Le Hamas a libéré, hier, deux prisonniers sionistes à Rafah dans le sud de la bande de Ghaza, avant la remise prévue de quatre autres pour un septième échange contre des détenus palestiniens, échange qui a été précédé par la confirmation de la mort de Shiri Bibas. Comme lors des précédentes libérations organisées dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu à Ghaza, le mouvement de résistance palestinien Hamas et les groupes armés alliés ont exhibé sur un podium deux sionistes, avant leur remise au Comité international de la Croix-Rouge (Cicr). Les deux prisonniers sont ensuite montés dans les voitures du Cicr, avant de regagner l'entité. Sous la pluie, des combattants encagoulés en treillis militaires et en armes ont entouré la tribune, certains portant des armes automatiques, d'autres des lance-roquettes. Des drapeaux du Hamas flottent sur des bâtiments détruits par la guerre. Même scène à Nousseirat (centre), où quatre prisonniers sionistes vont ensuite être libérés, selon une source du Hamas, dans le cadre de l'accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois d'une agression génocidaire sioniste contre Ghaza. Selon le Club des prisonniers palestiniens, 602 détenus palestiniens doivent être libérés en contrepartie, dont 50 condamnés à perpétuité. Cent-huit des prisonniers doivent être expulsés des territoires palestiniens. Ce septième échange a débuté après la confirmation de la mort de l'Israélienne Shiri Bibas, avec ses deux fils. « Nous avons reçu la nouvelle que nous redoutions tant: notre Shiri a été tuée en captivité. Pendant 16 mois, nous avons cherché des certitudes, et maintenant que nous les avons, cela n'apporte aucune consolation», a déclaré sa famille. La remise jeudi par le Hamas de ce qui devait être quatre dépouilles de prisonniers sionistes a donné lieu à une montée de tensions alors que le cessez-le-feu en vigueur à Ghaza reste fragile. Le Hamas, qui a reconnu une «possible erreur», a ensuite transféré la dépouille de Shiri Bibas au Cicr. Avant la remise du corps de Shiri Bibas, le Premier ministre extrémiste Benjamin Netanyahu avait menacé d'agir pour que le Hamas «paie le prix de cette violation cruelle de l'accord» de cessez-le-feu. Le Hamas a répliqué que Shiri Bibas, âgée de 32 ans au moment de sa capture, et ses enfants avaient été tués en novembre 2023 dans un bombardement massif de l'armée sioniste qui avait fait des centaines de martyrs au sein de la population palestinienne, dont de nombreux enfants. Avec les deux nouvelles libérations, 25 prisonniers sionistes -dont quatre décédés- ont été remis à la Croix-Rouge, en échange de plus de 1 100 détenus palestiniens depuis l'entrée en vigueur de la trêve. Selon le Hamas, les libérations d'hier sont les dernières de prisonniers sionistes vivants, prévue durant la première phase de l'accord. Au total 33, dont huit morts, doivent être échangés contre 1 900 détenus palestiniens lors de cette phase s'achevant le 1er mars. Le mouvement s'est dit prêt à libérer «en une seule fois» tous les prisonniers qu'il détient encore à Ghaza lors de la deuxième phase de l'accord. Il a mis en garde samedi dans un communiqué «contre les tentatives de l'occupation sioniste de se soustraire à l'accord». «Soit ils recevront leurs prisonniers dans des cercueils, soit ils les accueilleront vivants (...).» Les négociations indirectes sur cette deuxième étape, censée mettre fin définitivement à la guerre, ont jusque-là été retardées, le gouvernement Netanyahu cherchant par tous les moyens à se soustraire de l'accord de trêve. Son agression génocidaire contre Ghaza depuis le 7 octobre 2023 a fait au moins 48319 martyrs, en majorité des enfants et des femmes, selon les données du ministère de la Santé palestinien, reconnues fiables par l'ONU. Elle a provoqué un désastre humanitaire dans le territoire assiégé