter de son usine Fiat à Oran. La capacité de production initiale de cette dernière qui est de 50000 unités devrait presque doubler d'ici 2026. Sans citer d'autres marques, notamment celles de l'utilitaire léger venu de l'Empire du Milieu, il est patent de constater que les signes d'une reprise vigoureuse du marché des quatre roues sont bien là. En arrière- plan de ce renouveau qui contraste avec une hibernation de plusieurs années, et qui s'était soldée par une chute vertigineuse de l'offre en véhicules neufs, une grande activité anime showrooms, concessions et garages. Citons des promotions et autres propositions commerciales concernant le service après-vente et la pièce de rechange. En outre, l'univers automobile renoue avec les fameux salons et autres expositions. Ainsi, le salon d'Oran revient après cinq années d'absence, il se poursuit encore au Centre des conventions jusqu'au 6 de ce mois de janvier. 32 modèles de voitures et de motos sont exposés par les six concessionnaires présents à cette manifestation. Encore une fois le déblocage du business auto est bien là. Le marché automobile national qui reprend après une longue période d'absence imposée par la suspension des importations de véhicules, a pour perspective, outre le commerce pur et dur du neuf, l'émergence d'une vraie industrie automobile. Un pari sur lequel misent aussi bien les plus hautes autorités du pays que les plus prestigieux constructeurs automobile mondiaux, à l'instar de Stellantis qui n'exclut pas de voir l'Algérie se muer en hub d'export à l'échelle régionale et continentale. D'ores et déjà les bénéfices « collatéraux » de ce grand come-back se voient également sur le marché de l'occasion qui voit les prix sensiblement baisser. Ce qui n'est au demeurant qu'un simple retour à la normale. L'on rappelle que l'Algérie a réservé 2,6 milliards de dollars à l'importation de véhicules, pour l'année 2023, et que 40% seulement de ce montant ont été réellement consommés. Ce pourcentage laisse deviner le potentiel qui reste encore à exploiter. L'espoir est permis en 2024.