L'Observatoire syrien des droits de l'homme a fait état de frappes israéliennes contre deux positions militaires syriennes dans la province méridionale de Deraa dans la nuit de lundi à mardi, sans rapporter de victimes. Ces frappes interviennent alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré lundi d'apporter une «réponse sévère» à une attaque imputée au Hezbollah libanais ayant tué 12 jeunes samedi sur le Golan annexé. Ce mouvement pro-iranien est fortement implanté en Syrie, aux côtés des troupes de Damas, son allié. «Israël a visé avec des missiles deux bases de la défense antiaérienne syrienne dans la province de Deraa», a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les tirs, depuis la partie du Golan syrien occupée et annexée par Israël, n'ont pas fait de victimes, selon l'ONG, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre. La défense antiaérienne syrienne a tenté d'intercepter des drones qui volaient dans l'espace aérien syrien, a ajouté l'OSDH. Les médias officiels syriens n'ont pas mentionné ces frappes. Mi-juillet, deux membres des forces de la défense aérienne avaient été tués dans des frappes israéliennes visant plusieurs positions à Damas et ses alentours, selon l'ONG. L'agence de presse officielle syrienne Sana avait fait état d'un soldat syrien tué et trois autres blessés. Dans une rare revendication, l'armée israélienne avait dit avoir visé un centre de commandement militaire syrien, des infrastructures et des cibles de l'unité de défense aérienne de l'armée syrienne, en riposte au lancement de deux drones vers Israël depuis le territoire syrien. Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, Israël y a mené des centaines de frappes visant l'armée et les groupes qui soutiennent le président Bachar al-Assad. Ces opérations se sont multipliées après l'attaque sans précédent du Hamas palestinien dans les territoires occupés le 7 octobre. Elles ont cependant baissé d'intensité depuis une frappe attribuée à Israël contre le consulat d'Iran à Damas, qui avait tué le 1er avril notamment de hauts gradés iraniens. Téhéran avait riposté le 13 avril avec une attaque aérienne inédite contre Israël. Les autorités israéliennes ont déclaré à plusieurs reprises qu'elles ne permettraient pas à l'Iran d'étendre sa présence en Syrie. De l'autre côté, Les dirigeants druzes de Majdal Shams ont fait savoir qu'ils rejetaient l'idée de riposte annoncée par Israël après un tir de roquette samedi qui a coûté la vie à 12 jeunes dans cette ville du Golan syrien occupé par Israël. Au cours d'une visite lundi sur le site de l'attaque, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis «réponse sévère» à cette attaque à la roquette tirée selon Israël depuis le Liban par le mouvement islamiste Hezbollah, soutenu par l'Iran. Le Hezbollah a nié être à l'origine du tir. Après la visite de M. Netanyahu à Majdal Shams, les dirigeants druzes ont publié un communiqué dans lequel ils soulignent que «la tragédie est immense, l'impact est douloureux et la perte est partagée par tous les foyers du Golan». En raison de la doctrine druze qui «interdit le meurtre et la vengeance sous quelque forme que ce soit, nous rejetons le fait de verser ne serait-ce qu'une goutte de sang sous le prétexte de venger nos enfants», ajoutent-ils.