En attendant la nouvelle loi, l'importation de véhicules de moins de 3 ans est toujours autorisée, depuis 2023 d'ailleurs. Mais la nouvelle restriction, en relation avec la loi de finances 2025, réside dans la revente de ces véhicules, sauf dans la mesure où le propriétaire paie les avantages fiscaux. Plus concrètement, les véhicules importés avant le 1er janvier 2025 ne sont pas concernés par ces nouvelles mesures, même si la carte grise n'a pas encore été délivrée ou suspendue provisoirement par leur commune. Dans tous les cas de figure, les véhicules importés avant cette date seront exemptés. Mais la nouvelle loi de finances, entrée en vigueur depuis le début d'année, oblige le propriétaire à payer les exonérations douanières dont bénéficiaient les importateurs de véhicules de moins de 3 ans. Cela voudrait dire que les concessionnaires ont reçu un coup rude qui va freiner le marché du véhicule, très prospère mais coûteux pendant les dernières années, dans la mesure où ils vont payer ces droits avant de pouvoir vendre les véhicules en leur possession à autrui. S'agissant des véhicules importés après le 1er janvier 2025, le propriétaire se verra apposer sur son dossier le tampon portant mention «Interdiction de cession» afin de l'empêcher de vendre son véhicule, seulement après un retour vers les services douaniers pour s'acquitter des charges parce la loi de finances 2025 stipule que «les véhicules de moins de 3 ans ne peuvent être cédés pendant 36 mois, sauf après paiement de l'avantage fiscal accordé». Le montant à rembourser dépend de la durée de possession du véhicule par son acheteur. Pour moins de 12 mois, il paie le remboursement intégral des avantages fiscaux ; entre 12 et 24 mois, il rembourse 66% des avantages fiscaux ; entre 24 et 36 mois, il rembourse 33% des avantages fiscaux ; au-delà de 36 mois, aucun remboursement n'est exigé. S'agissant de l'augmentation de vignettes, la Direction générale des impôts précise que cette décision ne concerne que «les véhicules puissants et énergivores». Dans le cadre de la loi de finances 2025, le gouvernement algérien a introduit plusieurs mesures pour «stabiliser l'économie et protéger les consommateurs». Parmi celles-ci, il y a le gel temporaire des immatriculations de véhicules d'occasion de moins de 3 ans, visant «à freiner les pratiques spéculatives qui nuisent au marché automobile». Le 1er octobre 2024, une note officielle avait annoncé cette suspension temporaire des immatriculations, provoquant l'inquiétude parmi les consommateurs, rappelle-t-on. L'on précise que leur immatriculation seulement qui est suspendue, en attendant une meilleure régulation. Cette mesure fait partie des efforts pour encadrer le marché, où certaines entreprises ont profité de failles pour organiser des importations massives sans respecter les règles établies. Cette situation a contribué à la hausse du taux de change de l'euro sur le marché parallèle et à une pénurie de devises, souligne-t-on. Le client, qui préfère acheter un véhicule de moins de 3 ans, a en tête l'image d'une bagnole nouvelle, qui n'a pas beaucoup roulé qu'il paie moins cher qu'une nouvelle. Mais ces restrictions qui freinent les revendeurs nuisent aussi aux consommateurs. Le gouvernement veut s'assurer que ces voitures importées profitent directement aux citoyens et non aux spéculateurs. La loi de finances propose également que les acheteurs de ces véhicules doivent attendre 3 ans avant de les revendre, ce qui garantirait une meilleure répartition des ressources automobiles. À court terme, les concessionnaires pourraient enregistrer une baisse d'activité, tandis que la demande pour les véhicules d'occasion devrait temporairement ralentir. En attendant la reprise des usines de fabrication de véhicules, le marché de l'automobile s'est, en quelque sorte, déstabilisé, dans le sens où l'on ne peut plus s'acheter un véhicule par crédit bancaire comme on avait l'habitude de faire. Il faudra faire un tour à Tidjellabine ou au marché d'El Harrach pour évaluer les prix, surtout en période estivale. Mais, malgré les contraintes, le parc automobile a débordé en Algérie, où l'on n'arrive plus à se rendre au travail si on ne quitte pas son domicile de banlieue à 6 heures tapantes. On le voit chaque matin, quand on emprunte la voie à 7 h, en pensant être plus prévoyant que les autres, en tombant dans un bouchon interminable. La voiture est à la fois un moyen de transport réconfortant mais en même temps un supplice intolérable.