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La nuit sacrée
FÊTE DU 1ER NOVEMBRE
Publié dans L'Expression le 01 - 11 - 2006

Il y a de cela, aujourd'hui, 52 ans, l'Algérie entrait dans l'histoire par la grande porte.
Le peuple guidé par le FLN/ ALN allait entreprendre l'une des guerres de libération, les plus héroïques et les plus sanglantes de l'après-guerre mondiale. Une révolution qui allait changer la carte de la planète notamment du côté africain, et qui allait faire surgir dans le concert des nations, les «damnés de la terre». En ces temps-là, la fin de l'été a été des plus chaudes et l'automne des plus douloureux avec le séisme qui avait frappé Al-Asnam ou Chlef alors Orléansville. Des milliers de morts, des centaines de familles sans abri et aussi toute une région détruite.
Partout à travers la région
En Kabylie, une rumeur enflait et parcourait toute la région. On disait que des groupes sillonnaient la Kabylie et appelaient les gens au respect des règles de la religion. La prière, l'abstinence de consommation d'alcool et le retour au respect des djemaâs ou assemblées de villages. La Kabylie a vécu ainsi près de trois longs mois avant que les groupes de ce qui allait devenir l'ALN ne sillonnent les pistes et les chemins menant aux villages.
Cette nuit du 1er Novembre, nuit sacrée entre toutes les nuits, des actions étaient menées, un peu partout, à travers la wilaya. Une proclamation, tirée à Ighil Imoula rendait public l'acte de naissance du FLN. Les actions étaient chargées de significations.
Ainsi, un car de transport était incendié dans la région de Tizi Nt'leta et la sacoche pleine d'argent brûlée, en même temps, pour que tout le monde comprenne que ce qui s'annonce n'a rien à voir avec le phénomène desbandits des grands chemins que la France et ses sbires ne tardèrent pas à essayer de coller aux révolutionnaires. Les paysans ont tôt fait de rallier dans leur immense majorité les rangs des libérateurs. Ecoutons parler de cette époque, Boussad, un vieux paysan. «J'étais alors adolescent et mon père nous parlait avec force allusions au vent nouveau qui allait souffler.
On ne comprenait pas très bien, mais on pensait aux Messalistes qui, alors, se faisaient remarquer dans les marchés, on les appelait à l'époque le PPA! Des noms commençaient à circuler dans la région. Krim Belkacem, Ouamrane, Ali Zamoum et tant d'autres révolutionnaires. On les connaissait du moins de réputation, ce sont des nôtres et ils étaient, pour certains, au maquis depuis des lustres!» Les gens commençaient ainsi doucement à nouer des contacts, l'Algérie s'éveillait à l'action révolutionnaire. La Kabylie plongea totalement dans la guerre et ne tardera d'ailleurs pas à devenir, le foyer incandescent de la liberté. Le lendemain, poursuit Boussad, «les journaux de l'époque: le journal d'Alger, la Dépêche Quotidienne, Alger Républicain et l'Echo d'Alger, le journal des ultras, titraient en une que la violence sévit sur une grande partie du pays, On apprenait ainsi que durant la même nuit, des actions sont menées par ceux que l'on continue d'appeler, côté français, les bandits de grands chemins». Les caïds, gardes champêtres et autres chefs de fractions et amines se demandaient quelle position prendre pour venir à bout de ce qu'ils pensaient être «un feu de paille!» Ces gens-là n'ont pas compris que l'épopée révolutionnaire était en cours! Durant les premiers jours ayant suivi la nuit sacrée, la Kabylie avait senti comme le lever d'un autre jour! Les groupes armés de l'ALN commencent à se montrer et à trouver des refuges dans les villages.
Les villages s'organisent
Dès janvier 1955, les groupes de l'ALN commençaient à se montrer et à prendre leurs quartiers. Les villages et notamment ceux isolés deviennent des centres importants du mouvement indépendantiste. Les djounoud de l'ALN et les commissaires politiques du FLN entreprennent la grande explication des idéaux poursuivis. L'indépendance et les libertés sont expliquées aux masses rurales qui en comprenant le sens du combat se rangèrent en masse derrière le FLN-ALN. Des noyaux de soutien et de logistique s'installent.
La Kabylie entre réellement en guerre. Les premières opérations de ratissage menées par ce que l'on appelle les Groupes mobiles de police rurale sont montées. Les gendarmes, en tournée ne manquaient pas de «sensibiliser» les paysans en les menaçant des foudres de l'administration au cas où...Très tôt les prisons se remplirent et les Algériens découvrirent la torture.
Des noms et des lieux devinrent vite tristement célèbres. Souk EI Khemis de Maâtkas fut l'un des premiers. en ce lieu le «sergent Burnous» appelé ainsi par la population pour son habitude de se métamorphoser. C'est ainsi qu'engoncé dans un burnous, le sergent burnous essayait de se faire prendre pour un moudjahid par les populations, quand par hasard, il se trouve une personne tombant dans le panneau, alors, il retire un sifflet de sa poche et avertit sa troupe embusquée quelque part! Sergent Burnous n'avait peur ni de Dieu ni du diable, la torture devant les villageois rassemblés était semble-t-il un véritable délice pour ce soudard!
Ils sont nombreux les villageois qui se rappellent les affres qu'ils ont endurées de la part du sergent Burnous. Son capitaine ne valait guère mieux. En effet, â Souk EI Khemis, la torture était pratiquée bien avant celle menée, plus tard, de façon systématique par le capitaine Oudinot de Beni-Douala.
Dans les villages, l'organisation se poursuivait. Les moussebeline firent leur apparition et les paysans sont invités à ne plus s'adresser aux tribunaux ou encore aux gendarmes français, l'organisation de la révolution se mettait en place.
Se mettait également en place, le système des cotisations, par ce biais, les populations avaient la nette impression de participer activement à la libération de la nation.
L'Algérie en flammes marchait vers l'indépendance, en attendant les populations faisaient connaissance avec les affres de la guerre. 52 années plus tard, les populations des villages et hameaux de Kabylie se remémorent avec beaucoup de douleur et aussi une immense fierté, les hommes qui ont fait Novembre.
Des hommes qui ont sacrifié leur vie pour que vive l'Algérie. Aujourd'hui, fêter Novembre peut sembler un geste anodin mais pour les anciennes générations, cette halte du souvenir est un devoir de mémoire. Une halte qui fait remonter à la surface les visages des héros célèbres ou anonymes qui ont fait l'Algérie.


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