Le Parlement iranien a lancé, hier, une procédure pour révoquer le ministre de l'Economie, a rapporté la télévision d'Etat, dans un contexte de forte dépréciation de la monnaie nationale face au dollar. «Une procédure visant à révoquer le ministre de l'Economie et des Finances, Abdolnasser Hemmati, a été reçue par l'administration du Parlement», a déclaré lors d'une session parlementaire retransmise à la télévision un député, Ahmad Naderi. Selon la loi iranienne, un ministre doit se présenter devant le Parlement sous dix jours et s'expliquer devant les députés avant un vote de confiance. Le lancement de la procédure intervient au lendemain d'une rencontre à huis clos entre le président iranien Massoud Pezeshkian et son ministre de l'Economie pour s'expliquer sur la rapide dégradation de la conjoncture. La dépréciation de la monnaie iranienne, le rial, s'est intensifiée notamment depuis la chute en décembre du président syrien déchu Bachar al-Assad, dont l'Iran était le principal allié. La veille du changement de pouvoir à Damas, un dollar s'échangeait au marché noir pour environ 717 000 rials, selon le site de référence pour le suivi des changes AlanChand. Hier à Téhéran, il fallait environ 925 000 rials pour un dollar, proche d'un record absolu. Le taux sur le marché noir était d'environ 600 000 rials pour un dollar en juillet lorsque le président Pezeshkian a pris ses fonctions. L'Iran traverse une grave crise économique depuis la réimposition en 2018 de lourdes sanctions par les Etats-Unis, dans la foulée du retrait par Donald Trump d'un accord international avec Téhéran pour encadrer son programme nucléaire. Le texte prévoyait un allègement des sanctions et le retour d'investissements occidentaux en Iran en contrepartie d'un contrôle accru des activités nucléaires de Téhéran. L'économie iranienne est depuis sous la pression d'une inflation galopante et d'une dépréciation régulière de sa monnaie, qui pèse lourdement sur le quotidien des Iraniens. En avril 2023, le Parlement s'était prononcé pour la destitution du ministre de l'Industrie d'alors, Reza Fatemi Amin, en raison d'une flambée des prix liée aux sanctions internationales.
