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Le marché de tous les maux
AIN BESSEM
Publié dans L'Expression le 23 - 09 - 2006

Depuis sa fermeture, les étals qui s'y trouvaient ont déménagé pour aller élire domicile sur la place publique.
Les travaux entamés à l'intérieur de l'unique marché des fruits et légumes de la ville, en réfection depuis de longs mois, ne sont pas près de connaître le bout du tunnel. Lancée en grande pompe, au tout début, l'opération de réaménagement devait ensuite subir encore un ralentissement. Cette situation n'arrange en rien les choses et les citoyens considèrent ce retard comme une tare qui pèse lourdement sur l'hygiène, la santé publique et le cadre environnemental de la cité. En effet, depuis la fermeture dudit marché, situé dans le quartier Aïn Bouakaz, les étals qui s'y trouvaient ont déménagé pour aller élire domicile sur la place publique en plein centre-ville. Emanant des autorités communales, l'initiative de transférer «provisoirement» les marchands de fruits et légumes vers cet espace, naguère d'une propreté exemplaire, a été et demeure toujours très mal apprécié par les habitants de la ville d'Aïn Bessem qui se disent outrés par la confusion qui règne sur les lieux.
Une petite virée faite récemment dans cette ville nous a permis de mesurer l'ampleur du préjudice porté au cadre de vie des citoyens, depuis que le marché a été transféré vers la place qui faisait, par le passé, la fierté de la cité. A présent, il n'y a plus raison de parler de place publique ou d'évoquer sa propreté. Les étals débordant de la parcelle délimitée vont jusqu'à occuper la moitié de la chaussée et le long des trottoirs, des tas d'immondices sont constamment visibles pour témoigner de l'insalubrité flagrante et des émanations fétides qui empestent tout le centre-ville. Naguère et durant la saison chaude en particulier la dite place était un lieu privilégié où tout le monde se donnait rendez-vous pour sentir la fraîcheur du soir en se gargarisant les poumons avec les senteurs du jasmin venant du jardin d'en face et discuter autour d'une tasse de thé ou d'une boisson fraîche jusqu'à une heure tardive de la nuit. A présent, il y a juste des souvenirs qui sont restés gravés dans la mémoire des habitants de cette ville qui fut jadis la plus coquette de la région. Car de la tranquillité et du jasmin qui dominait sur les lieux, les responsables de la ville ont préféré les bruits assourdissants et l'odeur nauséabonde que dégagent les détritus.


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