Hier, en Arabie saoudite, les pays musulmans étaient conviés à leur tour à se prononcer sur le plan élaboré par l'Egypte pour la reconstruction de l'enclave palestinienne de Ghaza. Ce plan a été concoté en réponse à celui du président américain Donald Trump qui menaçait de prendre le contrôle du territoire palestinien après en avoir déplacé la population en Egypte et en Jordanie, voire même en Arabie saoudite pour faire soi-disant de l'enclave une «Riviera du Moyen-Orient». Les ministres des Affaires étrangères des 57 pays membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), étaient donc conviés au siège de l'organisation à Djeddah, afin d'apporter leur soutien au plan approuvé mardi dernier par les pays membres de la Ligue arabe, lors d'un sommet extraordinaire convoqué par l'Egypte. Le plan étudié auparavant par un sommet régional «informel» tenu à Riyadh, avait été adopté par cinq des six pays du Conseil de coopération du Golfe, Bahreïn étant absent, ainsi que l'Egypte et la Jordanie avant d'être porté à l'attention et au soutien des 22 pays membres de l'organisation panarabe. Il vise essentiellement à prendre en charge la reconstruction de Ghaza pour un coût éventuel de 53 milliards de dollars, sur une période de 5 ans tout en excluant catégoriquement le déplacement envisagé par le Etats-Unis et leur allié sioniste. Le plan de Donald Trump sur un déplacement de 2,4 millions de Palestiniens correspond au projet expansionniste d'Israël qui ne cesse de s'emparer de pans entiers des territoires palestiniens illégalement occupés, au mépris du droit international et des condamnations répétées de la communauté internationale. Dès sa formulation par le président américain, il avait soulevé un immense tollé international tant dans le monde arabe et musulman qu'en Europe. Le plan arabe est en fin de compte critiqué par l'administration américaine qui, après l'avoir rejeté jeudi, a finalement jugé qu'il constitue «un premier pas» sans pour autant «répondre aux attentes» du président Trump. Dès son adoption par le sommet du Caire, le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abd El Atty, avait déclaré mardi soir que son pays va le soumettre pour adoption à la réunion de l'OCI, l'objectif étant d'en faire «à la fois un plan arabe et un plan islamique». L'Egypte entend ainsi renforcer davantage la mobilisation et le soutien à son plan dont la finalité reste le rejet du «déplacement des Palestiniens de Ghaza». La convocation de la réunion de Djeddah, hier, vise ainsi à délivrer un message explicite aux Etats-Unis et à leur allié sioniste selon lequel il y a réellement une «unité du monde musulman» autour de la question palestinienne, d'autant que des poids lourds comme l'Indonésie, la Turquie et l'Iran seront au rendez-vous. Une unité dont il faut croire qu'elle sera également de mise pour les pays arabes qui, avec ce plan, ont accepté de constituer un fonds spécial pour la reconstruction de Ghaza tout en appelant la communauté internationale à y contribuer.