Le président français, Emmanuel Macron, a appelé, jeudi, à un cessez-le-feu «au plus vite» au Liban lors d'une conférence internationale de soutien à ce pays à Paris vouée à rassembler au moins 500 millions d'euros d'aide. «La guerre doit cesser au plus vite. Il faut un cessez-le-feu au Liban», a-t-il martelé. La communauté internationale doit «se tenir ensemble et soutenir les efforts pour mettre fin aux agressions en cours et mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat», a renchéri le Premier ministre libanais, Najib Mikati. L'aide supplémentaire doit permettre d'aider en priorité les personnes déplacées par le conflit entre Israël et au mouvement pro-iranien Hezbollah. La France va elle-même débloquer 100 millions d'euros et «contribuer à l'équipement de l'armée libanaise» dans la perspective de son redéploiement dans le sud du pays une fois un cessez-le-feu acquis, a annoncé Emmanuel Macron. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a, lui, souligné que «le nombre de civils blessés au Liban était inacceptable». Berlin a annoncé débloquer 96 millions d'euros pour le Liban et Londres au moins 15 millions de livres (18 millions d'euros). Dans un discours audiovisuel, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé les dirigeants libanais à prendre des mesures résolues pour «renforcer les institutions étatiques, y compris les Forces armées libanaises». L'Etat libanais doit avoir le monopole des armes sur son sol, a affirmé le Premier ministre Mikati, alors que l'armée libanaise a indiqué, jeudi, avoir perdu 3 soldats, tués par des tirs israéliens dans le sud du Liban. Le Hezbollah a également affirmé avoir lancé une «salve de roquettes» sur deux villes du nord d'Israël. L'agence nationale libanaise d'information ANI a fait état, de son côté, d'une frappe israélienne de drone sur une voiture à l'est de Beyrouth. La conférence réunit plus de 70 participants, dont les chefs de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, la Canadienne Mélanie Joly ou le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Elkhereiji. Paralysé depuis des années par une crise politique et économique, le Liban est désormais le théâtre d'une agression sioniste barbare, à l'instar de celle qui dure depuis plus d'un an contre Ghaza. Les affrontements, qui se déroulent notamment dans le sud du pays, à la frontière avec Israël, ont contraint plus de 800000 personnes à se déplacer, selon les Nations unies. En Israël, 60000 personnes ont également dû quitter leur foyer depuis un an du fait de frappes du Hezbollah. Le soutien (financier, en équipements ou via des formations) aux Forces armées libanaises est un des éléments-clés de la conférence de Paris alors que le Premier ministre libanais souhaite les déployer plus largement au sud du fleuve Litani, zone visée par les frappes israéliennes pour déloger les milices du Hezbollah. Josep Borrell a annoncé que l'Union européenne fournirait 20 millions cette année et 40 millions l'an prochain pour l'armée libanaise. L'enjeu est d'accroître leur efficacité quand un accord de cessez-le-feu aura été trouvé pour permettre l'application pleine et entière de la résolution 1701. Celle-ci, qui avait acté la fin de la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, stipule que seuls les Casques bleus et l'armée libanaise doivent être déployés dans le sud du Liban frontalier d'Israël. Au moins 1 552 personnes ont été tuées au Liban en un mois. L'ONU a recensé près de 700000 déplacés. «Nous exigeons que le Hezbollah cesse ses (...) frappes indiscriminées» contre Israël, a asséné le président français. «Israël sait d'expérience que ses succès militaires ne sont pas forcément une victoire au Liban», a-t-il également dit. «On parle beaucoup de guerre de civilisation (..) Je ne suis pas sûr qu'on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie», a-t-il encore lâché en référence au discours de Benjamin Netanyahu, qui affirme défendre la civilisation judéo-chrétienne dans le combat israélien à Ghaza ou au Liban. Guterres a appelé «les dirigeants libanais à prendre des mesures résolues pour assurer le bon fonctionnement des institutions de l'Etat» et les partenaires du Liban à «renforcer leur soutien à ces institutions étatiques, y compris les Forces armées libanaises».