La question du front interne est revenue encore une fois au-devant de la scène politique nationale. C'est lors de la réception par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de président du mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina dans la série des rencontres avec les chefs des partis et les personnalités nationales. Bengrina a souligné lors de cette rencontre l'«importance de renforcer le front intérieur face aux différents défis, notamment les tentatives de certaines parties de déstabiliser le pays». Cette démarche a été développée comme cadre de dialogue entre l'ensemble des protagonistes qui constituent le spectre politique du pays. Bengrina a fait de cette démarche, à savoir le front interne, son cheval de bataille. La Conférence nationale du 19 août était l'expression concrète de cette démarche visant le renforcement de la cohésion nationale et la consolidation du front interne. Lors de sa rencontre avec le président Tebboune, Abdelkader Bengrina, a rappelé que «la rencontre a permis d'évoquer plusieurs questions nationales et internationales, surtout la nécessité de renforcer le front intérieur afin de ne laisser aucune brèche s'infiltrer sur la scène nationale et disperser les rangs», a-t-il souligné. Indépendamment des autres priorités politiques qui sont inscrites dans l'agenda du président du mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina, pour la présidentielle de 2024, cherche à se montrer plus rassembleur et comme une personne qui veut asseoir une démarche consensuelle pour le pays. Ce transfuge du MSP, produit de son mentor, Mahfoud Nahnah en l'occurrence, est dans une logique du pouvoir, il traite la situation d'une manière «pragmatique» qui fait dire à certains qu'il a complètement changé de cap ou de «ligne politique». La prochaine élection présidentielle a eu le droit au chapitre lors de la rencontre entre Bengrina et le président Tebboune. Le chef d'El Bina a déclaré à ce propos qu'il faut «aborder toutes les prochaines échéances et ce qu'elles impliquent comme appui à la stabilité des institutions de l'Etat, outre l'importance de prendre le temps pour la mise en oeuvre des programmes, et la révision du Code électoral, et le soutien du pouvoir d'achat et d'autres questions relatives aux mesures d'apaisement», a-t-il lancé. Bengrina ne s'impatiente pas en ce qui concerne la course à la prochaine présidentielle de 2024. Il est dans une perspective qui vise à le montrer comme l'homme rassembleur et son premier intérêt c'est bien l'intérêt suprême du pays et sa stabilité face aux menaces et dangers qui le guettent au niveau régional et international. Le front intérieur reste aux yeux de Abdelkader Bengrina le meilleur moyen idoine en mesure de l'insérer profondément dans la scène politique nationale. Il faut rappeler que même le président de la République, Abdelmadjid Tebboune vient d'adresser un message à la nation à l'occasion de la fête de la Victoire qui coïncide avec le 19 mars de chaque année en soulignant que «nous célébrons cet anniversaire mémorable dans une conjoncture régionale et internationale qui appelle la conjugaison des efforts de tout un chacun pour unifier les rangs et conforter le front intérieur et exige la hiérarchisation des priorités selon une perspective nationale stratégique, partant de la nécessité d'assumer pleinement les responsabilités face aux défis auxquels notre pays est confronté», a-t-il souligné. Bengrina sait que la prochaine présidentielle nécessite une présence en force sur la scène politique nationale. Un des moyens concrets et efficaces pour réaliser cet objectif, c'est de jouer sur la fibre patriotique et rappeler à tout moment que l'Algérie doit s'immuniser en renforçant et consolidant le front intérieur du pays. Le président du mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina est en train de se faire un chemin vers l'élection présidentielle en recourant à des actions dont le sens et le contenu se font exprimer comme élément extra-partisan et qui n'a rien à voir avec la joute de 2024. L'agenda politique de Bengrina est tourné vers les enjeux de stabilité et de sécurité du pays et sa défense nationale. Mais ce dernier sait comment imbiber tout cela dans une démarche électorale avant l'heure sans le prononcer.
