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«Les peuples doivent assumer leur histoire»
OMAR BOUDAOUD PRESIDENT DE LA FEDERATION DE FRANCE
Publié dans L'Expression le 16 - 10 - 2006

L'ancien président du comité fédéral, Omar Boudaoud, et le coordinateur de la Fédération de France du FLN, Mohand Akli Benyounès, ont mis en exergue l'amnésie française et l'histoire très singulière qu'on inculque aux enfants à l'école, lors de l'émission En toute franchise de la radio chaîne III.
Il s'agit d'une première, relève Boudaoud. «Enfin, on nous sollicite pour parler de notre histoire». Il faut solder le compte de l'histoire, suggère-t-il. «Nous n'avons pas demandé aux Français de venir chez nous en 1830; nous les avons chassés en 1962» et la boucle est bouclée, semble-t-il vouloir dire, «mais les peuples doivent assumer leur histoire». Benyounès, par contre, est «pour l'amitié entre les peuples; les rapports avec le peuple français doivent être privilégiés. Quant au traité d'amitié, la droite française n'est pas encore prête, il faut qu'ils fassent leur travail de mémoire». Quel est son avis sur le film Indigènes? Il dit ne pas avoir vu le film mais estime que «les acteurs sont fréquentables» et de s'interroger dans la foulée: «Pourquoi on refuse le visa à Jamel Debouzze?».
On a failli sortir du sujet parce que lorsque la mémoire se met en branle on n'est pas en mesure de mettre les frontières entre le passé et le présent, les faits s'imbriquent puis les passions remontent à la surface. Les événements du 17 octobre méritent le détour. Le «dernier quart d'heure» sur le terrain, selon le qualificatif français de l'époque, des négociations qui piétinent et le FLN en tenaille en Algérie et en Métropole, il fallait briser la glace. La Fédération décide d'organiser une grande manifestation pacifique pour sensibiliser l'opinion publique internationale. Le Gpra leur a dit: débrouillez-vous. Près de 80.000 personnes ont marché dans les rues de Paris. La machine de la répression a fonctionné. Bilan: 400 morts, 400 disparus, 15.000 arrestations dont 1500 ont été «renvoyées dans leurs grottes», en sus des victimes jetées dans la Seine. Mais le résultat diplomatique a été énorme. L'opinion publique française a réagi positivement aux événements. Dès lors, les négociations ont pris un tournant décisif qui a débouché sur les accords d'Evian.


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