Le ministère du Commerce extérieur et de la promotion des exportations a déjà entamé l'octroi des licences de domiciliation bancaire aux importateurs de pièces de rechange automobile. Cette procédure qui a été récemment entamée par les services du département de Mohamed Boukhari intervient après l'étude des dossiers déposés auprès del'Agence Nationale de Promotion du Commerce Extérieur (Agex) et le paiement des factures d'importation. Ce processus soulage sensiblement le marché de la pièce et de l'équipement automobile, notamment avec l'arrivée des premières cargaisons domiciliées depuis janvier dernier, et ce dans un délai maximum de 45 jours. Cette démarche est d'autant plus justifiée que les statistiques publiées par le ministère du Commerce en collaboration avec les opérateurs économiques en décembre dernier, indiquaient que le stock national en pièces de rechange couvrait à peine 45 % de la demande. Il s'agit donc de hisser le seuil d'approvisionnement à hauteur de 70 % sinon davantage, et ce en important des quantités supplémentaires de Chine et d'Europe, tout en s'appuyant sur une production locale assurée par cinq usines actives dans le secteur, en attendant le lancement de nouvelles unités. Assurément, cette orientation est conforme à la déclaration du président de la République qui avait fait savoir en janvier dernier que « l'Algérie n'a interdit l'importation dans aucun domaine, à l'exception de ce qui est fabriqué localement et dont le volume de production couvre les besoins du marché national ». A ce titre, Saiid Mansour, directeur général del'Emsg, une entreprise spécialisée dans l'importation de pièces d'origine allemande et membre du Club Economique, a révélé dans une déclaration à notre confrère Echorouk qu'Algex a commencé à répondre aux demandes des opérateurs économiques importateurs de pièces de rechange automobile, en accordant plusieurs licences au cours des dernières heures. Il a confirmé que les conteneurs arriveront dans un délai maximum de 45 jours, certains devant accoster aux ports du pays dès mars prochain. Le même intervenant a fait savoir que les principaux acteurs du domaine, dont les importateurs, avaient communiqué les niveaux de leurs stocks aux services du ministère du Ccommerce, de même qu'ils avaient procédé au paiement de leurs factures d'importation via Algex. Fin décembre dernier, le stock national ne couvrait que 45 % des besoins du marché, mais les importations en cours devraient permettre de couvrir plus de 70 % de la demande nationale, alors que la production locale est assurée par cinq fabricants, en attendant l'entrée prochaine de nouveaux opérateurs dans le domaine de la fabrication. Mansour a en outre signalé que ces pièces sont importées principalement de Chine, premier fabricant mondial de pièces de rechange automobiles, avec un délai d'acheminement de 45 jours pour les conteneurs. D'autres pays comme la France, l'Espagne, l'Italie et l'Allemagne fournissent également l'Algérie en pièces de rechange pour véhicules a-t-il assuré en précisant que les délais de livraison sont plus courts à partir d'Europe. L'on apprend de même source que le marché de la pièce de rechange automobile est appelé à connaître une embellie, et ce dès le mois prochain ; ce qui se répercutera positivement sur les prix pratiqués jusque là. Mansour n'a pas manqué de saluer la décision du président Tebboune lors du Conseil des ministres, et favorable à l'importation de pièces de rechange automobile. Il a également insisté sur l'orientation des opérateurs économiques vers la production locale, tout en soulignant que le parc national de véhicules reste fortement dépendant des importations de pièces, notamment les plaquettes de frein, les filtres et certains types d'huiles lesquels ne peuvent être stockés plus de six mois. Contrairement à d'autres pièces plus spécialisées et moins sensibles, lesquelles peuvent être stockées jusqu'à deux ans sans risque de détérioration. Mansour a enfin averti que la pénurie de pièces et autres éléments à consommation rapide et fréquente pourrait entraîner une augmentation des accidents de la route, ce qui impose une importation continue jusqu'à ce que les besoins du marché national soient entièrement satisfaits.