Le Hamas a décidé de se retirer des négociations sur un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza au lendemain d'une frappe israélienne ayant visé son chef militaire, qui «va bien», ont annoncé hier deux hauts responsables du mouvement de résistance palestinien. Un haut responsable du Hamas a dénoncé le «manque de sérieux» et les «massacres» répétés israéliens.»Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a informé lors d'une série d'appels les médiateurs et des intervenants régionaux de la décision du Hamas d'arrêter les négociations en raison du manque de sérieux de l'occupation et des massacres contre des civils non-armés», a indiqué un haut responsable du mouvement. Un autre haut responsable du Hamas a affirmé hier que son chef militaire, Mohammed Deif, était en vie après avoir été visé la veille par une frappe sioniste dans la bande de Ghaza.»Le commandant Mohammed Deif va bien et supervise directement les opérations des brigades al-Qassam (la branche armée du Hamas, NDLR) et de la résistance», a affirmé un haut responsable du mouvement islamiste palestinien, sous le couvert de l'anonymat. Cette annonce intervient après que des raids aériens sionistes ont fait samedi 92 martyrsdans le camp de déplacés d'al-Mawasi, près de Khan Younès (sud), et selon la Défense civile fait 20 morts dans le camp de réfugiés d'al-Chati à Ghaza-ville (nord). Les victimes sont essentiellement des femmes et des enfants, confirment ces sources. Le ministère de la Santé annonce un nouveau bilan de 38.584 morts, en majorité des civils, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Ghaza. Au moins 141 personnes ont été tuées au cours des dernières 24 heures, a recensé hier le ministère, soit un des plus lourds bilans sur 24H depuis plusieurs semaines. Le mouvement de résistance palestinien a dénoncé un «effroyable massacre» à al-Mawasi, l'Egypte et le Qatar condamnant également l'attaque. Pendant ce temps, l'armée barbare poursuit ses agressions contre la population civile dans toute la bande de Gaza, notamment dans la zone de Rafah (sud) et à Ghaza-ville (nord) où elle prétend que ses troupes ont «éliminé plusieurs terroristes lors de combats rapprochés». Au moins huit personnes sont tombées en martyrs cette nuit dans la ville, après des frappes sur plusieurs bâtiments, d'après des ambulanciers et la Défense civile. Après des mois d'appels internationaux pour un cessez-le-feu, la politique retorse de Netanyahu porte un coup dur aux efforts des médiateurs pour décrocher une trêve dans le territoire assiégé, où la situation humanitaire est épouvantable. Le marathon diplomatique venait d'être relancé après une concession la semaine dernière du Hamas, qui avait accepté de négocier sur la libération de prisonniers sionistes en l'absence d'un cessez-le-feu permanent avec Israël, ultime concession au gouvernement extrémiste israélien. Samedi soir, le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé Netanyahu de chercher à bloquer un cessez-le-feu par des «massacres odieux», selon un communiqué du mouvement islamiste.»La position israélienne (...) consiste à placer des obstacles qui empêchent de parvenir à un accord», a dénoncé Haniyeh, mettant en avant à l'inverse «une réponse positive et responsable» du Hamas aux efforts des médiateurs. Netanyahu a toujours affirmé vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas et peu lui importe le sort des prisonniers sionistes malgré la forte pression de leurs familles qui manifestent depuis des mois, très en colère contre le Premier ministre et son gouvernement dont elles réclament le départ. Par ailleurs, des athlètes Irlandais ont dénoncé samedi à Dublin au cours d'une manifestation le génocide en cours perpétré par l'entité sioniste à Ghaza, affirmant leur pleine solidarité et leur soutien au peuple Palestinien, indiquait hier l'agence Wafa. Plusieurs dizaines de personnes ont participé à la manifestation organisée à l'initiative de l'association ''Irish Sport for Palestine'', devant le Parlement de Dublin pour dénoncer le génocide du peuple palestinien perpétré par l'entité sioniste, encouragée par l'impassibilité de la communauté internationale. Les manifestants ont brandi le drapeau palestinien et des jouets pour enfants pour stigmatiser l'horreur commise à leur encontre dans la bande de Ghaza, et un «carton rouge» a également été levé pour dire ''non'' à la participation de l'entité sioniste à d'éventuels événements sportifs internationaux. Parmi les participants à la manifestation figure l'ancien champion d'Europe de boxe, Eric Donovan qui a déclaré que ''ce qui se passe en Palestine n'est ni juste ni égal. Il s'agit d'un crime terrible et horrible commis par (l'entité sioniste) avec le soutien de ses alliés tels que les Etats-Unis et l'Europe''. ''C'est pour cette raison que nous devons nous rassembler pour dénoncer ce génocide et ces actes inhumains'', a-t-il expliqué, avant d'appeler à l'arrêt ''du génocide'' et de rappeler que ''la Palestine doit être libre''. Le bilan de l'agression sioniste contre la bande de Ghaza depuis le 7 octobre dernier s'est aggravé hier avec 38.584 martyrs et 88.881 blessés, alors que des milliers de victimes restent encore ensevelies sous les décombres.