Le monde associatif vient de connaître un saut qualitatif dans son processus de formation et de mise à niveau de ses cadres et de sa base. Il s'agit d'un enseignement approfondi sur un thème aussi sensible et délicat, à savoir la « Rencontre de sensibilisation sur les dangers liés au financement du terrorisme ». L'Observatoire national de la société civile (Onsc) vient de lancer une première session de formation et de sensibilisation des organisations à but non lucratif et des associations sur « les risques liés aux crimes de financement du terrorisme ». La sensibilisation sur les dangers et les risques en rapport avec les crimes de financement du terrorisme ainsi que du blanchiment d'argent est une démarche stratégique dans la perspective d'impliquer la société civile dans la lutte contre le terrorisme et ses ramifications. Ce bond en avant va permettre à l'action associative d'apporter sa contribution efficace aux côtés des autres instances et structures censées lutter contre le fléau de financement du terrorisme et du blanchiment d'argent. Le président de l'Onsc, Noureddine Benbraham, a saisi l'occasion de la réunion pour souligner « le rôle positif joué par la société civile depuis de longues années en Algérie. À ce jour, aucune association algérienne n'a été impliquée dans une affaire de financement du terrorisme », et d'ajouter : « Les différentes lois sur les activités du mouvement associatif en Algérie, dont la prescription N°31-1990 ainsi que celle N°12-06 établie en 2012, ont été élaborées pour protéger les associations et les organisations de la société civile, grâce à plus de transparence et de traçabilité sur leur gestion financière et leur financement », a-t-il expliqué. Dans le même ordre d'idées, le président de l'Onsc a indiqué que « la rencontre a été organisée dans une optique visant à sensibiliser les organisations de la société civile sur les risques de financement du terrorisme », a-t-il rappelé. Le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, a, pour sa part, expliqué qu'un «groupe multisectoriel se penche actuellement sur un travail d'évaluation relatif aux actions de sensibilisation menées auprès des organisations de la société civile sur les dangers et les risques liés au financement du terrorisme » ; et de poursuivre : « Le groupe multisectoriel devra établir un rapport sur le sujet. Ce dernier comprendra des dispositions et des plans de travail qui permettront de lutter davantage contre les risques liés à l'exploitation des associations dans des crimes de financement du terrorisme, qui sont devenus des crimes intelligents et transcontinentaux, ce qui expose encore plus les associations à ce genre de danger », a révélé le représentant du ministère de l'Intérieur. Il faut rappeler que ce département a crée et installé une « Autorité de supervision et de contrôle des organismes et des associations à but non lucratif. La mission de cette Autorité est d'accompagner les associations les plus exposées aux risques d'exploitation dans le financement du terrorisme. Elle prendra en charge aussi l'élaboration de lignes directrices pour la lutte et la prévention contre les risques rattachés au financement du terrorisme », a-t-on expliqué. La coordination entre les structures étatiques, dans le cadre d'un travail multisectoriel aura a donner plus d'efficacité aux associations, afin qu'elles acquièrent des méthodes concrètes lesquelles vont lui permettre d'entamer sa charge de lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d'argent. Cette nouvelle démarche va autoriser le mouvement associatif à sortir des sentiers battus et de s'inscrire dans le contexte d'une approche associative citoyenne en mesure d'apporter son soutien et sa contribution concrète aux autres institutions, dans leur rôle consistant à lutter contre le terrorisme et son financement. Il s'agit là, réellement, d'une nouvelle étape qui va hisser le mouvement associatif au rang d'une institution citoyenne digne de ce nom.