Durant la campagne présidentielle pour laquelle sa candidature a été invalidée, Ousmane Sonko a propulsé son bras droit, Bassirou Diomaye Faye, comme candidat du Pastef et il a gagné haut la main… Le peuple du Sénégal persiste et signe. Aux législatives anticipées qui viennent de se dérouler dimanche dernier, le parti au pouvoir, fondé par Ousmane Sonko avant qu'il ne soit jeté en prison par le régime de Macky Sall, vient de rafler la mise à une écrasante majorité, donnant au président Faye et au Premier ministre Sonko les moyens de mettre en œuvre leur agenda politico-économique. Durant la campagne présidentielle pour laquelle sa candidature a été invalidée, Ousmane Sonko a propulsé son bras droit, Bassirou Diomaye Faye, comme candidat du Pastef et il a gagné haut la main, malgré une méconnaissance totale des missions exécutives. Faye a bénéficié de l'enthousiasme et de la grande aspiration au changement d'une population jeune et éprouvée par trois années de crise économique et de confrontation politique entre l'ancien pouvoir et Ousmane Sonko. Aujourd'hui, les résultats officiels devraient confirmer la victoire du Pastef avec trois quarts des sièges de l'Assemblée nationale. Le tandem qui était en prison début 2024 a de quoi savourer un triomphe prévisible mais le souci premier va consister à changer la politique et donner satisfaction à la ménagère dont le couffin reste désespérément vide. Le coût de la vie n'a cessé de se dégrader, surtout avec le Covid-19, et le peuple sénégalais souffre du chômage endémique et d'une inflation accélérée. Ces priorités mises à part, Sonko et Faye ont du pain sur la planche tant ils doivent mettre en pratique les engagements faits au nom du panafricanisme de gauche, source de la vaste adhésion populaire, dont la renégociation promise des contrats léonins avec les firmes étrangères et, plus particulièrement, françaises qui dominent au Sénégal, entre autres pays de la Cédéao. Les capitales occidentales sont, elles, rivées sur les chapitres du budget 2025 et d'une loi d'amnistie contestée par le parti de Macky Sall, tout en tirant l'alarme sur le projet de loi durcissant les peines contre l'homosexualité ! Il est vrai que les Occidentaux veulent toujours trouver une «terre sainte» en la matière, du côté de certaines anciennes colonies qui peinent à s'affranchir de l'ornière des anciennes puissances coloniales. Sonko et son bras droit, Bassirou Diomaye Faye, sont donc affranchis du carcan de la cohabitation conflictuelle avec une Assemblée dominée par l'ancienne majorité. La déferlante Sonko, dont parlent avec enthousiasme les médias sénégalais, confirme la forte aspiration du peuple sénégalais à un bouleversement total de la donne socio-économique et politique, incarnée et promise par Ousmane Sonko et le président Bassirou Diomaye Faye.
