Le président français Emmanuel Macron pourrait procéder rapidement, peut-être dès lundi, à un remaniement gouvernemental afin de redonner du souffle à un second quinquennat marqué par une absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale pour gouverner.»Ca bougera en début de semaine, probablement avec un nouveau Premier ministre dans la soirée», a indiqué hier un influent conseiller. Ces derniers mois, le chef de l'Etat a «assumé» des réformes impopulaires, comme celle des retraites, ou très controversées, comme la loi sur l'immigration qui a profondément divisé son camp. Il fait face dans le même temps à la montée en puissance du Rassemblement national (extrême droite), donné en tête des sondages pour les européennes de juin 2024. Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN, est arrivée deuxième des deux dernières élections présidentielles de 2017 et 2022 derrière Emmanuel Macron. Emmanuel Macron a reçu dimanche en début de soirée sa Première ministre Elisabeth Borne afin d'évoquer des «dossiers importants», selon l'Elysée.»Tout est possible... y compris rien», résume un autre proche du président Macron, à l'heure où le chef de l'Etat phosphore sur la recomposition de son équipe après avoir largement consulté cette semaine, du ministre de l'Economie Bruno Le Maire à son ancien premier ministre Edouard Philippe, en passant par le centriste François Bayrou. Des consultations à un rythme soutenu et «nécessaire», a-t-on indiqué. Mais, pour autant, Elisabeth Borne, en poste depuis 20 mois, «n'est pas condamnée: tout le monde prononce son oraison funèbre... mais on va un peu vite», prévient un proche du chef de l'Etat. Même si un maintien d'Elisabeth Borne n'est donc pas à exclure, Emmanuel Macron passe depuis plusieurs jours en revue ses options pour Matignon, avec deux candidats qui se dégagent: Julien Denormandie, un Macroniste de la première heure et ancien ministre du Logement et de l'Agriculture, et Sébastien Lecornu, actuel ministre des Armées et issu de la droite. L'actuelle Première ministre est «abîmée», a estimé pour sa part la cheffe de file des députés de la France insoumise (LFI, gauche radicale) Mathilde Panot, pour qui Emmanuel Macron n'a de toutes façons «que des mauvais choix» pour la remplacer, à défaut d'engager une véritable «rupture» dans la ligne politique.