Alger vit, depuis mercredi dernier, au rythme de l'ambiance africaine grâce à la manifestation Canex Wknd 2024, ouverte par une table ronde autour de l'économie créative africaine. Organisée dans le cadre des Journées créatives africaines 2024, cette manifestation se tient jusqu' au 19 octobre, sous le slogan «Un seul peuple uni dans la culture, créant pour le monde». Un événement marqué par la présence de haut niveau de plusieurs ministres de la Culture, avec la participation de 19 pays d'Afrique et de la région des Caraïbes, ainsi que de trois organismes régionaux, à savoir l'Afreximbank, la Commission de l'UA et le secrétariat de la ZLlecaf. Cette manifestation, note t-on précède «la Foire commerciale intra-africaine (Iatf)», prévue en Algérie en septembre 2025. Un riche programme culturel concocté Aussi, depuis mercredi dernier, de nombreuses activités ont émaillé ces journées dont le but est de «célébrer la culture et les arts africains dans différents domaines et de promouvoir le produit culturel africain des créateurs en vue de sa commercialisation». Aussi, il a été prévu la remise de «prix de créativité dans les domaines de l'écriture et de l'industrie cinématographiques, ainsi que des événements sur la gastronomie et l'art culinaire traditionnel africain, la mode africaine et d'autres expositions dans divers espaces à Alger. Organisée conjointement par les ministères du Commerce et de la Promotion des exportations, de la Culture et des Arts, de la Jeunesse et des Sports, et du Tourisme et de l'Artisanat, en collaboration avec la Banque africaine d'Import-Export «Afreximbank» et en partenariat avec la Commission de l'Union africaine (CUA) et le secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf cette manifestation a ainsi ouvert ses portes mercredi matin au Palais des expositions (Safex) à Alger où diverses manifestations y ont été consacrées, dont des expositions, des tables rondes, des conférences, des concerts, une vitrine gastronomique en présence des plus célèbres cuisiniers africains et étrangers, mais aussi l'organisation du Prix Canex de l'édition littéraire en Afrique. Le programme s'est vu élargi à d'autres lieux, notamment au jardin d'Essai du Hamma où un défilé de mode «Canex Fashion Show», devait regrouper plusieurs stylistes des plus innovants et créatifs, issus des quatre coins du continent et de l'étranger. L'objectif de tout cela? «Renforcer le rapprochement et la coopération entre les Etats africains et défendre leurs intérêts stratégiques». a estimé la ministre de la Culture dans son allocution d'ouverture, tout en appelant à favoriser la création des fonds dédiés aux «industries artistiques africaines» en proposant la création «d'un fonds africain de garantie» afin de booster l'investissement dans le secteur de la création en collaboration avec des institutions à l'image de la Banque africaine d'Import-Export «Afreximbank». L'opéra d'Alger Boalem Besaïh, a quant à lui, abrité mercredi soir une belle cérémonie d'ouverture artistique haute en couleur et en harmonie où de nombreux artistes africains se sont produits dont des Algériens? notamment Djamel Laroussi, Timoh et Djam, mais encore Samira Brahmia, qui se sont exprimés musicalement devant un large public. La soirée a été marquée aussi par la présence de notre championne de boxe, médaille olympique 2024, à savoir la grande Imène Khelif. «Bâtir une réflexion dynamique sur les politiques culturelles» était au centre des débats lors de ces journées de la créativité africaine. Notons que la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji a procédé, jeudi au pavillon central du Palais des expositions des Pins maritimes (Alger), en compagnie du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, à l'inauguration des expositions artistiques et créatives. Le public était invité à visiter le Pavillon central de la Safex où plusieurs stands se tiennent là-bas jusqu'à aujourd'hui. Parmi eux on citera celui relatif aux «Talents africains» pour la fabrication des costumes et d'accessoires qui a suscité la curiosité du public pour découvrir les créations des modélistes innovants africains et de la diaspora. Celui-ci est accompagné d'une très belle exposition de tenues mélangeant touches traditionnelles et contemporaines, créées par des modélistes d'Algérie dont l'excellent styliste et couturer Amor Guellil qui a fait sensation et d'autres pays comme le Bénin, le Nigeria, la Tunisie et l'Egypte. Ces créations originales représentent les dernières tendances de ces artistes dans le domaine de la mode. L'espace «Usine de la musique» a vu une forte affluence du public, où des auteurs-compositeurs et musiciens se sont rencontrés dans des studios d'enregistrement en direct, avec des concerts et des spectacles musicaux prévus tout au long de l'évènement, mettant en vedette des groupes et des artistes renommés d'Algérie et d'Afrique. Le même engouement a été observé dans l'espace «Usine du livre (Book Factory)», qui en plus de la remise du prix du réseau africain de la créativité pour l'édition en Afrique, accueille d'autres espaces, tels que l'exposition des arts visuels, réunissant les oeuvres de grands artistes ainsi que de jeunes talents émergents, et un espace dédié aux arts culinaires algériens et africains, avec la participation des plus célèbres chefs cuisiniers de la région. Le pavillon central de la Safex abrite aussi des expositions sur les missions de certaines institutions continentales à l'instar de la Banque africaine d'import-export «Afreximbank», et la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), ainsi que des espaces mettant en lumière les différentes créations artisanales algériennes et africaines, telles que la poterie, le cuir, le cuivre, le bois, et les costumes traditionnels, en sus des produits des start- up dans le domaine des industries culturelles et autres. Investir dans les industries créatives S'exprimant lors d'un panel sur l'importance de l'investissement dans les industries créatives en Afrique, La vice-présidente exécutive de la Banque africaine d'Import-Export «Afreximbank», en charge de la banque du commerce intra-africain, Kanayo Awani a mis l'accent, jeudi à Alger, sur l'importance de l'investissement dans les industries créatives en Afrique, génératrices de richesse et de postes d'emploi, outre leur rôle dans la préservation et le renforcement du patrimoine africain. Elle affirmera que l'économie créative et culturelle a «une valeur économique et commerciale au niveau mondial» estimée à près de 2 trillions USD, permettant ainsi de générer d'importants revenus pour les petites entreprises et de créer de nombreuses opportunités d'emploi. Kamayo Awani a également relevé l'importance des plates-formes numériques et des réseaux sociaux, précisant qu'elles ont «réduit les barrières pour accéder aux marchés des industries créatives et permis à de nombreux jeunes Africains de mettre en avant leurs talents et de créer des opportunités de free-lance et d'entrepreneuriat via Internet». Elle a également insisté sur l'instauration d'un cadre législatif à même de protéger les droits de propriété intellectuelle et leur application pour assurer la rémunération et la motivation des créateurs à produire des oeuvres de haute qualité. Elle a aussi insisté sur la nécessité d'investir également dans les compétences, l'éducation, l'alphabétisation numérique tout en appelant à la mise en place de programmes de mentorat et de développement des compétences des jeunes créateurs africains afin de leur permettre de renforcer leur présence en Afrique, d'améliorer la qualité de leur production et d'être plus compétitifs dans l'industrie créative au niveau mondial. La soirée de jeudi dernier a vu se produire, notamment le groupe Tinariwen au grand bonheur des fans du rock blues du désert. En somme, cet événement a permis de se rapprocher davantage les différents peuples frères africains et de tisser des liens culturels et économiques tout en consolidant d'autres. Un bel événement à saluer donc!
