Avec, à gauche, ainsi que nous l'avions déjà dit en d'autres occasions, le siège de la wilaya en attente de transfert vers le nouveau, et, à droite, un centre pour handicapés psychomoteurs, la Maison de la culture Ali Zaâmoum, tout en rose, avec au moins deux oeils-de-bœuf fixés pour l'éternité sur la place publique la Concorde, a fière allure. Ce palais des mille activités culturelles qui aspirait à devenir un palais des Mille et Une Nuits à cause de ces soirées artistiques légendaires, avant que la pandémie de Covid-19 ne contrarie un peu cette ambition, connaîtra prochainement une opération de réhabilitation. Ce projet remonte à la visite, chez nous, de la ministre de la Culture au printemps dernier. L'enveloppe attribuée par elle à cette structure qui, pour les gourmets, évoque une pâtisserie dégoulinant de crème rose, est estimée à 12 milliards de centimes. Un chiffre confirmé par le directeur de la culture Brahim Benabderrahmane et le directeur de la Maison de la culture Mohamed Zine Mokbel, rencontrés le même jour. Et d'eux, nous apprenions à la fois que le rose, qui a quand même un peu perdu de sa fraîcheur (il serait intéressant, à cet égard, de penser à une étude sur la vie d'une couleur, celle de ce rose pâle a 15 ans et date de l'inauguration de cette structure), nous apprenions, disions-nous que ce rose va disparaître au cours de ces travaux de restauration. Ce n'est pas la seule couleur qui s'en ira. Ce sera aussi celle des mille sièges qui garnissent la salle de spectacle, ainsi que les fauteuils du salon d'honneur. Par quelle couleur seront-elles remplacées? Les deux directeurs en sont pour l'heure réduits à des conjectures. Le blanc cassé ou crème pourrait être choisi pour les murs extérieurs. Pour les sièges, on n'en a encore aucune idée. Mais cela viendra, car les travaux n'ont pas encore débuté. Nos deux responsables pensent que cela sera dans moins d'un mois et l'on se prépare déjà à faire en sorte que, pendant ces deux mois-c'est le délai accordé à la réalisation de ce projet-rien ne s'arrêtera. Les dix ou 11 ateliers continueront à fonctionner, ainsi que les différents services dont se compose l'administration. Interrogé sur cette période qui pourrait restreindre les activités de la Maison de la culture, le responsable du secteur a déclaré qu'il y a assez d'espace et de bureaux pour que la continuité du service de l'administration ne soit nullement troublée. Pour lui, il s'agira de renouveler les sièges, d'aménager la scène de la salle de spectacle, de refaire l'installation de l'électricité, de repeindre les murs et de consolider l'étanchéité. Ce projet dont le lancement est prévu dans un mois, n'empêche pas la Maison de la culture d'élaborer un programme grandiose pour la célébration du 1er Novembre, selon nos deux interlocuteurs. L'autre projet qui date lui aussi de la venue de la ministre à Bouira, qui n'a pas oublié au cours de sa visite de se rendre à M'Chedallah, une des cinq plus importantes daïras de la wilaya qui en compte 12, l'autre projet a trait à l'équipement de la salle de cinéma de la ville de l'Est. Commentant l'initiative qui tente de réhabiliter le 7e art, au creux de la vague en ce moment, le directeur a fait savoir que le nouvel équipement appelé DCP, qui a coûté la modique somme de 40 millions de centimes, est un dispositif cinématographique numérique qui permet de voir un film américain, par exemple, 24 heures après sa sortie en salle. Voir un film en salle en même temps qu'un Américain ou un Italien, ou un Russe et se tenir ainsi au courant de l'actualité culturelle est une idée géniale pour recréer ce goût et cet engouement pour un art en perte de vitesse chez nous.
