C'est la déprime! Après avoir terminé la semaine qui s'est achevée le 12 avril à un sommet depuis cinq mois, le Brent de la mer du Nord s'était élevé à plus de 92 dollars, le pétrole a fini par baisser pavillon. Les cours de l'or noir ont aligné quatre séances successives de baisse (lundi, mardi, mercredi et jeudi) avant de mettre fin à cette hémorragie vendredi dernier. Les cours du pétrole ont terminé, ce jour-là, en hausse modérée, les opérateurs prenant des précautions en prévision d'un week-end incertain, après l'attaque d'Israël contre la République islamique d'Iran. Les prix avaient initialement grimpé avant de faire marche arrière, après que des explosions ont été entendues près d'une base militaire de la région d'Ispahan, dans le centre de l'Iran. Le Brent en avait profité pour repasser brièvement le seuil symbolique de 90 dollars le baril. Un haut responsable auprès du Congrès américain a indiqué qu'il s'agissait d'une opération israélienne, riposte à l'offensive aérienne de l'Iran sur Israël, le 13 avril. Mais les autorités iraniennes n'ont pas accusé directement l'entité sioniste, qui n'a, par ailleurs, rien revendiqué. Il faut rappeler que le chef de l'armée de l'entité sioniste avait promis «une riposte» à l'attaque iranienne. Son chef d'état-major, Herzi Halevi, avait assuré, le 15 avril dernier, lors d'une allocution sur une base touchée par une frappe iranienne, qu'une réplique à l'attaque sans précédent de l'Iran contre Israël est au programme. Israël va «riposter au lancement de ces si nombreux missiles, missiles de croisière et drones sur le territoire de l'Etat d'Israël», avait-il déclaré. C'est désormais fait même si des deux côtés l'heure est à la retenue. La République islamique ne prévoit pas, pour l'instant, de réplique, selon une source officielle iranienne, citée par le site d'information en ligne Times of Israël. L'Iran et l'entité sioniste se regardent en chiens de faïence. Le pétrole cale. «Après le bond, le marché s'est replié, rassuré par ce qui semble être des dégâts limités et l'absence de déclarations offensives, a noté Mark Waggoner, d'Excel Futures. La semaine sans être désastreuse a plutôt été morne pour les prix du pétrole qui ont tout de même réussi à clôturer la semaine qui a pris fin le 12 avril en légère hausse Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a grapillé 18 cents, affichant 87,29 dollars vers. Son équivalent américain, le West Texas intermediate (WTI), avec échéance en mai progressait de son côté de 41 cents pour atteindre à 83,14 dollars. Le gain le plus élevé est à mettre sur le compte du pétrole algérien. Le baril de Sahara Blend a rebondi de 44 cents à 88,05 dollars, selon la dernière cotation du site spécialisé Oil Price. Que signifie ce passage au vert? les spécialistes y vont chacun de son commentaire. Certains opérateurs ne veulent pas démarrer le week-end, orientés à la baisse, dans la mesure où l'attaque vient juste de se produire», a indiqué Daniel Ghali, de TD Securities. «L'impression est que les deux camps tentent la désescalade, mais la situation reste très volatile», a ajouté l'analyste. «J'ai le sentiment qu'on est à un tournant parce que les frappes israéliennes ont été très limitées. Ils ne voulaient pas mettre le feu aux poudres», spécule Mark Waggoner. «À moins d'une escalade significative au Moyen-Orient, nous pensons que la prime de risque géopolitique va se stabiliser et croître progressivement», a souligné, dans une note, Jorge Leon, du cabinet Rystad Energy. Cela s'ajoute à la détermination du gouvernement américain à éviter une envolée des cours, parce qu'il veut contenir le prix de l'essence, un indicateur auquel les électeurs américains sont généralement très sensibles, a fait remarquer Mark Waggoner. La possibilité de puiser dans les réserves stratégiques américaines (SPR) pour approvisionner le marché et soulager les prix de l'or noir, a été évoquée par deux conseillers de la Maison-Blanche. Comment va réagir le bail? Réponse: lundi.
