Depuis une vingtaine de jours, il y a eu de malheureux incidents que l'on déplore en ce mois sacré 1445. Au 15ème jour de Ramadhan 1445, avant l'entrée sur la pointe des pieds du mois du boulot et de la piété, un magistrat entrait dans la juridiction, par la grande porte où veille, depuis une vingtaine d'années, un serviable et très poli, agent de l'institution pénitentiaire. Que s'est-il passé au moment où M; le juge entrait au travail. Il passa devant le préposé, la tête haute, ignorant ce pauvre agent des serviteurs des magistrats et des justiciables. Qu'aurait perdu ce «raïs», en saluant les gardiens et flics debout à la porte? Mystère... Dans son audience du dimanche dernier, Billel Jabri, le blond juge du siège du tribunal d'Hussein-Dey (cour d'Alger) a aperçu un justiciable carrément étendu sur le banc, alors que la position assise aurait été mieux indiquée. Au lieu de s'énerver, de crier, de protester, le magistrat lança un regard complice à Taka, le procureur, mi-assommé par le jeûne, et articula, avec un large sourire en direction du gus: «M. ça va mieux, dans cette position? Si vous vous sentez bien, gardez cette position!» Le contrevenant se ressaisit aussi vite que ne le pensait le président. Il redressa le torse, cracha un sourire jaune, avant de faire semblant de chercher quelque chose dans l'une de ses poches. Au tribunal de Dar El Beida (cour d'Alger), nous sommes tombés nez à nez avec Eliés Benmicia, le sympathique président, descendu de son bureau, donner un coup de main à ses vaillants greffiers, en vue de désengorger le guichet unique, franchement pris d'assaut dès l'ouverture de la juridiction. «Ce n'est pas une «descente «de vérification, ou de quoi que ce soit, mais un geste de l'aîné, venu aider ses collaborateurs.»,nous lança-t-il, en guise de salutations, avant de nous quitter pour le bureau du procureur, Rostoum Mansouri, en grande forme, à six heures de la rupture du jeûne.
